© présidence du Mali
De gauche à droite : les chefs d'État du Niger, du Mali et du Burkina Faso, réunis à Niamey le 6 juillet 2024 pour acter la création de la Confédération de l'AES (photo d'archives).
Après le lancement du passeport biométrique commun de l'Alliance des États du Sahel, un visa communautaire, baptisé «visa Liptako», devrait faciliter l'entrée au sein des trois pays membres des personnes non ressortissantes de la Cédéao, ces dernières étant exemptés de visa malgré le retrait de la troïka du Sahel.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, désormais confédérés au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES), entendent accorder leurs violons lors d'une réunion à Bamako les 1er et 2 février, afin de peaufiner les dernières retouches avant de lancer un nouveau type de visa, baptisé «Liptako», qui devrait faciliter l'entrée des personnes non ressortissantes ainsi que leur libre circulation dans les trois pays de la confédération.
Cette rencontre intervient quelques jours après le lancement, le 29 janvier, du passeport biométrique commun de l'AES. Lors d'un discours à l'ouverture de ce conclave, le ministre malien de l'Intérieur, Daoud Aly Mohammedine, a souligné que ce projet de visa unique pour la Troïka du Sahel s'inscrivait dans la continuité de l'harmonisation des documents de voyage et d'identité, initiée en novembre 2024.
À noter que le nouveau visa communautaire ne concerne pas les ressortissants des pays de la Cédéao. Malgré leur retrait de cette organisation, les trois pays de l'AES avaient en effet aboli les visas pour les citoyens de ces pays en décembre 2024, justifiant leur décision par les «liens séculaires entre les peuples d'Afrique» et par l'«esprit de fraternité, de solidarité et d'amitié».
Selon Daoud Aly Mohammedine, cette annonce courageuse démontre que l'AES prône le renforcement de la mobilité des populations «dans un esprit de fraternité, de panafricanisme, de solidarité et de vivre ensemble». Il a rappelé que la libre circulation des personnes était un élément essentiel de l'intégration régionale.
«L'indomptable»
Baptisé «visa Liptako», le nom du nouveau document rend hommage à l'émirat du Liptako, fondé au début du XIXe siècle par les Peuls, un peuple autochtone établi dans la région du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest avant la colonisation française. «Liptako» signifie dans la langue locale «l'indomptable» ou littéralement «impossible à terrasser».
Le 28 janvier 2024, les chefs d'État du Mali, du Burkina Faso et du Niger avaient annoncé le retrait de leurs pays de la Cédéao, justifiant leur décision «irréversible» par l'ingérence de puissances étrangères, la non-assistance dans la lutte contre le terrorisme ainsi que les sanctions de cette organisation dont ils étaient membres.
Le 6 juillet de la même année, Bamako, Ouagadougou et Niamey ont acté la création de la Confédération de l'AES dans la continuité d'un pacte de défense mutuelle signé en septembre 2023. Les trois chefs d'État multiplient depuis les mesures et les décisions favorisant le développement de cette confédération naissante.