Source: Sputnik
Vladimir Poutine, président russe.
Vladimir Poutine a déclaré que Donald Trump allait s'imposer face aux dirigeants européens, malgré leur opposition à son retour au pouvoir. Il a accusé les élites européennes d'ingérence dans la politique américaine et critiqué leur manque de compétence, estimant que leur faiblesse et leur passivité nuisaient directement à leurs propres citoyens.
Vladimir Poutine a commenté, lors d'une interview avec le journaliste russe Pavel Zaroubine, l'état actuel des relations entre Donald Trump, nouveau président des États-Unis, et ses homologues européens en déclarant que le chef d'État américain serait en mesure de faire plier à sa volonté les pays d'Europe : «Je vous assure, avec son caractère et sa ténacité, Trump y mettra de l'ordre assez vite. Et vous les verrez rapidement et bientôt venir tous se ranger aux pieds de leur maître en remuant joyeusement la queue. Tout rentrera dans l'ordre.»
Le président russe a souligné que les autorités du Vieux Monde préféraient le précédent président américain, Joe Biden, et ont fait tout leur possible, y compris interférer dans les affaires intérieures des États-Unis, afin que Donald Trump ne revienne pas au pouvoir : «Aujourd'hui, une espèce d'accrochage se poursuit entre les élites politiques européennes et le président Trump nouvellement élu. Quelque chose aurait-il changé depuis Biden ? Rien n'a changé. Elles étaient heureuses d'obéir à n'importe quel ordre de Washington sous l'administration Biden. Mais elles n'aiment pas Trump et se sont battues activement contre lui, elles ont vraiment interféré dans la vie politique, dans les processus électoraux des États-Unis. Ensuite, elles ont été déconcertées lorsque Trump a gagné.»
Poutine élogieux envers de Gaulle, Mitterrand et Chirac
Le maître du Kremlin a fait remarquer que les pays européens avaient autrefois des dirigeants forts, capables de protéger les intérêts nationaux de leur pays : «Quant aux élites politiques européennes, c'est une question à part. Oui, il y a eu des personnalités politiques exceptionnelles en Europe comme, par exemple, de Gaulle, ensuite Mitterrand, et plus récemment Chirac ; en Allemagne, Willy Brandt, Helmut Kohl, et Gerhard Schröder que je mettrais sur le même rang. Ce sont des gens qui avaient leurs propres opinions et le courage de se battre pour cette opinion, pour avoir le droit de l'exprimer, d'en parler et d'essayer de la mettre en pratique.»
Rien de tel à présent, selon le président russe, en raison de l'incompétence et de la passivité des dirigeants actuels, ce qui a un impact négatif direct sur les Européens ordinaires : «Aujourd'hui, il n'y a pratiquement plus de gens comme eux. On regarde parfois avec surprise ce qui se passe là-bas. Il me semble que certains d'entre eux n'ont même pas de formation et exercent un métier qui n'est pas le leur, qu'ils n'ont jamais pratiqué de leur vie. Du point de vue des intérêts des citoyens européens, c'est une catastrophe. Ce sont de petits joueurs politiques.»
Le scandale d'Auschwitz
Vladimir Poutine a qualifié de honteux le fait que la Russie n'ait pas été invitée aux événements marquant le 80e anniversaire de la libération du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau à Auschwitz, en Pologne.
Le président russe a estimé que s'il n'était plus possible d'inviter les représentants russes en raison de divergences politiques et de l'attitude particulière des pays européens à l'égard de la Russie aujourd'hui, ainsi que les libérateurs d'Auschwitz en raison de leur santé et de leur âge, il aurait pu être envisageable d'inviter, au moins, leurs proches.
Les célébrations du 80e anniversaire de la libération du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau se sont tenues à Auschwitz le 27 janvier. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale depuis novembre, a également été invité. Les autorités polonaises ont garanti sa sécurité.
L'Armée rouge a libéré le camp de concentration d'Auschwitz le 27 janvier 1945. Plus grand camp de la mort nazi, il est devenu l'un des principaux symboles de l'Holocauste. Entre 1941 et 1945, environ quatre millions de personnes y sont mortes. En 1947, le site de l'ancien camp de concentration est devenu musée. En 1979, il a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Le 27 janvier a également été reconnu par les Nations unies comme la Journée internationale à la mémoire des victimes de l'Holocauste.
Selon le président russe, la société allemande d'aujourd'hui n'a rien à voir là-dedans. Il a appelé à se souvenir et à ne pas oublier ces événements, mais il lui a semblé injuste de rejeter le blâme pour ce qui avait eu lieu dans les années 1930 et 1940 sur la génération allemande actuelle.