par Al-Manar
Les autorités de l'occupation israélienne ont publié vendredi les noms de 95 détenus palestiniens, dont une majorité de femmes et de mineurs, libérables dès dimanche dans le cadre du premier échange de prisonniers en application de l'accord de trêve avec le Hamas destiné à mettre fin à plus de 15 mois de guerre.
La liste comprend 70 femmes, dont une mineure, et 25 hommes, dont 9 âgés de moins de 18 ans. Selon les informations du ministère, le plus jeune a 16 ans. Sur la liste, seuls sept prisonniers ont été arrêtés avant le 7 octobre 2023.
Selon l'AFP, parmi les femmes figure Khalida Jarrar, femme politique, membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), et députée dans le conseil législatif palestinien. Entre 2015 et 2023 elle a été arrêtée à trois reprises pour ses activités de militante en faveur de la Palestine. Arrêtée fin décembre en Cisjordanie occupée, cette sexagénaire et détenue depuis lors sans charge.
Abla Saadate, l'épouse du secrétaire général du FPLP Ahmad Saadate ainsi que la sœur du vice-président du bureau politique du Hamas le martyr Salah al-Aarouri devraient aussi être libérées dimanche.
Selon deux sources proches du Hamas, le premier groupe de captifs à être libéré devrait être composé de «trois soldates israéliennes» sur les 33 libérables de la première phase.
Chiffres pour la première phase
Pendant la première phase de 42 jours, 1737 détenus palestiniens devraient être libérés, a précisé vendredi le président de l'Organisation des affaires des détenus et des libérés palestiniens.
Selon le quotidien israélien Haaretz, 290 prisonniers palestiniens devraient être libérés sur les 563 condamnés à perpétuité.
Mais la correspondante d'Al-Jazeera assure que le chiffre de ces derniers est nettement supérieur au chiffre officiel des autorités de l'occupation qui excluent dans leur décompte les détenus palestiniens des territoires de 1948.
Les détenus ne devraient plus être arrêtés
«En échange de chaque soldate captive, seront libérés 30 détenus condamnés à la perpétuité ainsi que 20 qui purgent de lourdes peines ne dépassant pas les 15 années qui leur reste», a révélé une source palestinienne pour la chaine d'information libanais Al-Mayadeen en exposant les critères suivis pour l'opération d'échange.
«En échange de chaque captive et chaque enfant israélien détenu par le Hamas, 30 prisonnières et enfants palestiniens seront libérés. 30 prisonniers palestiniens âgés et malades seront libérés contre chaque captif israélien âgé (50 ans) ou malade», a ajouté cette source, selon laquelle «en vertu de l'accord, les prisonniers palestiniens qui seront libérés ne seront pas arrêtés à nouveau pour les mêmes accusations pour lesquelles ils avaient été arrêtés précédemment, et les prisonniers libérés ne seront pas arrêtés à nouveau pour purger le reste de leur peine, et ils ne seront pas tenus de signer un quelconque document en échange de leur libération».
Des détenus du Hezbollah libérés à la 2nde phase
Les critères fixés pour l'échange de prisonniers lors de la première phase ne devraient pas non plus constituer la base de l'échange lors de la deuxième phase de l'accord, précise la source palestinienne.
Un dirigeant du Hamas a confié pour Al-Mayadeen sous couvert d'anonymat que la libération de ceux qui ont été faits prisonniers après le 7 octobre 2023 sera reportée à la seconde phase, dont les détenus appartenant au Hezbollah.
Deux captifs franco-israéliens libérables
Deux Franco-israéliens, Ofer Kalderon, 54 ans, et Ohad Yahalomi, 50 ans, figurent dans la liste des premiers otages libérables pendant la première phase, selon Paris. Tous deux avaient été enlevés dans le kibboutz Nir Oz avec plusieurs de leurs enfants, libérés lors de la première trêve en novembre 2023.
L'accord de trêve qui prévoit dans une première phase la libération de 33 otages captif israéliens a été validé par le cabinet de sécurité israélien, mais devrait encore être approuvé par le gouvernement.
Les trois phases de l'accord
L'accord comprend trois phases. Outre les premières libérations, la première phase comprend, selon le président américain, Joe Biden, «un cessez-le-feu total», un retrait israélien des zones densément peuplées et une augmentation de l'aide humanitaire.
La deuxième phase doit permettre la libération des derniers captifs, avant la troisième et dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des captifs morts en captivité.
Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième, à savoir «une fin définitive de la guerre», selon le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.
L'Autorité palestinienne prête à gouverner Gaza
Le cessez-le-feu laisse en suspens l'avenir politique de Gaza.
L'Autorité palestinienne, est prête à «assumer pleinement ses responsabilités» à Gaza, a déclaré vendredi son président, Mahmoud Abbas dans sa première déclaration après l'annonce de l'accord.
Le Hamas, qui a remporté les dernières élections législatives palestiniennes en 2006 et pris le pouvoir à Gaza en 2007, avait indiqué au début de la guerre qu'il ne souhaitait pas gouverner la bande de Gaza après le conflit. Des sources du Hamas ont indiqué à l'AFP qu'elles seraient prêtes à confier les affaires civiles de Gaza à une entité palestinienne.
Le gouvernement de Benjamin Netanyahou, un des plus à droite de l'histoire d'Israël, a fait de la destruction du Hamas à Gaza un de ses objectifs de guerre, mais il a également signifié à maintes reprises sa ferme opposition à voir l'Autorité palestinienne revenir à Gaza.
Mais le secrétaire d'État américain Antony Blinken a estimé la semaine dernière que l'Autorité palestinienne, qui détient une autorité administrative partielle en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, devrait à l'avenir reprendre le contrôle de Gaza.
source : Al-Manar