23/11/2024 ismfrance.org  3min #261677

Séparation ou provocation ? Israël ressuscite le projet du « mur du Golan »

Haidar Mustafa, 19 novembre 2024. Tel Aviv a récemment repris ses démarches sur un projet longtemps en suspens annoncé en 2011 : la  construction d'un « mur de séparation » le long de sa frontière avec la Syrie. Cette initiative vise à reproduire des structures similaires érigées le long des frontières avec le Liban, l'Égypte, Gaza et dans toute la Cisjordanie - un réseau de béton destiné à protéger contre les menaces perçues.

Les murs, surmontés de barbelés et renforcés par des systèmes de surveillance, font partie d'une volonté permanente d'établir des frontières sécurisées autour des zones occupées par Israël, en particulier le plateau du Golan syrien.

Les deux tiers du Golan ont été conquis le 9 juin 1967 ; plus tard, en décembre 1981, Israël a unilatéralement annexé le territoire, au mépris flagrant des normes internationales et en violation flagrante de la  résolution 497 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

La résolution de l'ONU soulignait que l'acquisition territoriale par la force est inacceptable en vertu de la Charte des Nations Unies et du droit international et jugeait l'annexion du plateau du Golan par Israël nulle et non avenue.

Toutes les actions israéliennes dans le Golan, y compris  l'imposition de la citoyenneté israélienne, l'expansion des colonies et les tentatives de percer la zone de désengagement pour construire un mur de séparation, sont encore aujourd'hui considérées comme des violations flagrantes du droit international.

Importance stratégique du Golan

Le plateau du Golan a une valeur stratégique importante pour Tel-Aviv, tant sur le plan militaire qu'économique. Le terrain élevé constitue un point d'observation pour surveiller les activités au plus profond de la Syrie, et offre un tampon stratégique contre les menaces potentielles ou perçues.

De plus, le Golan est une  riche source d'eau, le bassin versant de la région alimentant le Jourdain et contribuant au plus grand réservoir d'eau douce d'Israël, la mer de Galilée. La terre fertile est également utilisée pour l'agriculture, ce qui en fait une zone d'importance économique et stratégique. Ces facteurs contribuent à la détermination d'Israël à maintenir le contrôle du plateau du Golan malgré une opposition internationale écrasante.

Alors que l'armée d'occupation menait des  opérations terrestres difficiles au sud du Liban, des reportages dans les médias ont fait état de raids menés par les forces israéliennes  dans le territoire syrien. Ces incursions, cependant, étaient principalement destinées à des travaux logistiques avancés liés à la construction de tranchées et de barrières en béton dans la zone de désengagement - la zone délimitée par les lignes « Bravo » et « Alpha » entre les territoires syriens libérés en 1973 et le Golan occupé.

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