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Un bateau de pêche sénégalais dans le port de Dakar (photo d'illustration)
Le protocole d'application de l'accord de pêche entre le Sénégal et l'Union européenne (UE), signé le 18 novembre 2019, pour une durée de 5 ans, arrive à son terme le 17 novembre prochain, ce qui obligera les navires européens à quitter les eaux sénégalaises à cette date, rapportent des médias locaux.
Dix-huit bateaux espagnols et français ne pêcheront donc plus dans les eaux sénégalaises. Ces navires étaient autorisés à pêcher 10 000 tonnes de poissons par an, en vertu de cet accord. En contrepartie, l'UE a versé 10 milliards de francs CFA, soit 12 millions d'euros depuis 2019.
L'Union européenne a décidé de ne pas renouveler cet accord en raison de «défaillances» dans la lutte contre la pêche illégale qui avaient été notifiées en mai dernier à Dakar et qui n'ont pas été réparées, a expliqué l'ambassadeur de l'UE à Dakar, Jean-Marc Pisani, cité par la presse locale.
De son côté, la ministre sénégalaise des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires, Fatou Diouf, a prévu de s'adresser à la presse «prochainement», pour une «importante communication» sur «l'accord de partenariat entre le Sénégal et l'UE dans le domaine de la pêche».
Selon un communiqué de son département, elle profitera de cette occasion pour «rappeler» et «clarifier» les «nouvelles orientations stratégiques» du gouvernement «pour une gestion durable» des ressources halieutiques, en «mettant en avant les intérêts nationaux».
Gouvernement souverainiste
D'inspiration «panafricaniste de gauche», le programme du nouveau président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko vise à garantir la souveraineté économique du pays.
Depuis leur accession au pouvoir au printemps dernier, les deux jeunes responsables ont multiplié les mesures visant à protéger l'économie locale, et ont affiché leur volonté de renégocier les contrats avec des sociétés étrangères notamment dans les secteurs des mines, du gaz et du pétrole.
En août dernier, le gouvernement sénégalais avait annoncé la création d'une commission d'experts des secteurs juridique, fiscal et énergétique pour «réexaminer» les contrats pétroliers et gaziers, les «renégocier» et «œuvrer à leur équilibre dans l'intérêt national».
Plus récemment, le gouvernement sénégalais a décidé de suspendre les exportations de graines d'arachide pour la campagne 2024-2025, expliquant que cette mesure visait à «éviter que les exportations ne concurrencent la commercialisation locale».