25/11/2024 legrandsoir.info  5min #261828

Pas de revanche pour les vaincus hitlériens de Stalingrad. Empêchons la suppression de la place de Stalingrad à Bordeaux.

Léon LANDINI

En 1946, la ville de Bordeaux libérée décide de donner à la place marquant l'entrée de la rive droite de la ville le nom héroïque de Place de Stalingrad, afin de commémorer la célèbre bataille qui permit aux armées soviétiques de remporter une victoire décisive sur les armées allemandes, du 19 septembre 1942 au 2 février 1943. Une victoire obtenue par l'armée rouge, réunissant les peuples soviétiques dont les ukrainiens, contre les troupes nazis et leurs alliés fascistes de l'Axe, dont les milices néo nazis nationalistes d'Ukraine de Bandera et de l'OUN, qui sont aujourd'hui célébrées par le régime installée à Kiev. Régime qui abat les monuments de la résistance antifasciste pour leur substituer des statues à la gloire des collaborateurs du IIIe Reich, bras armés de son terrible génocide. Une pétition est lancée pour s'opposer à une campagne négationniste visant à supprimer la place de Stalingrad à Bordeaux et faire respecter la mémoire antifasciste.  Pour signer la pétition

Pas de revanche posthume pour les vaincus hitlériens de Stalingrad !

Alors que le vent du fascisme et de la guerre potentiellement mondiale toujours porteurs de massacres à grand échelle souffle à nouveau sur l'Europe et le monde, nous exigeons que les vainqueurs du nazisme à Stalingrad soient toujours reconnus comme des défenseurs de premier plan de la Libération de la France et de l'Europe face aux méga-prédateurs nazis.

Nous sommes donc révoltés d'entendre de soi-disants défenseurs du peuple ukrainien se servir du prétexte de la guerre en Ukraine pour réécrire notre histoire, en proposant de rebaptiser « place de l'Ukraine » la place Stalingrad de Bordeaux.

Oui, c'est principalement grâce à la victoire de l'Armée rouge à Stalingrad (puis à Leningrad, Moscou et Koursk) sur le nazisme que notre pays a pu être libéré de cette horreur comme l'avait reconnu le Général de Gaulle déclarant à Moscou, en 1944 : « Les Français savent que la Russie soviétique a joué le rôle principal dans leur libération ».

Non, le contexte actuel ne saurait justifier un effacement de notre mémoire historique antifasciste. Considérant que le nazisme a été, entre autres horreurs, une forme exacerbée et exterminatrice de la haine anticommuniste, antisémite, antisyndicale, grossièrement raciste et russophobe, s'attaquer à titre posthume à la mémoire des héroïques vainqueurs de ces barbares, c'est tenter, de manière scandaleusement négationniste, de réhabiliter toute la tradition raciste, colonialiste, anticommuniste et belliciste.

Halte aux hypocrites qui, trop souvent cachés sous le masque humaniste d'un soutien au « peuple » ukrainien, sont en fait nostalgiques des vaincus hitlériens de Stalingrad comme l'attestent les hommages répétés du régime de Kiev au pogromiste ukrainien antisémite Stepan Bandera !

Aujourd'hui comme hier, « no pasaran ! ».

Au fait, qu'en penses ceux qui se sont battus pour la Libération de notre pays ?

Place de Stalingrad changée en place de l'Ukraine ?

Je me souviens du jour lorsque, avec mes camarades, nous avons appris que la bataille de Stalingrad venait de prendre fin, et que 300 000 soldats allemands et leur Etat-Major venait de se rendre aux troupes soviétiques. Nous nous embrassions comme des gamins tous fous de joie. Pour nous, cela signifiait que la guerre allait se terminer et que le nazisme était écrasé ; que nous allions pouvoir vivre dans un monde libre et pour lequel 50 % de nos camarades avaient donné leur vie. Il me semble utile de rappeler qu'il y avait la moitié de mes camarades qui n'avaient pas connu la Libération et que la majorité d'entre eux avaient entre 18 et 21 ans.

Toutefois, en apprenant que des centaines de milliers de Soviétiques avaient laissé leur vie dans ces terribles combats, en sachant que par moment ils avaient tenu tête à l'envahisseur à un contre dix, nous avions une immense admiration pour ces héros, mais en même temps une boule dans la gorge, car nous considérions que ces hommes, que nous ne connaissions pas, étaient morts pour défendre leur pays, mais nous étions conscients que par leur sacrifice ils avaient grandement participé à notre Libération.

Lorsqu'un de nos camarades nous a demandé de faire une minute de silence afin de rendre hommage à ceux qui avaient sacrifié leur vie pour libérer leur pays et le nôtre, notre camarade Simone en s'essuyant les yeux pleins de larmes nous dit : « nous sommes en joie, mais en pensant à toutes ses mamans soviétiques qui ne finiront jamais de pleurer leur fils, je ne peux retenir mes larmes ».

Après cela, voici que 90 ans plus tard, de répugnants individus essaient de salir la mémoire de ces héros morts, en voulant faire disparaître leur héroïsme en changeant à Bordeaux le nom de la Place de Stalingrad, par celui de l'Ukraine.

Pour nous Anciens Résistants cela est une offense que nous ne pouvons pas supporter, car je le répète la victoire de Stalingrad annonçait pour nous l'écrasement du nazisme et la Libération de notre pays.

Vouloir faire disparaître le nom de Stalingrad, c'est une façon détournée de s'en prendre à l'écrasement du nazisme et de faire disparaître une des plus grandes victoires de cette guerre qui avait fait environ 50 millions de morts.

Leon Landini, 98 ans passé. Président de l'Amicale des Anciens FTP-MOI des bataillons Carmagnole et Liberté.

Officier de la Légion d'Honneur – Médaille de la Résistance – Interné de la Résistance – Grand Mutilé de guerre suite aux tortures endurées lors de mon arrestation par la Gestapo –

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Primo-signataires :

Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d'histoire contemporaine, spécialiste de la Deuxième Guerre mondiale
René Barchi, Fils de résistant FTP-MOI, Neveu de deux résistants assassinés par les nazis
Fadi Kassem, agrégé d'histoire, secrétaire national du PRCF
Gilda Landini-Guibert, agrégée d'histoire classe exceptionnelle
Georges Gastaud, philosophe, fils de Résistant gaulliste décoré par la France, les USA et la Pologne populaire
Boris Differ, Doctorant en Histoire

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