Par Sonja van den Ende, le 3 décembre 2024
Israël, avec le soutien de l'Occident, a déclenché un génocide en Palestine - Gaza, un bain de sang au Liban, et a rouvert le front syrien.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui entrera dans l'histoire comme le dirigeant le plus corrompu du régime de colons radicaux le plus extrême jamais vu sur la "terre promise" qu'on nomme Israël, a négocié un prétendu cessez-le-feu avec le Hezbollah, pour une durée de 60 jours.
Peu après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu au Liban, et après que l'Israélien Netanyahu a averti le président syrien Bachar el-Assad qu'il "jouait avec le feu", un nouveau front a été ouvert d'Idlib à Alep.
Le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a lancé une attaque sur Alep à partir de sa dernière enclave à Idlib. HTS et d'autres factions appelées le groupe al-Fatah al-Mubin, une autre petite organisation terroriste affiliée à HTS, ont progressé dans la campagne occidentale d'Alep et ont pris le contrôle de points stratégiques dans les villages de Qubtan al-Jabal et Sheikh Aqil.
Selon des sources et des médias syriens, une cinquantaine de personnes ont été tuées, dont des terroristes, des soldats de l'Armée arabe syrienne (AAS) et un soldat de l'AAS qui a été ramené à Idlib en tant que prise de guerre.
Qui est HTS ? Si l'on en croit les sources occidentales, il s'agit d'une organisation politique et armée islamiste sunnite impliquée dans la guerre civile syrienne. Elle a vu le jour le 28 janvier 2017 de la fusion de Jaysh al-Ahrar, Jabhat Fatah al-Sham, Ansar al-Din Front, Jaysh al-Sunna, Liwa al-Haq et Nour al-Din al-Zenki Movement.
Les Syriens et les Irakiens appellent l'organisation Daesh, ce qui signifie "celui qui détruit". L'Occident lui a parfois donné un autre nom, ISIS, ou État islamique.
Par ailleurs, la soi-disant guerre civile syrienne est une guerre par procuration de l'Occident pour faire sortir le pétrole et le gaz de Syrie (et d'Irak). Les Syriens le savent bien, qui voient leur pétrole volé par les États-Unis, d'abord par leurs mandataires Daesh, mais maintenant plus directement par le biais de l'armée américaine.
L'objectif principal des États-Unis est de remplacer les alliés russes par les Américains, en confisquant le pouvoir à Assad grâce aux djihadistes radicaux, alignés dans le passé principalement sur l'Arabie saoudite et le Qatar, afin que les États-Unis puissent construire un oléoduc à travers la Syrie vers l'Europe. La preuve est faite que le président américain Barack Obama, contre l'avis et les avertissements de ses plus hauts responsables militaires, a mené une politique visant à protéger l'organisation sunnite fondamentaliste Al-Qaïda en Syrie.
Les États-Unis (et leurs États clients occidentaux) sous l'administration Obama ont parrainé des terroristes en Syrie et en Irak sous la forme du dernier groupe mentionné, le mouvement Nour al-Din al-Zenki.
Obama a dû admettre devant l'ensemble de la presse occidentale que Nour al-Din al-Zenki, en décapitant de sang-froid un jeune Palestinien de onze ans devant les caméras, est bien un groupe terroriste. Mais il en allait de même pour tous les autres auxquels les États-Unis ont continué à fournir des armes et des fonds (comme l'ont fait l'Europe et l'Occident tout entier). Plus tard, ils ont tous fusionné avec Daesh (État islamique).
En 2016, lors de la libération d'Alep par l'Armée arabe syrienne, des combattants d'autres groupes terroristes (qui se battent tous sous la bannière de Daesh mais aussi entre eux) ont capturé et tué des membres du mouvement Zenki. Beaucoup de ceux qui ont survécu ont ensuite obtenu l'asile en Europe (en particulier en Allemagne) avec d'autres terroristes.
Mais à ce jour, l'Europe est dans le déni et les qualifie de rebelles, alors que les preuves de la violence des gangs dans les villes d'Europe sont évidentes. Certains disent qu'en raison du caractère humain de l'offre du président Assad, ils ont choisi d'être exilés dans l'enclave d'Idlib, où se trouve désormais une concentration de djihadistes (après 2016).
Le plus grand groupe de Daesh y est devenu HTS, et presque la totalité des groupes y sont affiliés. Par ailleurs, il reste des Ouïghours, dont beaucoup se trouvent à Idlib. Ce groupe est extrêmement violent et sait ne pas pouvoir retourner en Chine.
Selon un rapport,
"les combattants djihadistes ouïghours en Syrie ont fait office de démultiplicateur de force pour ces insurgés dans le pays. Les combattants ouïghours ont gagné du terrain à Idlib, la seule province syrienne où la présence de djihadistes locaux et étrangers est encore significative. Les djihadistes ouïghours en Syrie posent un problème de sécurité régionale et internationale, négligé mais considérable. Ils risquent de devenir une menace plus importante si les combats à Idlib s'essoufflent et que la province n'est pas reprise définitivement par un État fort ou un acteur non étatique hostile aux groupes djihadistes".
Les masques sont tombés lors du tremblement de terre de 2023, qui a frappé certaines parties de la Turquie et de la Syrie. L'Occident n'a fourni de l'aide qu'à la province d'Idlib et non aux citoyens vivant dans la partie formellement administrée par la Syrie. Selon le Programme des Nations unies pour le développement, décrit dans un document post-catastrophe, l'intention était de coordonner le document HRP [Plan de Réponse Humanitaire] et la réponse en cours au tremblement de terre dans les mois à venir, en consultation avec le gouvernement syrien. Il s'agissait d'un document vide de sens signifiant que les pays occidentaux ne se sont occupés que d'Idlib, tandis que la Russie et ses alliés ont aidé le gouvernement syrien.
Les derniers combattants de Daesh établis à Idlib en 2016 après la chute d'Alep avec leurs familles ont vécu une vie relativement tranquille, toujours sous la protection de leurs maîtres américains et occidentaux, ainsi que par des factions islamistes en Turquie. Ces dernières sont placées sous les auspices de feu Fethullah Gülen qui, en 2016, a tenté un coup d'État (depuis les États-Unis) en Turquie. Gülen a déclaré qu'il était fermement opposé à l'implication de la Turquie en Syrie (c'est à dire les Kurdes). Il a également critiqué la volonté du gouvernement turc de renverser le gouvernement syrien du président Bashar al-Assad, ce qui, bien sûr, était un mensonge. Il était un fervent soutien (avec son groupe) de l'islam radical prêché par Daesh, et n'était pas un fan d'Assad.
Ce que nous voyons se produire maintenant, et je fais référence au 7 octobre 2023, l'attaque du Hamas contre Israël, n'est rien d'autre que la guerre de l'Axe de Résistance contre Israël et l'Occident, qui - en particulier les États-Unis (et l'UE) - soutient inconditionnellement Israël. La guerre et la résistance se sont activées dès 2017 (à Téhéran), et nous en voyons les résultats. Le Moyen-Orient a souffert trop longtemps sous le joug de l'Occident, à commencer par l'Europe, qui l'a colonisé, et après la Seconde Guerre mondiale, l'Amérique a pris le relais, multipliant les guerres par procuration et les coups d'État en tout genre.
Et voilà que l'Occident, après la défaite en Syrie, a ouvert un deuxième front (le premier étant l'Ukraine) ou plutôt l'a rouvert. Israël, avec le soutien de l'Occident, a déchaîné un génocide en Palestine - Gaza, un bain de sang au Liban, et a rouvert le front syrien. Un grand nombre de mandataires (Daesh) présents à Idlib ont choisi de se battre en Ukraine, contre la Russie. Ce sont les combattants caucasiens les plus connus, comme le djihadiste Abu Omar al-Shishani et son groupe, qui se battent dans le Donbass.
Le camp de prisonniers d'Al Hawl, dans le nord de la Syrie, où vivent des milliers de djihadistes (beaucoup d'étrangers aussi), géré par des Kurdes (en fait américains) qui ont du mal à en assurer la sécurité, constitue désormais un nouveau foyer terroriste et une véritable bombe à retardement.
Il est situé dans le nord de la Syrie, loin d'Idlib, mais pourrait hypothétiquement devenir le front nord. La plupart des djihadistes les plus brutaux y sont enfermés, comme ils l'étaient à Camp Bucca (géré par les États-Unis) en Irak.
Cette situation pourrait se reproduire avec le camp al Hawl. Ces derniers jours, nous avons assisté à ce qui peut sembler être un incident sans grande importance pour ceux qui ne sont pas au fait de la situation. Mais il est pourtant révélateur. HTS a lancé une invasion (à petite échelle) d'Idlib à Alep, et ils disent avoir conquis quelques petits villages. Dans une vidéo diffusée, on les voit rouler en Toyota avec le drapeau noir de Daesh, un air de déjà vu, et on peut également voir la présence de militants ouïghours parmi eux.
Pour eux, Alep est une ville d'importance en raison de la proximité de la ville de Dabiq, à 44 km au nord d'Alep, où, selon la légende, se déroulera une ultime bataille. La bataille de Marj Dābiq est un affrontement militaire déterminant dans l'histoire du Moyen-Orient, qui s'est déroulé le 24 août 1516. Elle s'inscrit dans le cadre de la guerre ottomane-mamelouke (1516-17) entre l'Empire ottoman et le sultanat mamelouk, qui s'est soldée par une victoire ottomane.
Les États-Unis ont fait savoir qu'ils ne veulent pas se retirer de Syrie et tentent depuis un certain temps de former une nouvelle alliance avec les tribus sunnites, parallèlement aux FDS, pour plaire aux Turcs d'une part et aux FDS d'autre part. Les États-Unis et leurs filiales instrumentalisent toujours certains groupes pour les monter les uns contre les autres. En Syrie et en Irak, ce sont les Kurdes contre l'État islamique, et en Ukraine, le bataillon Azov. Les États-Unis et leurs diverses colonies soutiennent donc des néonazis et des chasseurs de têtes fanatiques qui se réclament de l'islam (djihadistes), et deux groupes radicaux en Syrie et en Irak pour combattre un groupe radical de gauche comme le PKK.
En Ukraine, les États-Unis ont tenté leur chance avec des néonazis ukrainiens et étrangers. Telle est la tactique de l'Occident pour assurer son hégémonie mondiale. À cette fin, les victimes civiles sont, pour reprendre les termes de Madeleine Albright, des dommages collatéraux légitimes.