02/02/2025 dedefensa.org  9min #267775

La Menace et la Haine

 Journal dde.crisis de Philippe Grasset  

2 février 2025 (17H55) – Le poste en théorie très puissant de DNI (Director of National Intelligence) a été créé aux USA en 2005. Il a montré depuis une très grande instabilité de personnel et n'a jamais transmuté en autorité effective cette puissance symbolique, comme s'il n'était là que comme une potiche destinée à faire croire qu'une pseudo-autorité surveillait la communauté du renseignement. Les hommes qui l'avaient créé installèrent la tradition d'en faire un monstre dormant : ils l'avaient créé pour répondre aux préoccupations officielles des erreurs sans nombre des divers agences de renseignement, pour se couvrir auprès de l'électorat mais plus encore de l'élite du Système elle-même, sans jamais montrer la moindre intention d'en user véritablement. Ainsi l'élite a-t-elle besoin de mettre en place les outils illusoires du simulacre pour se faire croire à elle-même à la véracité du simulacre.

Soudain, les choses changent et le tonnerre éclate ! On le mesure depuis quelques jours, et surtout depuis quatre jours avec les auditions furieuses et dramatiques de Tulsi Gabbard au Sénat. La panique qui saisit les sénateurs (et je n'exclus pas nombre de sénateurs républicains) s'exprime par cette remarque que l'un d'entre eux aurait pu faire, sinon fait effectivement, auprès d'un journaliste bienpensant qui aurait pris soin, surtout de ne rien répéter :

« Comment ! Cette chieuse à temps plein veut prendre ce poste et s'en servir vraiment ! C'est une sonovabitch, une imposteuse, une ambitieuse très dangereuse ! Elle doit être stoppée net ! »

L'a-t-il dit ? Est-ce une invention du commentaire, une ‘JokingNews', comme on ne dit pas souvent ? Si vous voulez ? Qu'importe, « Si non è vero... ». Ainsi Gabbard a-t-elle franchi un échelon de plus, peut-être pas loin d'une position suprême, de son étonnante et éblouissante carrière, – et cela, qu'elle soit ou non adoubée par un Sénat qui la hait littéralement, ontologiquement, diaboliquement.

Je veux dire que cet état des choses existe, que Tulsi devienne ou non DCI. Son audition a provoqué et provoque un formidable tohu bohu politique, un déchaînement de sentiments inverses, chez ses adversaires, mais surtout chez ses partisans qui soudain acclament la la découverte et la proclamation de ses vertus et qualités extraordinaires. (En vérité, elles le sont vraiment, extraordinaires, dans ce monde puant de mensonges et de corruptions qu'est D.C.) La traîtresse qui ne veut pas traiter Snowden de "traître" est devenue un héros national, tous genres confondus.

C'est un choc de plus qui va modifier encore plus la vie politique aux États-Unis, – encore une fois, que Gabbard soit ou non confirmée, – à cause de sa formidable audace, de Tulsi BRUTALLY Exposes Intel Community In Confirmation Hearing! . Il s'agit de l'audace et du courage d'étaler devant les sénateurs effarés d'eux-mêmes et de leur infamie toutes les monstruosités qu'a accumulées le gouvernement US depuis un quart de siècle, par le biais de ses services de renseignement qu'elle-même (Gabbard) devrait être amenée à contrôler dans son éventuelle-future fonction et que les susdits sénateurs connaissent depuis des lustres sans jamais rien avoir fait contre. Au reste, si ses adversaires gagnent contre elle, une crise de plus s'ouvrira. En attendant, puisqu'elle est attaquée comme personne ne l'a été jusqu'ici, elle riposte par une contre-attaque furieuse et encore plus forte, – « Une tactiquecde la terre brûlée », dit Jimmy Dore, – qui finit pas en terroriser plus d'un ("Mon Dieu, si elle est nommée, qu'est-ce qu'elle va donc nous passer?! Ne serait-il pas temps que je me montre un peu dans son sens?).

John Cornyn, un des quatre sénateurs républicains qui avaient annoncé leur hostilité à sa nomination a finalement annoncé son changement de position. Son argument oppose l'esprit de la loi à la lettre de la loi et fournit le thème où pourrait s'ouvrir cette "crise de plus", si Tulsi Gabbard est bloquée. Son argument devient que le Sénat ne doit Tulsi Shakeup as Senator Flips Vote pour son gouvernement d'un président élu avec une telle majorité, un tel enthousiasme par les citoyens américains, parce que son choix exprime logiquement la majorité enthousiaste des citoyens.

« L'article II, section 2, clause 2, estime que le Président devrait choisir pour son gouvernement des personnalités, avec l'avis et le consentement du Sénat.

» Ayant remporté l'élection d'une façon décisive, je pense que le président Trump a gagné le droit de nommer les membres de son propre cabinet, sauf en cas de circonstances extraordinaires.

» Moyennent quoi, il est dans mon intention d'approuver la nomination de Tulsi Gabbard à la fonction de DNI. »

Mais revenons à ce qu'on doit juger essentiel : Gabbard, confirmée ou non dans sa position, a mis à jour l'infamie du gouvernement-‘DeepState', dans un domaine complètement essentiel qu'elle devrait diriger et contrôler avec les idées de réforme radicale qu'on imagine. C'est un événement colossal, pour les USA et pour le reste du monde. Il n'est pas possible qu'il reste sans suite, Gabbard-DNI ou pas DNI. Même si elle n'est pas nommée, l'infamie du gouvernement US a été mise à jour avec une telle force que toutes les relations internationales vont s'en trouver ébranlés, et ainsi la  GrandeCrise absorbera dans son sein une nouvelle crise, qui va au cœur même de cette  GrandeCrise, qui est la crise "Gabbard et la DNI".

Passons donc à Musk...

Voici donc un des premiers volets de l'attaque crisique intérieure du président Trump : l'attaque contre le carcan diabolique des instruments directs de la sécurité nationale qui est un moyen et une pression diabolique pour bouleverser et  déconstructurer le monde et ses structures restantes de la civilisation à l'agonie, mais contre le vœu des citoyens puisqu'avec la volonté de substituer à cette civilisation un pouvoir autoritaire et totalitaire constitué par une élite qu'on pourrait identifier comme inspirée par le satanisme. Le second voler, toujours dans le même but de l'attaque contre le Système, est la  déconstructuration de l'appareil bureaucratique général du ‘DeepState' et de ces élites satanistes. C'est là la tâche de Musk et il s'y est mis avec ses méthodes de pirate d'une sorte presque caricaturale mais pas trop, d' archéofuturisme à l'américaine.

Voici  un compte-rendu, assez sec et sans trop d'états d'âme, d'une opération qui ressemble à un coup de force d'un ministère (nouveau et sans loi) contre tel autre (jusqu'ici intouchable dans ses structures futoroarchaïques et avec un nouveau ministre installé avec des instructions venues du président de trahison de sa propre bureaucratie).

« Le Département de l'efficacité gouvernementale (DOGE) d'Elon Musk a obtenu un accès complet au système de paiement du département du Trésor américain, selon des rapports du New York Times et du Wall Street Journal. Historiquement, l'accès à ce système était limité à un petit groupe de fonctionnaires de carrière en raison de sa sensibilité.

» Le nouveau secrétaire au Trésor Scott Bessent a autorisé les représentants du DOGE, dont Tom Krause, le PDG de Cloud Software Group, à accéder au système, qui gère plus de 6 000 milliards de dollars par an de paiements fédéraux, notamment la sécurité sociale, les prestations Medicare et les remboursements d'impôts.

» David Lebryk, un fonctionnaire de carrière qui occupait par intérim le poste de secrétaire au Trésor jusqu'à la confirmation de Bessent, a pris sa retraite vendredi après avoir, semble-t-il, tenté de résister aux demandes de l'équipe de Musk d'accéder au système de paiement. Interrogé sur les raisons pour lesquelles un bureaucrate de carrière prendrait sa retraite plutôt que de se conformer à une demande d'audit, Musk a écrit sur X que les fonctionnaires du Trésor "n'ont littéralement jamais refusé un paiement de toute leur carrière".

» "L'équipe DOGE a découvert, entre autres, que les agents d'approbation des paiements du Trésor avaient pour instruction de toujours approuver les paiements, même à des groupes frauduleux ou terroristes connus", a déclaré Musk.

» Le Département de l'efficacité gouvernementale, créé par le président Donald Trump et dirigé par Musk, vise à identifier et à éliminer les dépenses gouvernementales inutiles. Musk s'est fixé comme objectif de réduire le déficit fédéral d'au moins 1 000 milliards de dollars, ce qui nécessiterait des réductions quotidiennes d'environ 4 milliards de dollars.

» "Cela entraînerait toujours un déficit d'environ 1 000 milliards de dollars, mais la croissance économique devrait pouvoir égaler ce chiffre, ce qui signifierait qu'il n'y aura pas d'inflation en 2026", a écrit Musk, ajoutant qu'il était "prudemment optimiste" quant à l'atteinte de cet objectif.

» L'accès de DOGE a suscité des inquiétudes parmi les anciens responsables du Trésor et les législateurs quant à la sécurité du système de paiement fédéral. Le sénateur Ron Wyden, le principal démocrate de la commission des finances du Sénat, a mis en garde contre une éventuelle ingérence politique : "Je ne vois aucune bonne raison pour laquelle des opérateurs politiques qui ont démontré un mépris flagrant de la loi auraient besoin d'accéder à ces systèmes sensibles et essentiels à la mission".

» "Évidemment, il y aura une opposition EXTRÊME de la part des escrocs !! Et ils donneront l'impression que nous réduisons le financement pour sauver les bébés pandas alors qu'en fait nous réduisons le financement des fraudeurs, des gaspilleurs et des terroristes", a déclaré Musk dans un autre message samedi. »

Il y a comme des méthodes de pirates chez Musk. Une de ses équipes, composés d'employés de Tesla et autres, ont "pris d'assaut" pour s'y barricader et commencer à y "travailler" le dernier étape du bâtiment abritant les systèmes de paiement du Trésor, le premier jour suivant la prestation de serment de Trump et avant la confirmation du nouveau secrétaire au trésor qui a depuis entériné le coup de main. Ils ont effectivement aussitôt commencé à dépiauter l'activité comptable de paiement des employés fédéraux. C'est un audit "à la force des baïonnettes", – et c'est ainsi que Musk fait parfaitement la paire avec Donald Trump.

Des portraits différents

Ne nous y trompons pas, par pitié ! On peut avoir, disons d'un point de vue des sensibilités morales justifiées, autant d'inconsidération et d'exaspération contre Musk qu'on doit avoir de respect et d'admiration pour Tulsi Gabbard (bien lire l'emploi des verbes "on peur" et "on doit"). Ces deux personnalités sont à l'opposé. Mais que doit nous importer !

Les deux font le même travail, également respectable et selon un terme et des conséquences qui les dépassent largement et ne s'occupent de rien du jugement de nos sensibilités morales sur la personnalité des acteurs humains. Leur tâche les dépasse en les honorant, quoi qu'ils soient chacun. Ils travaillent comme des quart-de-dieux de l'Antiquité, sur ordre d'un Zeus improbable mais irrésistible manipulant son Trump, à la destruction de l'œuvre de l'Antéchrist et du démon. De même nous importe-t-il peu, même si nous les pleurons, de nombre d'injustices qui se commettent dans cette sorte de bataille eschatologique, ou bien des êtres seront injustement touchés. Les Russes, au fond, ne raisonnent pas autrement dans leur bataille ukrainienne contre le satanisme occidental, dont le peuple ukrainien est pour une bonne part l'involontaire et innocente victime.

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