par Mikhail Gamandiy-Egorov
L'élection de Netumbo Nandi-Ndaitwah à la tête de l'État namibien marque une page importante de l'histoire du pays, tout en maintenant la stabilité du système politique dans un pays qui, à la différence de certains autres, n'oublie pas ses véritables alliés.
Netumbo Nandi-Ndaitwah, ayant déjà occupé de nombreux hauts postes en République de Namibie, dont ceux de ministre de l'Environnement et du Tourisme, des Relations internationales et de la Coopération, vice-Première ministre et vice-présidente, est désormais la cinquième présidente de la Namibie et la première femme à occuper cette fonction dans le pays.
La biographie de la cheffe d'État namibienne est d'autant plus intéressante qu'elle était engagée dans la lutte pour l'indépendance de son pays vis-à-vis du régime raciste d'apartheid sud-africain de l'époque. Engagée depuis 1966 aux côtés de l'Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (SWAPO), mouvement de résistance pour l'indépendance de la Namibie à cette période et parti au pouvoir depuis l'obtention de l'indépendance nationale en 1990.
La présidente namibienne élue a par ailleurs étudié en Union soviétique, où elle a été diplômée en travail et pratique du mouvement de la jeunesse communiste, à l'École supérieure du Komsomol. À la mort du président Hage Geingob en février de cette année, Netumbo Nandi-Ndaitwah avait été nommée vice-présidente du pays jusqu'aux récentes élections présidentielles, qu'elle a remporté.
En termes de perspectives, il est évident que la Namibie depuis son accession à l'indépendance en 1990, n'a jamais oublié ses véritables alliés lui ayant accordé un soutien stratégique dans la lutte pour la liberté vis-à-vis du néocolonialisme occidental. Notamment de la part de l'URSS et de Cuba. De manière générale, la SWAPO fait partie de ces grandes organisations de la partie sud du continent africain ayant lutté contre le colonialisme et le néocolonialisme en Afrique. À l'instar notamment de l'ANC en Afrique du Sud, le MPLA en Angola, le FRELIMO au Mozambique ou le ZANU-PF au Zimbabwe.
Ceci étant dit et si dans le cas de la Namibie et des plusieurs autres pays cités de la région, les pouvoirs maintiennent un positionnement ouvertement souverainiste, panafricain et pro-multipolaire, le cas de l'Angola aujourd'hui fait par contrer poser nombre de questions sur les motivations de l'actuelle administration angolaise, de plus en plus orientée sur Washington et les régimes occidentaux.
En effet, l'actuel pouvoir à Luanda, à la différence justement de la Namibie, de l'Afrique du Sud, du Zimbabwe et du Mozambique, semble avoir oublier qui a joué un rôle clé dans l'obtention de l'indépendance et de la véritable liberté de l'Angola, pour en faire un pays stable, indépendant et sur de nombreuses orientations prospère. Dans tous les cas, cela ne s'applique certainement pas à la Namibie qui fort vraisemblablement continuera à jouer un rôle constructif et positif dans les affaires régionales, continentales et internationales aux côtés de ses principaux alliés et partenaires.
Le continent africain continue aujourd'hui à se libérer des vestiges du néocolonialisme occidental, un néocolonialisme caractérisé par l'extrême arrogance, l'hypocrisie et une posture criminelle. Les événements en terre africaine confirment chaque jour un peu plus que l'Afrique est et sera un acteur majeur de l'ordre mondial multipolaire qui continue à s'imposer. Et la Namibie fait partie des pays africains qui jouent un rôle important dans la promotion de l'ère multipolaire.
source : Observateur Continental