Environ 200 soldats israéliens ont signé une lettre dans laquelle ils déclarent qu'ils cesseront de servir à Gaza si le gouvernement n'obtient pas un cessez-le-feu.
Les soldats ont reconnu leur implication dans des crimes de guerre, notamment le massacre aveugle de Palestiniens et la destruction de maisons.
Selon l'Associated Press (AP), bien que le mouvement soit modeste, les soldats affirment qu'il ne s'agit que de la pointe de l'iceberg et qu'ils souhaitent que d'autres se manifestent.
L'armée israélienne a déclaré à AP qu'elle condamnait le refus de servir et prenait tout appel au refus au sérieux, chaque cas étant examiné individuellement. Les soldats peuvent aller en prison pour avoir refusé de servir, mais aucun des signataires de la lettre n'a été arrêté, selon Soldiers for the Hostages, le groupe qui a organisé la lettre.
Sept soldats qui ont refusé de continuer à servir à Gaza ont parlé à AP, décrivant comment des Palestiniens ont été tués sans discrimination et des maisons détruites. Plusieurs ont déclaré qu'on leur avait ordonné de brûler ou de démolir des maisons qui ne présentaient aucune menace, et ils ont vu des soldats piller et vandaliser des résidences.
Yotam Vilk, un officier du corps blindé, a déclaré à l'AP que l'image de soldats israéliens tuant un adolescent palestinien non armé à Gaza était gravée dans son esprit. Il a déclaré que les instructions étaient de tirer sur toute personne non autorisée qui entrait dans une zone tampon contrôlée par Israël à Gaza. Il a vu au moins 12 personnes tuées, a-t-il dit, mais c'est la fusillade de l'adolescent qui lui tient à cœur. « Il est mort dans le cadre de la politique consistant à rester là-bas et à ne pas considérer les Palestiniens comme des personnes », a déclaré Vilk, 28 ans, à l'AP.
Certains soldats ont dit à AP qu'il leur avait fallu du temps pour digérer ce qu'ils avaient vu à Gaza. D'autres ont dit qu'ils étaient devenus si furieux qu'ils ont décidé de cesser de servir presque immédiatement. Yuval Green, un médecin de 27 ans, a raconté comment il avait abandonné son poste en janvier dernier après avoir passé près de deux mois à Gaza, incapable de vivre avec ce qu'il avait vu. Il a dit que les soldats ont profané des maisons, utilisant des marqueurs noirs destinés aux urgences médicales pour griffonner des graffitis, et ont pillé des maisons, à la recherche de chapelets à collectionner comme souvenirs. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, a-t-il dit, a été l'ordre donné par son commandant aux troupes de brûler une maison, en disant qu'il ne voulait pas que le Hamas puisse l'utiliser. Il a quitté son unité avant la fin de leur mission.
Un ancien soldat d'infanterie a confié à AP son sentiment de culpabilité : il a déclaré avoir vu environ 15 bâtiments brûler inutilement au cours d'une mission de deux semaines fin 2023. Il a déclaré que s'il pouvait tout recommencer, il ne se serait pas battu.
CAPJPO-Europalestine