25/03/2025 reseauinternational.net  5min #272737

L'Aes continue de se débarrasser des vestiges du néocolonialisme

par Mikhail Gamandiy-Egorov

Les pays membres de l'Alliance-Confédération des États du Sahel continuent de marcher main dans la main et d'opérer des actions stratégiques coordonnées. Cela conforte une fois de plus l'idée que l'alliance sahélienne reste la référence du véritable Panafricanisme à l'échelle continentale africaine, et que son positionnement devient un attrait pour d'autres pays africains.

Opérations militaires et antiterroristes conjointes, départ quasi-simultané de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), poursuite du renforcement des relations bilatérales et trilatérales entre pays membres, l'Alliance-Confédération des États du Sahel conforte une fois de plus sa place de référence et de grande source d'inspiration non seulement pour sa région d'appartenance, mais également tout le continent africain.

En ce qui concerne le premier point, les actions et opérations menées conjointement sur le plan militaire, notamment dans le cadre de la lutte antiterroriste, apportent déjà des résultats nets sur le terrain. Y compris de l'avis des observateurs qui connaissent les défis liés aux menaces des divers groupes terroristes opérant dans la région sahélienne, parmi lesquels ceux affiliés directement à Al-Qaïda et Daech. En ce sens, le travail se poursuit au moment où les groupes terroristes continuent d'être actifs et de représenter une véritable menace pour la sécurité, notamment des populations civiles.

Quant à la sortie récente du Mali, du Burkina Faso et du Niger de l'Organisation internationale de la Francophonie, cela représente indéniablement une nouvelle étape marquante non seulement dans le cadre de la rupture des liens avec l'ex-colon représenté par le régime hexagonal, mais également et dans un cadre encore plus large, vis-à-vis du néocolonialisme occidental dans son ensemble.

Une chose est sûre, les trois nations de l'AES continuent à faire preuve de coordination et de solidarité mutuelle, dans tous les domaines stratégiques et liés au développement choisi par l'alliance. Cela rappelle d'ailleurs aussi comment les trois pays ont fait preuve de solidarité, y compris  dans le cadre international en se mobilisant activement contre le terrorisme du régime kiévien, notamment dans le cadre de l'ONU. Un terrorisme dudit régime, ainsi que de ses maîtres, que le Mali, le Niger et le Burkina Faso  comptent faire condamner par tous les moyens.

Sur le plan régional, il faudrait également rappeler l'officialisation récente de  la sortie des trois pays de l'AES de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), marquant également une rupture confirmée avec une organisation régionale africaine se trouvant encore sous forte influence de nombre de régimes occidentaux, y compris français.

Tout cela au moment où l'alliance de la Confédération des États du Sahel se renforce avec les principales puissances de l'ordre mondial multipolaire, en premier lieu la Russie. À ce titre, l'AES fait indéniablement partie  des principaux alliés de Moscou sur le continent africain, et ce au moment où le déploiement russe en Afrique continue considérablement à  se renforcer.

Évidemment, et bien que toutes les dites orientations et d'autres encore renforcent une fois de plus le formidable courage des leaderships et de la large majorité des citoyens des pays de l'AES, il n'en demeure pas moins que le volume de travail restant est encore très important. Cela concerne aussi bien l'aspect sécuritaire, au moment où il faut non seulement anéantir les activités et la présence de groupes terroristes et extrémistes dans le Sahel, mais aussi barrer la route aux soutiens internationaux des dits groupes terroristes, aussi bien dévoilés qu'encore relativement voilés.

L'autre point essentiel, d'ailleurs si parfaitement rappelé récemment par le chef de l'État du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, étant IBRAHIM TRAORÉ : « NOTRE GUERRE LA PLUS DANGEREUSE EST LA GUERRE CONTRE LA COMMUNICATION. » . Une guerre qui d'une part nécessite la poursuite  des mesures à l'encontre de la propagande occidentale, une orientation dans laquelle les nations de l'AES pourraient même inspirer la Russie et la Chine, tout en maintenant une communication efficace dans un cadre national de chacun des trois pays, ainsi qu'à l'échelle régionale et continentale, dans une posture résolument panafricaine.

Bien sûr, nombreux sont également ceux qui attendent la réalisation de l'objectif de la pleine obtention de la souveraineté monétaire, afin de se débarrasser définitivement et là aussi des vestiges du néocolonialisme. Le travail se poursuit et les résultats nécessaires seront certainement atteints. Pour ce qui est enfin de la question d'élargissement de l'AES à d'autres États membres, le tout au moment où l'Alliance-Confédération des États du Sahel inspire et séduit, il faut certainement garder en tête qu'il n'est aujourd'hui pas nécessaire à faire preuve de précipitation sur cette question.

Le format actuel de l'AES est efficace et optimal. Par contre, lorsque d'autres pays de la région seront prêts à faire preuve d'autant de courage et de détermination dans toutes les grandes orientations stratégiques à l'instar du Mali, du Burkina Faso et du Niger, il est fort probable que la porte pourra leur être ouverte, y compris en vue de possibles nouvelles adhésions.

 Mikhail Gamandiy-Egorov

source :  Observateur Continental

 reseauinternational.net