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Armée syrienne dans le bastion alaouite.
Alors que des affrontements violents ont eu lieu entre des groupes armés affiliés à l'ancien président Bachar el-Assad et les nouvelles forces syriennes de Damas, celles-ci ont lancé une opération de ratissage, exécutant plus de 162 civils de la communauté alaouite. En deux jours, les combats ont fait plus de 250 morts.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état de l'«exécution», le 7 mars, de 162 civils alaouites par les forces de sécurité dans la région de cette minorité dont est issu l'ex-président Bachar el-Assad, lors d'une vaste opération de ratissage dans l'ouest du pays.
«Cinq massacres distincts ont coûté la vie à 162 civils dans la région côtière syrienne vendredi, parmi lesquels des femmes et des enfants», a indiqué l'OSDH. «La grande majorité des victimes ont été exécutées sommairement par des éléments affiliés au ministère de la Défense et de l'Intérieur» des autorités islamistes, a ajouté l'ONG. Cela porte à plus de 250 le nombre total de morts depuis la flambée des violences le 6 mars.
Le président syrien tape du poing sur la table
Le 7 mars, les autorités syriennes ont déployé des renforts massifs et lancé d'importantes opérations de ratissage dans cette région secouée par une flambée de violences inédite. Face à l'escalade, le couvre-feu instauré dans les zones côtières de Lattaquié - bastion historique de la communauté alaouite dont est issu l'ex-président Bachar el-Assad - et de Tartous, plus au sud, a été prolongé jusqu'au 8 mars.
Dans un discours ferme, le président Ahmad al-Charaa a exhorté les insurgés alaouites, que les autorités disent viser dans ces opérations sécuritaires, à déposer les armes et à se rendre «avant qu'il ne soit trop tard». Il a également réaffirmé son engagement à lutter contre la prolifération des armes hors du contrôle de l'État.
«Vous avez porté atteinte à tous les Syriens et commis une erreur impardonnable. La riposte est tombée, et vous n'avez pas pu la supporter. Déposez vos armes et rendez-vous avant qu'il ne soit trop tard», a-t-il déclaré dans une allocution diffusée sur la chaîne Telegram officielle de la présidence.
Il a ajouté : «Nous continuerons à œuvrer pour que seules les forces de l'État détiennent des armes. Il n'y aura plus d'armes hors de contrôle».
Des groupes affiliés à l'ancien président Bachar el-Assad ont constitué des brigades armées intitulées : bouclier de la côte, en référence au littoral méditerranéen peuplé par la communauté alaouite syrienne.