Jessica Dos Santos
Salinas, Ecuador, Octubre 2023 / AFP
Le 9 février prochain, l'Équateur élira le président, le vice-président et les 151 membres de l'Assemblée nationale, ainsi que cinq représentants au Parlement Andin. Les personnes privées de liberté sans condamnation exécutoire pourront voter le 6 février.
Pour être élu au premier tour, un candidat à la présidence doit obtenir plus de 50 % des voix ou 40 % avec une avance d'au moins 10 points de pourcentage sur le candidat arrivé en deuxième position. Si nécessaire, un second tour d'élection présidentielle aura lieu le 13 avril.
Le contexte
La course électorale a débuté sur fond de fortes tensions entre le président Daniel Noboa, qui achève ses 18 mois de mandat après avoir succédé à Guillermo Lasso - lequel avait avancé les élections en raison de la crise politique et sécuritaire - et la vice-présidente Veronica Abad.
Les deux candidats sont en conflit depuis novembre 2023, lorsque Noboa a décidé de l'envoyer comme ambassadrice en Israël. Depuis, Abad dénonce un harcèlement présumé visant à la pousser à la démission. Mais au-delà de la diatribe gouvernementale et de la polarisation politique ambiante, le prochain gouvernement - qui doit prendre ses fonctions en mai - devra faire face à des défis majeurs.
En effet, Noboa a bénéficié d'un certain avantage après avoir endigué la violence des gangs et les émeutes dans les prisons, en obtenant une baisse de 27 % des meurtres, mais son soutien s'effrite face à la crise de l'énergie qui a plongé le pays dans des coupures d'électricité continues pendant quatre mois.
Selon le dernier sondage Cedatos, 52 % des personnes interrogées désapprouvent actuellement son administration, contre 39,7 % qui le soutiennent, ce qui représente une différence considérable par rapport au taux d'approbation de 81,4 % qu'il avait atteint en février 2024. En outre, les défis de la relance économique et de l'amélioration de la lutte contre la corruption restent d'actualité.
Les candidats
Au total, 16 candidats se sont inscrits pour briguer la présidence de l'Equateur. En tête de course se trouvent l'actuel président, Daniel Noboa, ainsi que la candidate du parti Revolución Ciudadana ("Révolte Citoyenne", dirigé par l'ancien président Rafael Correa), Luisa González, qui s'était également présentée aux élections de 2023.
Parmi les autres candidats inscrits, certains sont connus mais n'ont aucune chance, comme Henry Cucalón, ministre du gouvernement du président Guillermo Lasso (2021-2023) ou Carlos Rabascall, candidat de Correa à la vice-présidence en 2021.
Il y a aussi l'ancien président de la Cour Nationale de Justice, Ivan Saquicela, qui se présente pour le mouvement Democracia Sí ("Démocratie Oui")ainsi que Leonidas Iza, président de la Confédération des Nationalités Indigènes de l'Équateur (Conaie), qui se présente pour le Mouvement d'unité plurinationale Pachakutik.
Campagne électorale
La campagne électorale se termine le 6 février. Les candidats auront donc 33 jours pour faire connaître leurs propositions. En ce sens, ils pourront organiser des événements publics, des réunions, etc., en respectant le plafond des dépenses électorales, qui s'élève à près de 5,5 millions de dollars pour les postes de président et de vice-président.
Traduction par Sylvie Carrasco.
Relecture par Inés Mahjoubi.
Source: Investig'Action