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Le chef d'État du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, donne un discours à la nation à l'occasion de la Fête d'indépendance, depuis Barsalgho le 11 décembre 2024
«Au sol comme dans les airs, nous allons traquer ces ennemis de la nation jusqu'à leur dernier retranchement», a déclaré le 10 décembre le chef de l'État burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, qui a promis, dans un discours à la nation prononcé la veille de la commémoration de l'indépendance du pays, d'éliminer les terroristes «jusqu'au dernier».
Le Burkina Faso, anciennement Haute-Volta, a proclamé son indépendance le 5 août 1960, marquant la fin de la colonisation française du pays, mais toutes les solennités commémoratives, y compris le traditionnel discours à la nation du chef de l'État, sont renvoyées depuis plusieurs années au 11 décembre, date de la proclamation de la République de la Haute-Volta en 1958.
Cette année, Ibrahim Traoré a choisi de parler aux Burkinabè depuis la commune de Barsalogho, dans la région du Centre-Nord, où plusieurs personnes ont été tuées dans une attaque terroriste le 24 août dernier. «L'épreuve que nous vivons au Burkina Faso définit notre peuple qui est courageux, vaillant, combattant, conquérant, résilient», a-t-il notamment affirmé.
Traoré a rappelé son engagement à construire une armée «forte» et à continuer à l'équiper afin de poursuivre la reconquête du territoire national, tout en invitant les populations à s'unir aux forces nationales armées pour vaincre le terrorisme. «Il n'y a aucun développement, aucune paix possible sans une armée forte», a-t-il notamment déclaré.
Le chef de l'État burkinabè a par ailleurs insisté sur l'importance de protéger les ressources naturelles du pays : «Il ne faut pas laisser nos richesses entre les mains de l'impérialisme qui tente de nous réduire à l'esclavage», a-t-il annoncé. «L'armée ira où elle doit aller pour sécuriser nos richesses», a-t-il conclu son discours relayé par la presse locale.
Défis communs au Sahel
Le Burkina Faso, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré depuis le coup d'État de septembre 2022, est confronté à une montée des groupes terroristes et des mouvements rebelles au même titre que ses deux voisins, le Mali et le Niger.
Afin de faire face à l'insécurité et aux défis posés par le terrorisme, Ouagadougou s'est allié à Bamako et Niamey en actant le 6 juillet la création de la Confédération «Alliance des États du Sahel», dans la continuité d'un pacte de défense mutuelle signé en septembre 2023.
Les trois États sahéliens avaient annoncé, le 28 janvier 2024, leur retrait de la CÉDÉAO, organisation qu'ils jugent instrumentalisée par la France, justifiant cette décision par l'ingérence de puissances étrangères et la non-assistance de la CÉDÉAO dans la lutte contre le terrorisme.