15/03/2025 ssofidelis.substack.com  7min #271767

 Trump propose à la Russie une capitulation honteuse : « maintenant, la balle est dans son camp »

Poutine et la mascarade du cessez-le-feu

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Par Pepe Escobar, le 14 mars 2025

Poutine ne sacrifiera jamais les exigences de "la sécurité indivisible" de la Russie présentées à Washington en décembre 2021 - et restées sans réponse.

Il faut voir le "cessez-le-feu" annoncé avec emphase par l'équipe Trump 2.0 comme un kabuki de pacotille dans une matriochka à deux balles.

Une fois les masques tombés, le dernier à rester dans la matriochka est un travesti transgenre minuscule et danseur : un Minsk 3 façon drag queen.

Retour au cessez-le-feu : le président Poutine, en uniforme pour la deuxième fois seulement depuis le début de l'OSM, très sérieux, s'est rendu sur le front à Koursk.

Puis vint l'opération de dépeçage proprement dite : la conférence de presse de Poutine après sa rencontre avec Loukachenko à Moscou.

Cessez-le-feu ? Bien sûr. Nous le soutenons. Puis, méthodiquement, diplomatiquement, le président russe a joué les Caravage, passant en mode clair-obscur sur chaque détail géopolitique et militaire de la manœuvre américaine. Une déconstruction astucieuse et magistrale.

Résultat : la balle est maintenant dans le camp de Donald Trump., le dirigeant de l'Empire du chaos en pleine refonte qui n'a pas, soit dit en passant, les cartes en main.

L'art de la diplomatie

C'est ainsi que fonctionne la diplomatie au plus haut niveau, à des années-lumière des péquenauds américains du genre de Rubio.

Poutine a eu la gentillesse de remercier

"le président des États-Unis, M. Trump, pour l'attention qu'il porte à la résolution du conflit".

Après tout, les Américains semblent également être impliqués dans

"la réalisation d'une noble mission, celle de mettre fin aux hostilités et aux pertes de vies humaines".

Puis il a enfoncé le clou :

"Ce cessez-le-feu devra aboutir à une paix durable et permettre d'éliminer les principales causes de ce conflit".

Et comme dans tous les conflits, les impératifs russes - largement connus depuis au moins juin 2024 - devront être satisfaits. Après tout, c'est la Russie qui est en train de gagner la guerre sur le terrain, et non les États-Unis, l'OTAN - déjà fragmentée - et encore moins l'Ukraine.

Poutine a été catégorique sur le cessez-le-feu : "Nous sommes pour".

Mais on peut nuancer. Et là encore, la diplomatie. À commencer par le contrôle, sans doute le point crucial du raisonnement de Poutine :

"Comment ces 30 jours seront-ils mis à profit ? Pour poursuivre la mobilisation forcée en Ukraine ? Pour recevoir davantage d'armes ? Pour former les unités nouvellement mobilisées ? Ou bien rien de tout cela ne se produira-t-il ?

"Comment les questions de contrôle et de vérification seront-elles résolues ? Comment pouvons-nous être assurés de l'absence de pareilles situations ? Comment le contrôle s'organisera-t-il ?

"J'espère que tout le monde va faire preuve de bon sens. Ce sont des questions essentielles".

Et non, l'Eurocratie collective, embourbée dans une russophobie démente, ne fait pas preuve de "bon sens".

Poutine a une fois de plus fait preuve de diplomatie en renvoyant à la

"nécessité de travailler avec nos partenaires américains. Peut-être que je parlerai au président Trump".

On peut donc s'attendre à un autre appel téléphonique très prochainement.

Trump, pour sa part, toujours en train de planer sur ses envolées grandiloquentes, a déjà fait pression pour faire avancer les négociations, avant même que Poutine ne donne une réponse détaillée sur le cessez-le-feu.

Il a renforcé les sanctions sur le pétrole, le gaz et les banques russes, permettant ainsi l'expiration cette semaine de la dérogation sur les ventes de pétrole russe.

Ce qui signifie en pratique que les vassaux de l'UE et autres "alliés" ne peuvent plus acheter de pétrole russe sans contourner les sanctions américaines.

Même auparavant, des représentants du gang criminel de Kiev ont imploré l'imposition de nouvelles sanctions contre la Russie dans le cadre du plan de "paix". Trump a évidemment accepté en contournant les règles élémentaires de la diplomatie. Il faut avoir un QI inférieur à zéro pour croire que Moscou soutiendra un cessez-le-feu/un "processus de paix" alors qu'elle est sanctionnée pour avoir tenté de mettre fin à une guerre qu'elle est en train de gagner sur le champ de bataille, du Donbass à Koursk.

Les sanctions seront au cœur des éventuelles négociations entre les États-Unis et la Russie. Au moins une partie de ces sanctions devra être levée dès le début des négociations. Il en va de même pour les quelque 300 milliards de dollars d'actifs russes "saisis" - c'est-à-dire volés -, dont la plupart sont stockés à Bruxelles.

J'annexe, donc je suis

Le tableau du Caravage représentant le cessez-le-feu de Poutine révèle qu'il n'a strictement aucun intérêt à s'opposer au très volcanique Trump, ni à mettre en péril la possibilité d'une détente entre les États-Unis et la Russie.

Quant à Kiev et les chihuahuas européens, ils figurent toujours au menu, mais ne s'assoient pas sur la table.

Comme on pouvait s'y attendre, les médias occidentaux, tel un flot de déchets toxiques frappant un rivage immaculé, font passer la déclaration de Poutine disant "Niet" au stratagème de cessez-le-feu comme un prélude à l'échec de toute négociation sur le sujet.

Ces spécimens auraient du mal à saisir le sens du mot "diplomatie", même sous la forme d'une comète déchirant le ciel.

Quant à l'interprétation selon laquelle les Britanniques "ont aidé" les Américains et les Ukrainiens à concocter le stratagème du cessez-le-feu, elle ne mérite même pas le pire des sketches des Monty Python.

Les classes dirigeantes britanniques, le MI6, leurs médias et leurs think tanks, exècrent tout simplement les négociations. Ils sont en guerre directe et frontale avec la Russie, et leur plan A - sans plan B - reste le même : infliger une "défaite stratégique" à Moscou, comme le SVR le sait pertinemment.

Le cœur du problème est la mer Noire. L'analyse de Vladimir Karasev, telle qu'elle a été exposée à TASS, ne pourrait être plus juste :

"Les Britanniques sont déjà entrés dans la ville d'Odessa, qu'ils considèrent comme un lieu clé. Leurs services spéciaux y sont fortement impliqués. Les Britanniques ne cachent pas leur intention d'établir une base navale à Odessa".

Odessa fait déjà partie du large éventail de ressources ukrainiennes, théoriquement cédées aux Britanniques en vertu de l'accord douteux - et totalement illégal - signé pour cent ans entre Starmer et le sweatshirt moite de Kiev.

Selon cet accord douteux et ses notes de bas de page obscures, Zelensky a déjà cédé aux Britanniques toutes sortes de contrôles sur les minéraux, les centrales nucléaires, les installations souterraines de stockage de gaz, les ports clés (dont celui d'Odessa) et les centrales hydroélectriques.

Quant à la saga en cours sur les minéraux/terres rares dans le pays 404 - ou ce qu'il va en rester -, les Britanniques sont en concurrence directe et acharnée avec les Américains. La CIA est évidemment au courant. Toute cette affaire va bientôt mal tourner.

Il est sérieusement question dans les cercles informés de Moscou que Poutine ne sacrifiera en aucun cas les exigences de "sécurité indivisible" de la Russie transmises à Washington en décembre 2021 - et qui n'ont obtenu aucune réponse. L'OTAN ne l'acceptera bien sûr jamais. La décision finale devra venir de POTU.S.

Et pour conclure, revenons au rôle pathétique de l'OTAN, illustré de manière frappante par le président des États-Unis, qui, dans le bureau ovale, a joyeusement développé son projet d'annexion du Canada et du Groenland, tous deux membres de l'OTAN, sous le regard du pitoyable bouffon Tutti Frutti o-Rutti, secrétaire général de l'OTAN.

L'amorphe et fade bout de gouda hollandais a non seulement gardé le silence sur les annexions, mais rayonnait comme un poupon devant Trump.

L'OTAN en a pris un coup : la Voix de son Maître dicte sa loi, et quoi qu'il décide, même la "sécurité" et l'intégrité territoriale des États membres pourraient être en péril. Alors, repartez jouer dans votre bac à sable. Place au prochain coup de fil entre Poutine et Trump.

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