Dans mon précédent article (1), j'ai évoqué la toute-puissance personnelle. Elle ne peut pas être absolue dans la mesure où nous sommes des individus en chemin, vivant les expériences que l'existence place sur ce chemin.
Alors avec quels critères l'estimer ? Comment les hiérarchiser ?
Quels instruments avons-nous pour les jauger ? Avec notre corps physique, notre coeur ou notre intellect ?
A qui revient aujourd'hui le droit de coter les valeurs, selon quels paramètres ?
Une illustration magistrale nous est donné par «Dieudonné poursuivi en justice pour avoir salué la naissance de sa fille le 7 octobre» (2) Le 7 octobre est devenu une date hautement symbolique. Entre attaques terroristes et anniversaires personnels, certains n'ont pas manqué d'y voir une opportunité de s'offusquer, particulièrement lorsque Dieudonné a osé saluer la naissance de sa fille un 7 octobre. Doit-on vraiment interdire de célébrer des événements heureux sous prétexte qu'ils partagent la même date que des tragédies ?
La question est fondamentale, autrement dit elle concerne les fondements de l'être humain. Est-ce à la politique, à la justice, à l'économie de s'arroger le droit d'être les maîtres des décisions, autrement dit ceux qui attribuent des valeurs mesurées à l'aune de leurs réflexions mentales, calculées, déductives ? Ou alors ce sont les valeurs affectives ou spirituelles qui inspirent le geste adéquat au moment opportun ?
Dieudonné répond de son être unifié à cette question (3) : Les gens ne savent plus où est la valeur. La valeur c'est ton travail, c'est toi, tes enfants…
Pour lui, la date de l'anniversaire de sa fille annonce l'appel de la vie à elle-même.
Dans cet interview de plus d'une heure, il démontre avec beaucoup d'éléments et de nuances la relation entre son ressenti et ses réflexions. Il expose son micro-univers intérieur et diverses interrelations qui le constituent.
Il donne ainsi une démonstration magistrale que le monde ne peut pas être binaire et qu'il est temps de s'ouvrir à la ternarité, comme le symbolisent le Tao et la Trinité.
Marie-France de Meuron
Cet article a été publié initialement sur le Blog de Marie-France de Meuron
Notes :
(1) ) mondialisation.ca
(2) ) lemediaen442.fr
(3) ) L'INTERVIEW: Dieudonné M'BALA M'BALA
*
Marie-France de Meuron a obtenu son diplôme fédéral de médecine en 1973 à Genève. Forte d'une expérience professionelle très riche, elle se présente comme praticienne en somatognosie, pratique médicale centrée sur la connaissance de soi par et dans le corps. Grand-mère de deux petites-filles majeures, Retirée dans le Canton de Neuchâtel en Suisse.
La source originale de cet article est Mondialisation.ca
Copyright © Marie-France de Meuron, Mondialisation.ca, 2024