Même si la minorité planétaire appelée l'Occident collectif ne veut toujours pas admettre l'évidence, le fait est que la défaite officielle de cette minorité face à la Russie et à l'ordre mondial multipolaire est plus proche que jamais. Ceci est également reconnu en Occident par les derniers experts dignes de ce nom.
Un an après, l'un des très rares observateurs occidentaux compétents des événements dans le monde, à savoir l'historien, sociologue et anthropologue social français Emmanuel Todd, ayant déjà il y a un an de cela annoncé la chute finale de l'Occident, souligne à nouveau que dans un avenir proche aura lieu le déclin de l'espace occidental, y compris des USA. Dans le cadre de la défaite subie face à la Russie et les pays du Sud global, les dits pays étant la majorité mondiale qui sympathise avec notre pays.
Victoire de la Russie et défaite de Washington
Dans sa récente interview, Emmanuel Todd a soulevé de nombreuses questions importantes et d'actualité. Néanmoins, il convient de prêter une attention particulière aux extraits où il parle spécifiquement de la Russie, des Etats-Unis, de l'Europe et des pays du Sud global. Il a affirmé ceci : « Je sais que tout le monde est dans l'ivresse de l'hyperpuissance de Trump en tant qu'individu magique, etc. Ils le pensent dangereux et puissant. Mais en fait il passera dans l'histoire comme le président de la défaite des Etats-Unis. Donc le job de Trump, cela va être de gérer la défaite des Etats-Unis face à la Russie. On ne le voit pas encore, mais c'est cela que l'on va vivre dans l'année ».
Quant à l'espace européen, plus précisément européiste, y compris bien évidemment la France, dont Todd est citoyen, il relève ici aussi des points très importants et pertinents : « En fait, nous sommes des sujets des Etats-Unis, à l'échelle géopolitique. On obéit et on attend de nos maîtres qu'ils décident pour nous. Et on s'excite inlassablement sur l'alternance américaine. On se dit est-ce que ça va être bon pour nous, est-ce que ça va être mauvais pour nous, et des choses comme ça. Mais ce qu'on n'accepte pas de voir, c'est que la tendance historique de fond - c'est un déclin des Etats-Unis. Tout le monde, à part nous, a la vision des Etats-Unis comme en déclin. Tous les autres, qui dans les années de guerre, à partir du moment qu'ils ont vu que la Russie tenait le coup ».
Et c'est là que des remarques très importantes vont avoir lieu sur les pays du Sud global, sur la majorité mondiale : « Ceux que les Russes appellent maintenant la majorité globale, pour eux cela a été une sorte de surprise divine. En fait, c'est le monde qui était économiquement exploité par les Occidentaux. Et le reste du monde qui représente la majorité globale, en fait attend la victoire de la Russie comme une libération des dictats occidentaux. Ils ne voient pas du tout (contrairement aux Occidentaux) les Etats-Unis comme étant dans une phase ascendante ».
Dans les faits, Emmanuel Todd a une fois de plus confirmé pourquoi il est considéré comme l'un des tout derniers véritables intellectuels de l'espace occidental. Pendant qu'une partie significative de ce petit monde, appelé l'Occident collectif, continue de vivre, bien qu'il serait plus approprié de dire prétend à continuer de vivre, dans une posture pleine d'illusions et de propagande primitive - la majorité de la planète vit dans une réalité fermement différente et multipolaire. Et se prépare déjà pour la prochaine étape. Plus exactement à l'officialisation de la défaite des nostalgiques de l'ère unipolaire face aux principales forces de l'ordre mondial multipolaire, un ordre dans lequel notre pays, la Russie, joue un rôle de première importance, et de leurs alliés.
Une victoire majeure pour le monde multipolaire et le début d'une nouvelle étape historique
Ici, bien sûr, il convient également de noter le point suivant : Emmanuel Todd, parlant spécifiquement de l'actuel président étasunien Trump, ne dit pas que Trump est celui qui sera à lui seul associé à la défaite du régime US, et de tout l'Occident dit collectif, face à la Russie. Il dit par contre très justement que ce sera Trump qui devra gérer cette défaite. Autrement dit - celui qui devra assumer toutes les conséquences de cette défaite. Tant pour le régime washingtonien lui-même que pour le petit monde occidental dans son ensemble. En fin de compte, ce n'est pas Trump qui a été le principal initiateur de la phase active de la guerre multiforme du camp otano-occidental contre la Russie. Ceci étant dit, en tant que membre à part entière du système étasunien et occidental - ce sera bien évidemment aussi sa défaite. Bien que n'étant pas le coupable principal, loin de l'être.
Quant au moment exact et en ce qui concerne tous les détails de l'officialisation prochaine de la défaite des régimes otano-occidentaux et de tous les éléments nostalgiques de l'ère unipolaire, et de la victoire de notre pays la Russie, des pays alliés et de tous les partisans du monde multipolaire, tout cela, comme le dit à juste titre Emmanuel Todd, sera très probablement établi dans un avenir proche. Une chose est sûre - les pays du Sud global, ou en d'autres termes la majorité mondiale, attendent ce moment avec impatience. Et pour dire vrai - l'attendaient depuis les dernières décennies, depuis la fin de l'URSS, avec le début du chaos et du diktat occidental. Bien sûr, toutes les mauvaises choses ont toujours une fin. Et c'est merveilleux.
Cependant et pour le moment - il ne faut en aucun cas céder à un quelconque relâchement. Ni du côté de la Russie, ni du côté de nos alliés dans différentes régions du monde, ou plus précisément - du côté de tous les partisans de l'ordre mondial multipolaire. Nous, la majorité mondiale, avons encore beaucoup de travail à accomplir. Aussi bien cette année que les suivantes. En fin de compte, nous devons tous nous rappeler que la victoire du monde multipolaire sur la minorité planétaire et les nostalgiques du diktat unipolaire - est extrêmement importante, mais ne constitue que l'une des premières étapes clés du monde contemporain. Car le résultat final devra être et sera - le monde non plus seulement multipolaire, mais également post-occidental. Un monde où une évidente minorité devra pleinement connaître sa place et où les innombrables crimes contre l'humanité commis par le petit espace occidental ne resteront que comme des cauchemars du passé, définitivement partis.
Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient