par MoneyRadar
Dans un premier jour de présidence marqué par des décisions fracassantes, Donald Trump a accordé des grâces à près de 1500 participants à l'émeute du Capitole, quelques heures seulement après que Joe Biden ait lui-même utilisé son pouvoir présidentiel pour protéger ses proches collaborateurs et sa famille des potentielles représailles judiciaires de son successeur.
Une grâce massive pour les «prisonniers politiques» du 6 janvier
Fidèle à sa promesse de campagne, le président Trump n'a pas perdu de temps pour exercer son pouvoir de clémence. Dès son retour dans le Bureau ovale, il a signé des «pardons complets et inconditionnels» pour environ 1600 personnes accusées dans l'affaire de l'attaque du Capitole du 6 janvier 2021, sur un total de 1583 inculpés.
Parmi les bénéficiaires notables figure Enrique Tarrio, l'ancien leader des Proud Boys qui purgeait la plus longue peine - 22 ans de prison - en lien avec l'attaque. Stewart Rhodes, fondateur des Oath Keepers condamné à 18 ans de prison, voit quant à lui sa peine commuée en temps déjà purgé.
Trump a également ordonné au ministère de la Justice d'abandonner environ 470 affaires en cours concernant le 6 janvier, une décision qui pourrait avoir des répercussions majeures sur le système judiciaire américain.
Biden joue la carte des pardons préventifs
Quelques heures avant de quitter ses fonctions, Joe Biden avait lui aussi fait usage de son pouvoir présidentiel de manière inédite. Face aux menaces de représailles judiciaires brandies par Trump durant sa campagne, l'ancien président a accordé des pardons préventifs à plusieurs personnalités clés :
- Dr. Anthony Fauci, ancien directeur du NIAID
- Général Mark Milley, ancien chef d'état-major des armées
- Les membres du comité d'enquête sur le 6 janvier, dont Liz Cheney
- Les membres de la famille Biden, dont ses frères James et Frank
🚨 Joe Biden gracie toute sa famille...Normal... pic.twitter.com/vWkfDoFr6N
- MoneyRadar (@MoneyRadar_FR) 𝕏 January 20, 2025
Un précédent historique aux conséquences incertaines
Cette utilisation du pouvoir de grâce présidentielle par les deux camps marque un tournant dans l'histoire politique américaine. Si les pardons de fin de mandat sont une tradition, leur utilisation comme bouclier contre des poursuites futures ou comme outil de règlement de comptes politiques pose question.
Plusieurs anciens responsables du département de la Justice ont exprimé leur inquiétude, estimant que ces pardons préventifs pourraient non seulement s'avérer inefficaces mais aussi créer un dangereux précédent pour l'avenir.
Alors que Trump qualifie les émeutiers du Capitole de «patriotes» injustement persécutés, Biden justifie ses pardons par la nécessité de protéger les serviteurs de l'État contre des «enquêtes sans fondement et politiquement motivées».
Cette instrumentalisation du pouvoir de grâce présidentielle pourrait avoir des répercussions durables sur le système judiciaire américain et la séparation des pouvoirs, alors que le pays entame une nouvelle phase de son histoire politique sous la présidence Trump.
source : MoneyRadar