45 000, au moins…
Le ministère de la santé de Gaza, ce matin du 16 décembre 2024, a annoncé qu'Israël avait assassiné plus de 45 028 Palestinien·nes dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. Ce chiffre, qui correspond à près de 2% de la population palestinienne au début du génocide, est pourtant considéré comme sous-évalué.
Selon les estimations, plus de 11 000 corps seraient actuellement coincés sous les décombres, sans possibilités pour les équipes de sauvetage de les retrouver en raison de l'absence de forces et de matériel. Dans le nord de Gaza, de nombreux témoins rapportent que des corps pourrissent à l'air libre dans le rues car l'armée israélienne ne permet pas aux équipes de défense civile d'intervenir et tire sur les ambulances qui tentent de circuler.
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CHIFFRES CLÉS
à Gaza depuis le 7 octobre 2023 :
45 028 mort·es
dont 17 000 enfants
11 000 personnes coincées sous les décombres
106 962 blessé·es
1,9 million de déplacé·es
Par ailleurs, le ministère de la santé décompte les morts violentes infligées par les bombardements, frappes et assauts terrestres de l'armée israélienne. Mais il ne tient pas compte des morts liées aux épidémies et à la famine, qui sont pourtant directement orchestrées par Israël, qui entrave les arrivées de nourriture et de médicaments, et cible délibérément toutes les infrastructures sanitaires de Gaza.
Dans une lettre ouverte à la maison blanche publiée en octobre 2024, 99 professionnel·les de la santé états-unien·nes en mission à Gaza estimaient à 62 413 le nombre de décès dus à la malnutrition et à la maladie, dont la plupart étaient des enfants. Les patient·es sous dialyse, les cancéreux·ses et les femmes enceintes n'ont nulle part où aller, et il est estimé à environ 5 000 le nombre de décès dûs à des maladies chroniques qui n'ont pas pu être soignées correctement. Ces soignant·es estimaient alors le nombre de morts total à 118 908. Le siège brutal du nord de Gaza, qui a rapidement conduit à une situation catastrophique de famine, les pressions accrues sur les organismes humanitaires et les difficultés liées aux inondations et au froid hivernal aggravent encore la situation.
« Tous les aspects de la vie »
« Le nombre de morts à Gaza est insupportable pour les Palestinien·nes qui vivent cette guerre depuis plus de 14 mois », déclare la journaliste Hind Khoudary, en direct de Beit Lahia sur la chaîne Al Jazeera. « Tous les aspects de la vie, y compris les écoles, les abris et les hôpitaux, ont été pris pour cible par les forces israéliennes ». De nombreuses attaques sont signalées quotidiennement, du nord au sud de l'enclave palestinienne, visant des écoles, des hôpitaux, des centres de distributions alimentaires, des campements de réfugié·es.
Deux massacres, tristement similaires, ont été signalés hier dans des écoles de la bande de Gaza. Le premier a eu lieu dimanche 15 décembre à l'école de Khalil Oweida, à Beit Hanoun dans le nord de Gaza. Les forces armées israéliennes ont encerclé l'établissement dans lequel étaient abritées de nombreuses familles déplacées, et ont mené un assaut qui a duré plusieurs heures. Plus de 43 Palestinien·nes ont été assassiné·es, selon le dernier bilan.
« Elles et ils n'avaient nulle part où aller parce que les forces militaires israéliennes encerclaient la zone avec des chars et des véhicules blindés, et bombardaient l'école avec de l'artillerie lourde », expliquent les témoins sur place à Al Jazeera. Une famille de quatre personnes, dont deux enfants, a été tuée après que la salle de classe où elle s'était réfugiée a été « directement touchée » par des tirs d'artillerie. « De nombreux·ses blessé·es se trouvent dans la cour de l'école et dans les autres salles de classe. Elles et ils ne peuvent pas être soigné·es car aucun des hôpitaux de Beit Hanoun n'est opérationnel ».
Le même jour au soir, une autre frappe israélienne a visé l'école Ahmad bin Abdul Aziz, dans le sud de la ville de Khan Younis. L'école a été bombardée sans avertissement, une frappe atteignant le troisième étage du bâtiment alors que les réfugié·es qui y vivaient étaient endormi·es. On estime que l'école abritait des centaines de familles palestiniennes et qu'elle est située dans un endroit très fréquenté par les civils. Des vidéos postées sur les réseaux sociaux après l'attaquent montrent des scènes d'horreur et de chaos, les survivant·es cherchant leurs proches parmi les décombres et les corps démembrés.
La source originale de cet article est agencemediapalestine.fr
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