Par Le Média 4-2-2, le 15 mars 2025
Safran, Dassault, Thalès, Naval group, KNDS (15 milliards d'euros de chiffre d'affaires) et les représentants de 4 000 PME du secteur de l'armement ont été reçus à l'Elysée le 14 mars. Le président leur a demandé d'investir dans l'Intelligence artificielle, le spatial, les drones, le quantique et la menace sous-marine, et de produire plus et plus vite. S'ils ne comprennent pas, il sera toujours loisible de les réquisitionner. C'est prévu dans dans la loi de programmation militaire.
Poutine attaque !
Le directeur général de la gendarmerie nationale, Hubert Bonneau, n'a pas pris le danger à la légère. Il a envoyé une note à toutes les gendarmeries en évoquant la possibilité d'un conflit armé sur le sol français avec la Russie. D'ailleurs, le 12 mars une escarmouche a touché le site du département de la Côte d'Or de France 3 Bourgogne Franche-comté. Selon la chaîne, il s'agissait d'une cyber-attaque massive probablement d'origine russe.
La paix a pénalisé l'industrie de l'armement
Les capacités militaires françaises sont sorties affaiblies de plusieurs décennies de paix en Europe, déplore le très officiel Institut des hautes études de défense nationale. Ce constat effectué, l'exécutif se doit de rattraper le retard. Si la France conserve la seconde place du classement des pays exportateurs d'armes (9,6 %), elle reste loin derrière les États-Unis (43 %) qui, eux, ont bien profité de la guerre en Ukraine.
Souhaitée par le président en juin 2022 lors d' Eurosatory, l'économie de guerre se heurte hélas à la réalité. Tout d'abord il faut le soutien de la population. Pour cela la presse fait le job. Malgré les menaces de paix, Franceinfo parle d'"un contexte international de plus en plus incertain pour la France", BFMTV évoque "un contexte géopolitique trouble" et Le Figaro, qui appartient au groupe Dassault, ne peut qu'évoquer lui aussi "la menace russe".
Le ministère concerné est celui de la Défense. Comme son nom l'indique, il faut (en principe) être en état de légitime défense pour utiliser l'Armée. Le hic est que Poutine n'a pas annoncé l'invasion de la France. Alors, que faire ?
Comment convaincre les Français qu'ils sont en danger ?
D'abord il faut effrayer les Français pour leur faire accroire qu'avec 3 101 milliards de dettes, il est tout à fait judicieux de recourir à de nouveaux emprunts pour sauver la patrie et son chef bien-aimé. L'état d'urgence sanitaire avait justifié l'arrêt de rigueur à domicile. Cela avait bien marché. L'état d'urgence militaire devrait donc faire accepter l'économie de guerre : disparition de l'épargne, des retraites, mort des hôpitaux et des malades, effondrement de l'école, de la Justice... Les Français vont-ils l'accepter ? Il y aura toujours des complotistes payés par Poutine pour leur faire croire que la prochaine hausse du budget de la Défense n'est qu'une stratégie d'actionnaires... Le magnifique budget de la Défense, doublé pour atteindre 100 milliards, a de quoi faire rêver les actionnaires de l'armement.
Il faut une guerre pour les industriels de l'armement
En cas de guerre civile ou de retour des Gilets Jaunes, les industriels de l'armement sont prêts. Ils ont déjà vendu 90 véhicules blindés à la gendarmerie, afin de "protéger les Français". Un appel d'offres de 27 millions d'euros a été lancé par le ministère de l'Intérieur pour des grenades de désencerclement. Les entreprises ont jusqu'au 14 mars 2025 pour se manifester.
En revanche, pour accélérer les cadences de production, embaucher, construire des usines, les industriels attendent des garanties, de la visibilité. Le fabricant de canons et de munitions KNDS, qui a doublé sa production depuis 2020, exporte 90 % de sa production vers l'Ukraine. Si une malencontreuse paix s'instaurait, que ferait cette entreprise ? Pas question de faire gober aux industriels que les armes sont l'assurance d'une paix durable. C'est un discours réservé au bon peuple. Aux entreprises, il faut la certitude d'une guerre, une vraie, internationale.
Il faut des militaires pour les armes
"Un avion, c'est deux pilotes et 15 personnes pour l'entretien", explique un haut gradé. Pour produire des avions, il faut de futurs recrutements au sein même de l'armée. Or, selon la Cour des comptes, 3 599 militaires manquaient à l'appel en 2023, l es employeurs du secteur privé proposant de meilleurs salaires avec moins de contraintes. Ce ne sont pas les réservistes qui feront la guerre des étoiles dont rêve Sébastien Lecornu décidément hors sol.
Il faut des prêts pour les usines d'armement
Pour financer un réarmement accéléré, l'engagement des banques est nécessaire. Grégoire Chauvière Le Drian est tout au service des industriels de l'armement. Fils de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense de 2012 à 2017, il a été conseiller de Jean-Pierre Jouyet. C'est ce dernier qui avait donné au Canard Enchaîné les informations sur Fillon qui ont assuré l'élection de Macron en 2017.
Pour le "fils de" Le Drian, qui dirige le Groupe BEI en France, "financer la Défense rentre désormais dans les priorités de la Banque européenne d'investissement". La BEI a commencé, dès le 28 février 2025, en accordant 400 millions d'euros à Orano, pour la centrale nucléaire du Tricastin, dans la Drôme. Les industriels de l'armement peuvent aussi compter sur des fonds d'investissements, comme Ardian, BlackRock (qui gère en France 7 953 milliards d'euros), Vanguard (6 050 milliards) et State Street (3 244 milliards). Le même tiercé toujours gagnant en cas de guerre, qui finance Lockheed Martin, le grand fournisseur d'armes de l'Ukraine.
Pourquoi Emmanuel Macron veut-il réarmer son royaume ?
Emmanuel Macron a été élu grâce au réseau et à l'appui financier de Henry Kravis, dont l'épouse Marie-Josée, présidente de Bilderberg, a nommé Xavier Niel (Free), gendre de Bernard Arnault (LVMH), administrateur du fonds de placement Kohlberg, Kravis, Roberts & Co (252 milliards de dollars d'actifs en 2020). Elle est membre du conseil d'administration de LVMH, du conseil de surveillance de Publicis et directrice de la Fondation Robin Hood... qui lutte contre la pauvreté (sic).
Bilderberg, créé par la CIA et le MI6, est devenu un organe d'influence de l'Otan et Macron, qui y a participé en 2014, est devenu un des hommes de l'Otan en France. En décembre 2014, Henry Kravis a créé sa propre agence de Renseignement, le KKR Global Institute. Il a nommé à sa tête l'ancien directeur de la CIA, le général David Petraeus. Celui-ci va poursuivre, avec les moyens privés de Kravis et sans en référer au Congrès, l'opération Timber Sycamore que le président Barack Obama avait initiée. C'est le plus important trafic d'armes de l'Histoire, et Macron doit son trône au trafiquant d'armes Henry Kravis.