19/02/2025 francais.rt.com  2min #269276

L'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth reprend

© Associated Press

Port de Beyrouth.

Alors que l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth avait été bloquée en raison de pressions politiques, le juge d'instruction Tarek Bitar a pu reprendre du service en auditionnant plusieurs responsables de la Sûreté générale.

Après plus de trois ans de blocage, l'enquête sur la terrible explosion de Beyrouth reprend. La déflagration du 4 août 2020 avait entraîné la mort de plus de 230 personnes et fait des milliers de blessés et d'innombrables dégâts dans la capitale libanaise.

Trois officiers de la Sûreté générale contre lesquels le juge d'instruction près la cour de justice Tarek Bitar avait lancé des poursuites en janvier dernier ont comparu le 18 février devant le magistrat. Ce dernier avait mené des auditions les 7 et 12 février, après trois ans de suspension en raison d'obstacles dressés par des responsables de la classe politico-judiciaire mis en cause dans le cadre de ses investigations.

Une justice pas si indépendante

Sortant d'une impasse interminable, le juge Tarek Bitar a ainsi pu auditionner le 7 février trois fonctionnaires du port, un employé des douanes et le gérant d'une société en charge de la maintenance et de la sécurisation du fameux hangar n° 12 qui contenait les 2750 tonnes de nitrate d'ammonium.

Bien que l'interrogatoire ait eu lieu à huis clos,  un article de L'Orient-Le Jour assure qu'il s'est concentré notamment sur la sécurité et la sureté de l'enceinte portuaire au moment du déchargement de la substance chimique en 2013. La plupart des personnes auditionnées étaient représentées par leurs avocats, ayant justifié leur absence par des raisons médicales ou professionnelles. Vladimir Verbonol, le propriétaire ukrainien de Savaro, la société importatrice du nitrate d'ammonium, n'était pas représenté et n'a pas comparu.

Tarek Bitar a bataillé pour en arriver là. En janvier 2023, Ghassan Oueidate, l'ancien chef du parquet de cassation, proche d'une personne devant être auditionnée, avait provoqué un gel des investigations en interdisant aux services de sécurité de se conformer aux instructions du juge. Il avait ainsi empêché ce dernier de notifier convocations et mandats d'arrêt aux personnes mises en cause dans l'affaire, parmi lesquelles figurent des responsables politiques.

D'autres audiences sont également prévues pour le courant des mois de février et mars.

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