Par la rédaction de The Cradle, le 20 novembre 2024
Washington a été le seul à voter contre la résolution, suscitant une vive condamnation de la part d'autres membres du Conseil de sécurité qui estiment que les États-Unis "assument l'entière responsabilité" du massacre de dizaines de milliers de civils.
Les autorités américaines ont opposé leur veto à une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU (CSNU) appelant à un "cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza lors d'une session d'urgence du Conseil le 20 novembre.
C'est la quatrième fois consécutive que Washington oppose son veto en soutien à la campagne de nettoyage ethnique menée par Israël à l'encontre des Palestiniens de Gaza. Les 14 autres membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont voté en faveur de la résolution de mercredi.
"Le monde ne devrait pas s'habituer à voir mourir des Palestiniens, à voir des enfants palestiniens mourir de faim",
a déclaré l'ambassadeur adjoint de la Palestine auprès de l'ONU, Majed Bamya, au cours de la session, ajoutant que le monde assiste à la
"tentative d'anéantissement d'une nation" alors que les outils "conçus pour répondre à ce genre de situation ne sont pas utilisés"."Peut-être que pour certains, nous n'avons pas la bonne nationalité, la bonne foi, la bonne couleur de peau. Mais nous sommes des êtres humains et nous devrions être traités comme tels",
a ajouté M. Bamya, en rejetant fermement le veto américain.
"Une fois de plus, les États-Unis démontrent qu'ils participent directement à l'agression contre notre peuple, qu'ils sont criminels, qu'ils tuent des enfants et des femmes et détruisent la vie civile à Gaza, et qu'ils sont directement responsables de la guerre génocidaire et du nettoyage ethnique, tout comme de l'occupation (Israël)",
a déclaré le mouvement de résistance palestinien Hamas à l'issue du vote de mercredi.
La présidence palestinienne a également publié une déclaration dénonçant Washington, affirmant que leur décision "conforte Israël dans la poursuite de ses crimes contre des civils innocents en Palestine et au Liban" et accusant les responsables américains de bafouer le droit international et les résolutions de l'ONU, notamment l'arrêté rendu en juillet par la Cour internationale de justice (CIJ) appelant à "la fin de l'occupation israélienne, au retrait de Gaza et à la cessation des hostilités".
Le représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, Vasily Nebenzya, a également pris les États-Unis à partie, déclarant qu'ils portent
"l'entière responsabilité de la mort de dizaines de milliers de citoyens innocents, de la souffrance des réfugiés, des otages et des Palestiniens détenus illégalement"."L'obstruction froide et cynique des États-Unis à une simple résolution du Conseil de sécurité - sauver des vies humaines - est inadmissible et inhumaine", a souligné le diplomate russe.
Les responsables américains disent avoir bloqué la nouvelle résolution du CSNU parce qu'elle n'était "pas liée" à une libération inconditionnelle des Israéliens faits prisonniers par la Résistance palestinienne le 7 octobre 2023.
"Nous avons clairement indiqué tout au long des négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne libère pas les otages",
a déclaré Robert Wood, le représentant américain suppléant à l'ONU, à l'issue du vote.
"En d'autres termes, cette résolution aurait envoyé un message dangereux au Hamas : il n'est pas nécessaire de revenir à la table des négociations".
Le représentant français à l'ONU, Nicolas de Rivière, a toutefois noté que la résolution "comporte une clause ferme de libération des otages, y compris des ressortissants français".
L'ambassadeur algérien à l'ONU, Amar Bendjama, a également déclaré que la résolution prend en compte
"des concessions significatives lors des négociations, mais un seul membre a choisi de bloquer la moindre action - toute action - émanant de ce conseil".
Le message adressé aujourd'hui à la puissance occupante israélienne est clair :
"Vous pouvez poursuivre votre génocide, vous pouvez continuer à infliger votre punition collective au peuple palestinien en toute impunité. Ici, dans cette assemblée, vous bénéficiez de l'immunité", a déploré M. Bendjama.
Le dernier veto de Washington au Conseil de sécurité de l'ONU fait suite à des rapports de médias israéliens selon lesquels la Maison Blanche fait pression sur les sénateurs démocrates pour qu'ils votent cette semaine contre une législation qui mettrait fin à des ventes d'armes à Israël d'une valeur de 20 milliards de dollars.
Au cours des 13 derniers mois, la guerre de Gaza, soutenue par les États-Unis, a fait environ 44 000 morts et plus de 100 000 blessés, dont plus des deux tiers sont des femmes et des enfants. Des milliers d'autres victimes restent piégées sous les décombres, car les attaques israéliennes sont incessantes et visent souvent les premiers secours.