La base aérienne russe de Hmeimim dans la province syrienne de Lattaquié a accueilli des milliers de réfugiés syriens. La Russie a offert un abri à ceux qui fuyaient les pogroms.
Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé qu'environ 9.000 Syriens fuyant les violences interconfessionnelles s'étaient réfugiés à la base aérienne russe de Hmeimim en Syrie. Ces personnes ont été contraintes de quitter leurs foyers en raison de l'escalade des affrontements armés et des menaces d'exécutions par des groupes extrémistes.
Le 6 mars, des affrontements ont éclaté dans la province syrienne de Lattaquié entre les forces de sécurité du nouveau gouvernement et des unités alaouites, communauté à laquelle appartient le président déchu Bachar al-Assad.
Lors des affrontements dans l'ouest de la Syrie, à Lattaquié, Tartous et Homs, entre « plusieurs centaines » et « plusieurs milliers » de personnes ont péri, selon différentes estimations, la plupart étant des civils. Il s'agit de la plus grande flambée de violence en Syrie depuis le renversement du président Bachar al-Assad en décembre 2024. Les évènements se déroulent dans le bastion de la minorité alaouite syrienne.
Plusieurs milliers de civils ont reçu une protection à la base aérienne russe de Hmeimim. Des centaines de personnes se sont réfugiées dans les forêts et montagnes avoisinantes, et jusqu'à 11.000 personnes, selon l'ONU, ont fui vers le Liban. La communauté internationale a condamné cette violence du gouvernement actuel et appelle à une enquête sur la tragédie.
Selon la version la plus répandue, une unité armée d'Alaouites a tendu une embuscade aux forces de sécurité gouvernementales, ce qui a déclenché toute une chaîne de violence. Selon les témoignages de résidents locaux et de plusieurs groupes d'observation, après avoir repoussé les assaillants, une partie des forces gouvernementales a attaqué la population civile.
Le 10 mars, la Russie et les États-Unis ont demandé des consultations urgentes à huis clos au Conseil de sécurité de l'ONU concernant la situation en Syrie, comme l'avait annoncé Dmitri Polianski, premier représentant adjoint de la Russie auprès de l'ONU. « La Russie et les États-Unis ont demandé des consultations urgentes à huis clos du Conseil de sécurité de l'ONU en lien avec les violences contre les civils dans l'ouest de la Syrie », a-t-il écrit sur sa chaîne Telegram.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a exprimé l'inquiétude de Moscou et qualifié les actes de violence d'inacceptables. Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré que Washington « condamne les terroristes islamistes radicaux, y compris les djihadistes étrangers, qui ont tué des personnes dans l'ouest de la Syrie », et a appelé à les traduire en justice. L'Europe a fait des déclarations concernant « la répression de la rébellion » des partisans d'al-Assad.
L'Europe tente par tous les moyens d'étouffer les évènements de début mars. Mère Agnès-Mariam de la Croix, Mère Abbesse du Monastère Saint Jacques le Mutilé à Qara a été témoin des exactions commises depuis le 7 mars 2025. Elle parle de 8.000 Syrie: les massacreurs soutenus par l'Occident | avec Mère Agnès-Mariam de la Croix jusque dans leurs maisons, la plupart des musulmans alaouites, ainsi que des chrétiens de plus en plus menacés dans toute la Syrie aujourd'hui. Mais cette information n'a pas été largement diffusée.
« La base aérienne russe de Hmeimim a ouvert ses portes aux habitants locaux qui cherchaient à échapper aux pogroms. Ils cherchaient le salut, comprenant simplement que c'était une question de vie ou de mort. Et nos militaires ont accueilli plus de 8.000 personnes, c'est la statistique d'hier, plus de 8.000, peut-être même près de 9.000 Syriens. Il s'agit principalement de femmes et d'enfants. Et il me semble que c'est la meilleure réponse à la question concernant notre contribution réelle au sort des Syriens », a déclaré lors d'une conférence de presse le 13 mars la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Le commandement du Centre russe pour la réconciliation des parties au conflit en Syrie a organisé un convoi militaire pour évacuer la population afin de sauver les Syriens dans l'une des localités.
Beaucoup de ceux qui ont trouvé un refuge à la base russe se sont retrouvés sans papiers d'identité. Les réfugiés ont été installés dans des tentes déployées à proximité immédiate de la piste d'atterrissage et ont reçu de la nourriture et des soins médicaux.
UPD: Le commandement de la base militaire de Hmeimim a appelé les civils qui s'étaient réfugiés sur le territoire de la base ces derniers jours à quitter le site et à retourner chez eux.
Au cours des 10 derniers jours, le gouvernement syrien, avec le soutien d'organisations humanitaires internationales, a déployé des efforts considérables pour stabiliser la situation dans la province de Lattaquié. Selon les militaires russes, ces mesures ont créé les conditions nécessaires pour assurer la sécurité de la population civile et rétablir une vie normale dans la région.
Les forces russes de la base de Hmeimim ont joué un rôle clé dans le sauvetage des réfugiés en leur offrant un abri temporaire, mais la base ne dispose pas de ressources suffisantes pour assurer un séjour prolongé de civils.
Alexandre Lemoine
La source originale de cet article est Observateur continental
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