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Tatiana Dovgalenko, responsable du Département pour le partenariat avec l'Afrique au sein du ministère russe des Affaires étrangères
Le 4 mars, Jeune Afrique a publié un entretien avec Tatiana Dovgalenko, responsable du Département pour le partenariat avec l'Afrique au sein du ministère russe des Affaires étrangères. Elle s'exprime sur la différence d'approche entre la Russie et l'Occident s'agissant des relations avec l'Afrique.
«Contrairement aux ex-puissances coloniales, qui ont souvent réduit le continent à un réservoir de matières premières, la Russie ne s'est jamais comportée comme un prédateur», commente Tatiana Dovgalenko, responsable du Département pour le partenariat avec l'Afrique au sein du ministère russe des Affaires étrangères. Dans un entretien avec Jeune Afrique publié le 4 mars, elle s'exprime sur la politique de la Russie à l'égard du continent africain.
Interrogée pour savoir si la Russie considérait l'Afrique comme «un autre champ de bataille entre la Russie et l'Occident», Dovgalenko a répondu par la négative. La Russie «respecte profondément la souveraineté des États africains et leurs intérêts nationaux. Cette approche contraste fondamentalement avec les méthodes provocatrices et destructrices de l'Occident», a-t-elle souligné.
Selon elle, l'Afrique rend la pareille à la Russie, car malgré les pressions occidentales, le continent n'a pas soutenu «les mesures restrictives unilatérales et illégitimes contre la Russie».
Accuser la Russie et les Russes est un refrain français bien rodé
Forcée de se retirer des pays du Sahel, la France accuse souvent la Russie d'avoir financé une campagne anti-française, constate Tatiana Dovgalenko.
«Accuser la Russie et les Russes est un refrain français bien rodé. Malheureusement, il est devenu habituel pour ceux qui n'osent pas reconnaître leurs erreurs et en assumer la responsabilité», répond la diplomate. «Aujourd'hui, tout observateur impartial le constate : l'affaiblissement de la France en Afrique est le fruit de ses propres erreurs de calcul, de son arrogance et de son incapacité à abandonner des approches néocoloniales dépassées».
Paris a fait de nombreuses promesses aux Africains, qui sont largement restées lettre morte, ajoute-t-elle.
«La Russie, quant à elle, ne prétend pas que son rapprochement avec l'Afrique soit une panacée pour résoudre tous les maux du continent. En revanche, elle s'engage résolument à renforcer sa coopération avec les États du Sahel et avec l'ensemble des nations africaines sur la base du respect mutuel et de l'égalité. Notre pays propose d'élaborer des partenariats adaptés aux besoins et aux souhaits des Africains».
Aujourd'hui, les Africains cherchent «à se libérer de la tutelle obsessionnelle de la France»
Dovgalenko souligne également que les pays africains sont de plus en plus souvent en quête de leur propre souveraineté et veulent «se libérer de la tutelle obsessionnelle de la France».
«Pourtant, la France semble peiner à s'y adapter. L'Afrique a changé. Les pays du continent disposent désormais d'une réelle liberté dans le choix de leurs partenaires, dans la définition de leurs alliances et la détermination de leur propre voie. Les anciennes méthodes ne fonctionnent plus. Il est temps que Paris en prenne acte. La volonté des Africains d'accéder à une véritable indépendance est non seulement légitime, mais irrépressible», a déclaré le chef du département.