La dénonciation, à Nanterre, de la présence de l'équipe de basketball représentant le régime génocidaire israélien, n'a pas tourné à l'avantage du préfet des Hauts-de-Seine, complice de Netanyahou et sa bande de tueurs.
M. Alexandre Brugère, c'est son nom, avait refusé le huis-clos sur le match entre Nanterre 92 et Hapoël Holon décidé par le maire de Nanterre. Il s'était vanté, en exigeant et obtenant du Tribunal Administratif la levée de ce huis-clos, de la mobilisation de « plus de 510 policiers et gendarmes » qui ont effectivement mis le quartier entier du Palais des Sports de Nanterre en état de siège dès le milieu de l'après-midi du mercredi 18 décembre : sorties du RER fermées, autobus détournés, lycéens renvoyés chez eux avant la fin des cours, notamment.
Le tout, au nom, tenez-vous bien, « de la défense de la liberté d'expression ». Celle des génocidaires et de leurs soutiens, bien entendu, et pas celle des citoyens solidaires du peuple palestinien martyr.
Comme promis par Brugère, le Palais des Sports Maurice Thorez était investi, non seulement aux abords, mais aussi à l'intérieur de la salle, par une nuée de policiers en uniforme et en civil, pour moins de 400 spectateurs en tout et pour tout, dont quelques dizaines de supporters d'Hapoël avec leurs drapeaux israéliens déployés et leurs slogans belliqueux avant même que le match commence.
Las ! À la 20ème minute de la partie, une poignée d'entre nous réussissaient à sortir leurs drapeaux de la Palestine qui avaient échappé à une fouille pourtant serrée, et les brandissaient fièrement aux cris de « Free Free Palestine ! Libérez la Palestine ». Ruée immédiate sur les militants, dont certains subissaient des violences caractérisées de la part des hommes en uniforme et de quelques sionistes accourus pour contribuer eux aussi à la répression.
video.europalestine.comL'affaire, filmée, a rapidement fait le tour de la toile et des réseaux sociaux, où l'on pouvait voir des policiers courir dans tous les sens dans un stade aux trois-quarts vide.
M. Brugère, qui a pris ses fonctions le mois dernier, est évidemment le premier responsable du fiasco, et il a voulu se venger.
C'est ainsi que 7 militants pro-palestiniens, dont nos camarades dirigeants d'EuroPalestine Olivia Zémor et Nicolas Shahshahani, ont été mis en garde à vue pendant plus de 40 heures dans les cellules pourries du commissariat de Nanterre (où trône par exemple depuis un temps indéterminé une croix gammée badigeonnée avec des excréments, ce qui n'a pas l'air de gêner la hiérarchie policière locale).
Ces gens n'avaient fait que brandir le drapeau de la Palestine ? Qu'à cela ne tienne !
La garde à vue qui leur a été signifiée prévoyait en effet de les faire condamner lourdement, en instrumentalisant grossièrement une loi du code du sport qui punit la présence dans les stades « d'objets » incitant à la haine et à discrimination à raison de l'appartenance à une race, religion, nation, orientation sexuelle etc.
Et c'est le drapeau de la Palestine, emblème flottant au fronton des Nations-Unies et de l'ambassade de Palestine à Paris, qui serait alors « l'objet » constitutif du délit, les faits nous ayant été reprochés tout d'abord étant d'avoir « brandi un symbole de xénophobie, d'antisémitisme et d'incitation à la haine » !!
Le ou les rédacteurs de ces gardes à vue, et les agents israéliens qui leur ont tenu la plume, savaient pertinemment qu'une telle incrimination ne tiendrait pas la route une seule seconde devant un tribunal, puisque la présence de drapeaux nationaux dans une enceinte sportive est quelque chose de licite, dont les fans d'Israël, par exemple, font abondamment usage chaque fois qu'ils en ont l'occasion.
Mais elle avait l'avantage pervers de « justifier » notre privation de liberté pendant quasiment deux jours et de tenter de nous intimider.
Peine perdue, M. Brugère ! Nous avons tenu bon, scandant dans les cellules nos slogans, et révisant à voix haute le répertoire de nos chansons de soutien à la résistance du peuple palestinien.
Au final, 5 d'entre nous ont été relâchés vendredi par le tribunal de Nanterre sans autre forme de procès (sinon une « contribution citoyenne » de 500 euros pour ceux qui auraient pénétré l'aire de jeu), tandis que les 2 derniers, également libérés vendredi soir, sont accusés de violences fantasmatiques. Leur procès se tiendra fin janvier à Nanterre. Nos amis peuvent compter sur un vaste courant de solidarité, lequel s'est déjà exprimé avec chaleur, à l'extérieur du commissariat de Nanterre comme au tribunal de la ville, pendant la durée des gardes à vue.
Quant à la désormais fameuse incrimination pour « incitation à la haine à raison de... », elle a retrouvé le chemin d'une poubelle qu'elle n'aurait jamais dû quitter.
CAPJPO-EuroPalestine