Source: AP
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio visite la Maison de la famille abrahamique à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, le mercredi 19 février 2025.
Dans la foulée de la rencontre russo-américaine à Riyad, le secrétaire d'État Marco Rubio aurait tenté de rassurer les chancelleries européennes, tout en laissant la porte ouverte à un potentiel assouplissement des sanctions contre la Russie si Moscou adoptait les mesures souhaitées par Washington, a rapporté ce 21 février le New York Times.
Ce 21 février, le New York Times a rapporté que le secrétaire d'État américain Marco Rubio avait «laissé la porte ouverte» à un possible allègement des sanctions contre la Russie. Selon le quotidien américain, Rubio aurait affirmé lors d'une conversation avec des diplomates européens que Washington pourrait réduire certaines restrictions si Moscou adoptait «les mesures attendues» par Washington.
Marco Rubio a néanmoins précisé que ce ne serait pas possible sans un changement de la politique russe. «L'administration [Trump, ndlr.] ne lèvera pas les sanctions américaines contre la Russie sans un changement notable dans le comportement de Moscou», a relaté la publication, se basant sur un résumé de l'échange préparé par des responsables européens.
Les négociations russo-américaines en arrière-plan
Le 18 février, des discussions entre la Russie et les États-Unis ont eu lieu à Riyad sur le conflit en Ukraine et sur la reprise des relations bilatérales. A l'issue de cette rencontre, Marco Rubio aurait tenté de rassurer en affirmant ouvertement que la politique américaine n'avait pas changé et que les sanctions resteraient en place tant qu'un accord sur l'Ukraine ne serait pas trouvé. Mais comme le souligne le New York Times, ses propos en privé auraient laissé entrevoir une autre position, plus souple.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a qualifié ces discussions à Riyad de «très utiles» et a déclaré que les parties avaient convenu d'accélérer la nomination d'ambassadeurs dans leurs capitales respectives. Rossiskaïa Gazeta a rapporté que la Russie et les États-Unis avaient discuté de la création de groupes de travail sur les questions relatives au conflit en Ukraine et d'une coopération future sur des dossiers d'intérêt commun.
Les Européens inquiets d'un revirement américain
Les déclarations de Marco Rubio ont suscité des réactions en Europe, où certains responsables politiques craignent un changement d'attitude de Washington. Selon le New York Times, les diplomates européens ont perçu un ton plus conciliant dans ses propos, contrastant avec la ligne affichée publiquement par l'administration américaine.
Face à cette situation, le président français Emmanuel Macron a convoqué une réunion d'urgence à Paris le 19 février, la deuxième dans la même semaine après celle du 17, pour discuter de la position européenne et éviter toute division entre pays alliés de Kiev.
Depuis l'éclatement du conflit en Ukraine fin février 2022, les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont imposé des sanctions contre la Russie dans le but d'exercer une pression économique. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré à plusieurs reprises que ces restrictions avaient surtout porté un coup à l'économie mondiale, affectant également les pays européens qui en subissent les conséquences notamment sur le marché de l'énergie.