Source: AP
Cette combinaison de photos d'archives montre le président américain Donald Trump, le Premier ministre canadien Justin Trudeau, le président chinois Xi Jinping et la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.
Invoquant des raisons de sécurité nationale, le président américain Donald Trump a augmenté les droits de douane sur les importations de Chine, du Canada et du Mexique, déclenchant ainsi une nouvelle guerre commerciale. Сes mesures ont aussitôt provoqué la riposte des pays visés.
Les nouveaux tarifs douaniers imposés à Pékin, Ottawa et Mexico par WAshington sont entrés en vigueur ce 4 mars. Toutes les importations en provenance du Canada et du Mexique sont désormais soumises à des droits de douane de 25%, tandis que ceux appliqués aux produits chinois ont été doublés, passant de 10% à 20%. Le montant total des produits concernés atteint environ 1 500 milliards de dollars par an. Seuls les produits énergétiques canadiens bénéficient d'un taux réduit de 10%.
Donald Trump a justifié cette décision par «l'incapacité du gouvernement chinois à prendre des mesures pour freiner le flux d'opioïdes synthétiques, y compris le fentanyl, vers les États-Unis».
Réactions immédiates et mesures de rétorsion
Pékin a immédiatement dénoncé cette décision, affirmant qu'elle violait les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), et a saisi cette dernière pour contester les décisions américaines. Le même jour la Chine a annoncé des droits de douane supplémentaires de 10 à 15% sur les produits agricoles américains, notamment le blé, le maïs et le soja.
Le Canada a également réagi. Selon Bloomberg, Ottawa prévoit d'imposer des droits de douane sur des exportations américaines d'une valeur d'environ 30 milliards de dollars canadiens (20,6 milliards de dollars américains), incluant les fruits, le beurre de cacahuète et le vin. De plus, une seconde vague de taxes portant sur des produits comme les voitures et l'acier pourrait suivre, pour un total de 86 milliards de dollars américains.
Lire aussi De son côté, le Mexique menace d'appliquer des «mesures tarifaires et non tarifaires», mais sans préciser lesquelles.
Conséquences économiques et réactions des marchés
Selon The Economist, les marchés boursiers ont réagi immédiatement à ces annonces. L'indice S&P 500 a chuté de près de 2%, marquant la plus forte baisse de l'année. Les devises canadienne et mexicaine ont également perdu du terrain face au dollar américain.
Bloomberg rapporte que l'industrie automobile est l'un des secteurs les plus touchés. Le coût des voitures neuves aux États-Unis pourrait augmenter en raison des nouvelles taxes. CBS News précise que certaines voitures électriques, fortement dépendantes de composants chinois, verront leur prix grimper de 12 000 dollars.
Les répercussions s'étendent également aux technologies et à l'agriculture. L'agence TASS cite des analystes qui estiment que le prix des smartphones importés de Chine, y compris ceux d'Apple, pourrait augmenter de 6% aux États-Unis. Du côté des agriculteurs, les taxes chinoises sur les produits agricoles américains pourraient fortement impacter les exportateurs américains.
Un pari risqué pour Trump
Les observateurs occidentaux estiment que ces nouvelles taxes pourraient avoir des effets négatifs sur l'économie américaine. Moody's Research Corporation et le Wall Street Journal signalent un risque d'inflation et une désorganisation des chaînes d'approvisionnement, en particulier dans le secteur automobile. Le journal Mexico News Daily rapporte que Honda a décidé de relocaliser une partie de sa production du Mexique vers les États-Unis pour éviter les taxes. D'autres entreprises du secteur automobile, comme Nissan, envisageraient des ajustements similaires.
Le programme «America First» de Trump, qui vise à remodeler les relations commerciales en faveur des États-Unis, pourrait se heurter à une réalité économique assez complexe. Alors que le président américain affirme que ces taxes renforceront l'économie nationale, plusieurs experts cités par The Economist soulignent que l'instabilité commerciale pourrait ralentir la croissance économique et aggraver les tensions avec des partenaires clés.