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 Israël reprend son agression contre Gaza et rompt le cessez-le-feu

Le génocide sioniste des Palestiniens a commencé dans les années 1880, pas en 1947, et encore moins en 2023

Par  Marginalia Subversiva, le 17 février 2025

Article complet disponible en  PDF (en anglais)

Un génocide ancien

Le génocide contre les Palestiniens est souvent présenté comme ayant commencé en 1947-1948 durant la Nakba, lorsque les milices sionistes ont expulsé de force plus de 750 000 Palestiniens, massacré des villages entiers et détruit systématiquement plus de 500 communautés palestiniennes. D'autres tentent de situer ses origines encore plus tard, soit en octobre 2023, lorsque Israël a lancé son attaque militaire la plus dévastatrice à ce jour contre Gaza. Cependant, ces récits, bien qu'ils tiennent compte des moments cruciaux de violence de masse, effacent la longue histoire des campagnes d'élimination systématique des Palestiniens menées par les sionistes. Présenter le génocide comme le résultat soit de la Nakba, soit des récentes offensives militaires revient à le traiter comme un événement isolé, et non comme un projet de destruction continu et progressif qui a commencé bien avant 1948.

Dès sa création dans les années 1880, le mouvement sioniste s'est construit sur la logique de l'élimination coloniale des populations, visant à déplacer, fragmenter et effacer les peuples indigènes de Palestine. Dès les premières vagues d'immigration sioniste, les communautés palestiniennes ont été confrontées au vol de leurs terres, aux expulsions forcées, à la répression militarisée et à l'exclusion de la vie économique et politique. Lorsque l'État d'Israël a été officiellement créé en 1948, le cadre du génocide était déjà bien en place, des décennies de violence systématique ayant précédé la création officielle de l'État. Les dirigeants sionistes et les stratèges militaires envisageaient depuis longtemps une Palestine sans Palestiniens, et la Nakba n'était que l'une des phases les plus intenses et les plus visibles de ce processus permanent.

De plus, ce génocide ne se limite pas à Gaza et n'existe pas indépendamment de la Cisjordanie ou de la Palestine de 1948 (aujourd'hui Israël). Le projet sioniste n'a jamais reconnu la Palestine comme une entité souveraine à part entière. Il a plutôt cherché à diviser, à ghettoïser et à effacer progressivement son peuple en imposant un système d'apartheid qui désigne les Palestiniens comme une population indésirable et vouée à disparaître. L'occupation illégale de la Cisjordanie, le nettoyage ethnique de Jérusalem, le blocus de Gaza et l'apartheid institutionnalisé dans les territoires de 1948 ne sont pas des luttes distinctes, mais les facettes interdépendantes d'un génocide colonialiste unifié.

Pour comprendre ce génocide, nous devons rejeter les perspectives historiques fragmentées qui séparent artificiellement Gaza de la Cisjordanie, ou la Cisjordanie de la Palestine de 1948. La Palestine est un territoire unique et unifié, et le colonialisme sioniste l'a toujours traité comme tel, cherchant à éliminer ses peuples indigènes indépendamment de la division géographique. Le projet colonialiste sioniste, qui a débuté à la fin du XIXe siècle, a toujours eu pour objectif le démantèlement complet de l'existence palestinienne, non seulement à Gaza, mais dans toute la Palestine historique.

Les années 1880 : la genèse du génocide sioniste

Le sionisme en tant que projet colonialiste

Le mouvement sioniste moderne, officiellement articulé par Theodor Herzl à la fin du XIXe siècle, n'était pas simplement une aspiration nationaliste à l'autodétermination juive, c'était un projet explicitement colonial et de peuplement calqué sur l'expansion impériale européenne. Dès ses débuts, le sionisme s'est inscrit dans la logique du déplacement et du remplacement des populations autochtones, suivant le modèle des conquêtes coloniales britanniques, françaises et autres colonisations européennes (Masri, 2017).

Contrairement aux récits qui présentent le sionisme comme une réponse à la persécution antisémite en Europe, ses premiers dirigeants ont ouvertement reconnu que leur objectif ne pouvait être atteint sans l'expulsion de la population indigène palestinienne. Herzl et ses contemporains n'ont pas conçu l'immigration juive en termes de coexistence avec les Palestiniens, mais comme un processus de conquête territoriale et d'ingénierie démographique qui passait par la dépossession, l'exclusion et l'effacement final des Palestiniens (Afana, 2023). Comme le soutiennent des universitaires tels que Jamal (2017), les politiques sionistes ont toujours reflété la continuité plutôt que la rupture, témoignant d'une stratégie d'expansion et d'exclusion à long terme. Ce schéma s'inscrit dans le cadre plus large du colonialisme de peuplement, où l'expropriation des terres, les déplacements forcés et la répression militaire sont des stratégies fondamentales pour parvenir à la domination territoriale (Dana & Jarbawi, 2017).

Déclarations sionistes clés sur la colonisation et l'expulsion des populations autochtones

Dès les prémices du mouvement, les figures sionistes ont exprimé à plusieurs reprises l'intention colonisatrice et exterminatrice inhérente à leurs ambitions pour la Palestine. Ces déclarations démontrent que le déplacement n'était pas un sous-produit du projet sioniste, mais un objectif fondamental.

Dans Auto-Emancipation (1882), Leon Pinsker affirme que l'autodétermination juive ne peut être réalisée que par la conquête territoriale, indépendamment de la présence d'une population indigène :

"Le lieu approprié, le lieu unique pour nos projets est la Palestine... Nous devons nous résigner à l'idée que notre retour n'est possible qu'en dépossédant les autres", (Masri, 2017).

De même, Theodor Herzl, considéré comme le père du sionisme politique, a exposé une stratégie explicite d'expulsion ethnique dans L'État juif (1896) :

"Nous essaierons d'inciter la population sans le sou à traverser la frontière en lui procurant des emplois dans les pays de transit, mais en lui refusant tout emploi dans notre propre pays", (Afana, 2023).

Yosef Weitz, directeur de la division de règlement des terres du Fonds national juif dans les années 1940, a poussé cette logique plus avant, en plaidant pour l'expulsion totale des Palestiniens :

"Il n'y a pas de place pour les deux peuples réunis dans ce pays. On ne peut que transférer tous les Arabes d'ici vers les pays voisins, tous sans exception", (Spangler, 2019).

Ces déclarations traduisent un rejet sans équivoque de la coexistence et un plan stratégique de déportation ethnique. Loin d'être des opinions isolées, elles constituent le socle idéologique de politiques qui seront systématiquement mises en œuvre au cours des décennies suivantes, aboutissant à des expulsions massives durant la Nakba et se poursuivant aujourd'hui sous diverses formes de déplacement (Jamal, 2017 ; Dana & Jarbawi, 2017). Les chercheurs ont fait valoir qu'une telle rhétorique s'inscrit dans la logique du colonialisme de peuplement, où la population indigène est soit déplacée, soit exterminée pour faire place à la population colonisatrice (Reynolds, 2020).

Les tactiques sionistes d'effacement ont commencé au XIXe siècle

La première aliyah (1882-1903), première vague de violence des colons

La première Aliyah [émigration des Juifs vers Israël], souvent décrite à tort comme une période d'immigration juive pacifique, a en réalité marqué le début d'un processus systématique de conquête de terres et de déplacement forcé des Palestiniens. Les colons sionistes, soutenus par des financiers européens et des institutions coloniales, ne sont pas simplement "arrivés" en Palestine. Ils sont venus dans le but explicite de créer un État colonial ethniquement exclusif en expulsant progressivement la population indigène (Dana & Jarbawi, 2017).

Achats de terres et déplacements

Les organisations sionistes, en particulier le Fonds national juif (FNJ), ont commencé à acquérir des terres à des propriétaires ottomans absents, une pratique qui a délibérément court-circuité la population palestinienne autochtone qui vivait et cultivait cette terre depuis des générations (Spangler, 2019). Les fermiers et paysans palestiniens ont été expulsés manu militari, souvent avec le soutien de la justice coloniale qui les a dépouillés de leurs droits fonciers traditionnels. Ce processus a suivi un schéma colonial classique : recourir à des artifices juridiques et à des acquisitions financées pour préparer une expulsion brutale (Jamal, 2017).

La politique de la "main-d'œuvre juive" : le nettoyage ethnique

L'une des premières stratégies sionistes d'éradication de la présence palestinienne a été la politique de la main-d'œuvre hébraïque, qui interdisait aux Palestiniens de travailler dans les colonies appartenant aux sionistes (Afana, 2023). Il ne s'agissait pas de concurrence économique, mais d'une stratégie délibérée de remplacement démographique qui a permis aux colons juifs de s'emparer des terres sans s'intégrer à l'économie locale. Cette politique a également contribué à criminaliser la survie économique des Palestiniens, les contraignant à une précarité et à des déplacements croissants (Masri, 2017).

Militarisation des règlements et premiers mouvements paramilitaires

Au début du XXe siècle, les colons sionistes ont formé des milices armées telles que le Hashomer (1909) pour protéger leurs colonies, non pas contre les menaces extérieures, mais contre la résistance palestinienne au vol de terres. Ces milices ont marqué le début de l'agression militaire sioniste organisée contre les Palestiniens, préfigurant la création de groupes paramilitaires tels que la Haganah, l'Irgoun et le Lehi, qui commettront plus tard des massacres et des opérations de nettoyage ethnique (Lattanzi, 2020). La fusion des processus de militarisation et d'expansion des colonies allait devenir une caractéristique centrale de la politique sioniste : la violence ne serait pas accessoire, mais inhérente à la colonisation (Reynolds, 2020).

Le colonialisme de peuplement en tant que processus intrinsèquement génocidaire

Le colonialisme de peuplement ne se résume pas à la colonisation, il s'agit d'une structure permanente d'élimination des populations autochtones. Contrairement au colonialisme conventionnel, dont l'objectif est d'exploiter la main-d'œuvre et les ressources indigènes, le colonialisme de peuplement vise à éliminer complètement la population autochtone (Spangler, 2019). Le sionisme a suivi cette logique depuis sa création, voilà pourquoi son impact sur les Palestiniens ne s'est pas limité au déplacement, il s'est structuré autour de l'effacement progressif d'un peuple entier, (Abdulla, 2016).

Comment le projet sioniste a incarné le génocide dès le départ

Déplacement forcé et spoliation de terres

L'objectif principal de la colonisation sioniste a été d'expulser les Palestiniens de leurs terres et d'empêcher leur retour (Jamal, 2017). Les premières colonies sionistes ont ouvert la voie à des pratiques ultérieures, notamment l'expulsion massive de la Nakba (1948) et le déplacement permanent des Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie et dans l'actuel Israël, (Masri, 2017).

Des systèmes juridiques racialisés pour institutionnaliser l'effacement

Le mouvement sioniste a introduit des structures juridiques en faveur des colons juifs et a systématiquement privé les Palestiniens de leurs droits de propriété foncière (Lattanzi, 2020). Ce processus s'est intensifié sous la domination coloniale britannique (1917-1948), les autorités du Royaume-Uni encourageant les saisies de terres par les sionistes tout en réprimant violemment la Résistance palestinienne (Reynolds, 2020).

Appels non dissimulés à l'expulsion des Palestiniens : pas de coexistence, juste le remplacement

La thèse selon laquelle le sionisme aurait autrefois cherché à coexister pacifiquement avec les Palestiniens est une invention pure et simple. De Pinsker à Herzl en passant par Weitz, les dirigeants sionistes ont ouvertement déclaré que leur objectif n'est pas de partager la Palestine, mais d'en avoir le contrôle exclusif (Afana, 2023). La notion de transfert (expulsion forcée) est une politique sioniste répandue bien avant 1948, attestant que le nettoyage ethnique était planifié des décennies avant la Nakba (Spangler, 2019).

Pourquoi le génocide contre les Palestiniens a commencé dans les années 1880 et non en 1948

  • La logique fondamentale du sionisme a été celle de l'élimination dès le début - les Palestiniens étaient censés ne plus exister dans la vision sioniste de la Palestine (Dana & Jarbawi, 2017).
  • Les déplacements, l'exclusion et la militarisation ont commencé des décennies avant la création de l'État israélien (Jamal, 2017).
  • La Nakba n'était pas un événement isolé, mais une étape du génocide qui a commencé dès les débuts de la colonisation (Reynolds, 2020).
  • Les politiques sionistes ont suivi une trajectoire continue des années 1880 à nos jours, prouvant que le génocide n'est pas un moment singulier mais un processus continu (Abdulla, 2016).

Le génocide sioniste est une stratégie à long terme, pas un fait ponctuel

Le génocide contre les Palestiniens n'a pas commencé en 1948, ni avec les récentes attaques contre Gaza. Il s'agit d'un processus colonial systématique qui s'étend sur près de 150 ans et s'enracine dans :

  • Le déplacement délibéré des Palestiniens autochtones (Spangler, 2019).
  • La militarisation et la répression violente de la Résistance (Afana, 2023).
  • La création d'une structure juridique d'apartheid qui prive les Palestiniens de leurs droits humains fondamentaux (Masri, 2017).
  • Un engagement sioniste de longue date à assurer la non-existence des Palestiniens (Jamal, 2017).

Reconnaître que ce génocide a débuté dans les années 1880, et non en 1948, est essentiel pour comprendre que le projet sioniste n'a jamais été une question de cohabitation pacifique, mais toujours d'élimination et de remplacement. Les premiers sionistes ne sont pas venus vivre parmi les Palestiniens, ils sont venus les éliminer. Ce processus, qui a commencé par le vol de terres et l'exclusion au XIXe siècle, s'est poursuivi par le nettoyage ethnique, l'occupation et les massacres de masse au XXIe siècle (Reynolds, 2020).

Le génocide n'est pas seulement ce qui se passe actuellement, c'est ce qui se passe depuis toujours.

Le mandat britannique (1917-1947) : institutionnaliser le génocide

L'occupation britannique de la Palestine sous le mandat de la Société des Nations n'était pas seulement une occupation administrative, mais une restructuration délibérée du territoire au service de l'expansion coloniale sioniste. Les politiques impériales britanniques ont fourni le cadre juridique, militaire et politique qui a permis aux organisations sionistes de s'emparer des terres, de militariser les colonies et d'intensifier le déplacement et l'oppression des Palestiniens. La période du mandat a marqué une phase critique du génocide lent et systématique des Palestiniens, ouvrant la voie à la Nakba de 1948 (Spangler, 2019 ; Jamal, 2017).

La Déclaration Balfour (1917) : le feu vert britannique au génocide

Avec l'effondrement de l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale, la Grande-Bretagne a pris le contrôle de la Palestine et, sans consulter la population palestinienne indigène, a publié la Déclaration Balfour le 2 novembre 1917. Cette déclaration stipulait :

"Le gouvernement de Sa Majesté est favorable à la création en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif, et il s'efforcera de réaliser cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des communautés non juives existant en Palestine".

Cette seule phrase constituait une condamnation à mort impériale pour la Palestine. Le gouvernement britannique, fortement influencé par le lobby sioniste, accorda aux Juifs européens des droits politiques et coloniaux sur une terre où les Palestiniens vivaient depuis des siècles, sans leur consentement (Dana & Jarbawi, 2017). Alors que la déclaration affirmait que l'on ne porterait pas atteinte aux droits des Palestiniens, la Grande-Bretagne a systématiquement violé cet engagement en donnant la priorité au régime sioniste et en réprimant la Résistance palestinienne (Afana, 2023).

Comment la déclaration Balfour a institutionnalisé le génocide

  • Une puissance impériale étrangère a déclaré sa souveraineté sur les terres palestiniennes : le Royaume-Uni n'avait aucun droit légal ou moral de décider du sort de la Palestine. La déclaration était un acte politique colonial, préparant le terrain pour le déplacement de sa population indigène (Reynolds, 2020).
  • Elle a créé un cadre juridique pour l'expansion sioniste : la déclaration a donné aux organisations sionistes une légitimité internationale, leur permettant de coordonner les saisies de terres, de mettre en place des forces paramilitaires et d'intensifier les efforts de nettoyage ethnique (Lattanzi, 2020).
  • Elle a créé un précédent pour la collaboration entre les Britanniques et les sionistes contre les Palestiniens : à partir de 1917, le règlement sioniste et le déplacement des Palestiniens sont devenus une politique d'État, les administrateurs britanniques travaillant aux côtés des dirigeants sionistes pour faciliter les prises de terres (Spangler, 2019).

Principaux mécanismes coloniaux d'effacement sous domination britannique

Le mandat britannique (1920-1948) ne fut pas une administration neutre, mais une occupation impériale qui a activement permis et favorisé le colonialisme sioniste. Grâce à une combinaison de manipulations juridiques, de politiques économiques et de soutien militaire direct, la Grande-Bretagne a fragilisé les structures politiques palestiniennes et renforcé les forces paramilitaires sionistes, s'assurant ainsi qu'au moment où les Britanniques quitteraient le pays en 1948, les forces sionistes pourraient mener la Nakba avec leur pleine capacité militaire et le soutien colonial (Masri, 2017).

Soutien aux transactions foncières sionistes

  • Sous domination britannique, les organisations sionistes ont pris le contrôle de vastes étendues de terres palestiniennes via des manipulations juridiques et des déplacements forcés (Jamal, 2017).
  • Le Fonds national juif (FNJ) et d'autres institutions sionistes ont été autorisés à acheter de vastes étendues de terres à des propriétaires ottomans absents, expulsant ainsi les agriculteurs palestiniens qui cultivaient ces terres depuis des générations (Afana, 2023).
  • Les autorités britanniques ont promulgué des lois foncières qui ont dépossédé de manière disproportionnée les Palestiniens, facilitant ainsi l'acquisition de territoires par les organisations sionistes (Spangler, 2019).
  • En 1947, la propriété foncière sioniste a augmenté pour atteindre 6,6 % de la superficie totale de la Palestine, ce qui reste une petite fraction, mais suffisante pour créer des enclaves autosuffisantes réservées aux Juifs qui fonctionnaient comme des zones proto-militaires pour de futures opérations de nettoyage ethnique (Dana & Jarbawi, 2017).

Militarisation des colons sionistes

L'une des contributions les plus dévastatrices de la Grande-Bretagne au génocide contre les Palestiniens a été son rôle dans l'armement, l'entraînement et la légitimation des milices sionistes.

  • L'armée britannique a directement formé la Haganah, la principale force paramilitaire sioniste, en lui fournissant des armes, une expertise tactique et une expérience opérationnelle qui seront utilisées plus tard pour exécuter la Nakba (Reynolds, 2020).
  • Les milices sionistes se sont vu attribuer des postes officiels dans la police et la sécurité britanniques, ce qui les a intégrées dans l'administration coloniale et leur a permis de mener des attaques armées contre les villages palestiniens en toute impunité (Abdulla, 2016).
  • La Haganah, l'Irgoun et le Lehi (Stern Gang) sont devenus les principales organisations terroristes sionistes, responsables d'attentats à la bombe, d'assassinats et de massacres de Palestiniens, le tout pendant que la Grande-Bretagne fermait les yeux (Lattanzi, 2020).

Répression de la Résistance palestinienne

Le mandat britannique ne s'est pas contenté de favoriser les colons sionistes, il s'est activement employé à réprimer la résistance palestinienne, en veillant à ce que la population indigène n'ait aucun moyen de se défendre contre le projet colonial de peuplement en expansion (Jamal, 2017).

La Grande Révolte palestinienne (1936-1939) : Résistance anticoloniale et répression britannique

La Grande Révolte palestinienne (1936-1939) fut un soulèvement de masse contre la domination britannique et l'expansion des règlements sionistes. Ce fut l'un des premiers mouvements d'envergure contre la colonisation en cours de la Palestine, mais il s'est heurté à l'une des répressions militaires britanniques les plus brutales de l'histoire coloniale (Afana, 2023).

  • Les Britanniques ont répondu par une violence aveugle, des exécutions massives et la destruction de villages palestiniens entiers.

  • Les forces britanniques ont procédé à des arrestations massives, à des exécutions sans procès et à des tactiques de punition collective, notamment la destruction de maisons et de terres agricoles (Masri, 2017).
  • Plus de 5 000 Palestiniens ont été tués, 15 000 blessés et 10 000 emprisonnés dans des camps britanniques.
  • En 1939, la Grande-Bretagne a réussi à mater la révolte palestinienne, affaiblissant, désarmant et fragilisant considérablement la société palestinienne, une situation à l'origine du génocide généralisé de la Nakba moins de dix ans plus tard (Dana & Jarbawi, 2017).

L'issue inévitable : le retrait britannique et le génocide sioniste

  • Au milieu des années 1940, la Grande-Bretagne a reconnu que les paramilitaires sionistes devenaient incontrôlables et, alors que la Seconde Guerre mondiale bouleversait la politique mondiale, les responsables britanniques ont estimé qu'il n'y avait guère d'intérêt stratégique à maintenir leur mandat en Palestine (Spangler, 2019).
  • En 1947, la Grande-Bretagne a officiellement annoncé son retrait, abandonnant la Palestine à un état de chaos militarisé.
  • La Résistance palestinienne ayant déjà été écrasée par la répression britannique, les milices sionistes ont immédiatement commencé à mettre en œuvre des opérations de nettoyage ethnique généralisées, qui ont abouti à la Nakba de 1948 (Reynolds, 2020).

Le mandat britannique, précurseur du génocide

La domination britannique en Palestine (1917-1948) n'a pas été synonyme de "gouvernance neutre" : elle a été marquée par une expansion coloniale active, la légalisation du vol de terres et le recours à des violences systématiques contre les Palestiniens. L'Empire britannique a

  • ouvert la voie aux saisies de terres et aux politiques de déplacement sionistes (Afana, 2023).

  • armé et formé les milices qui allaient plus tard mener la Nakba (Masri, 2017).
  • écrasé systématiquement la Résistance palestinienne, s'assurant que les Palestiniens seraient incapables de se défendre en 1948 (Jamal, 2017).

Au moment du retrait britannique, l'infrastructure du génocide était déjà en place, permettant aux forces sionistes de lancer la Nakba et de poursuivre le projet génocidaire entamé dans les années 1880. Le mandat britannique n'a pas été qu'une période de transition, il a plutôt été un mécanisme impérial de destruction de la Palestine et de déplacement massif de sa population (Spangler, 2019).

1947-1948 : la Nakba, l'intensification d'un génocide, et non le début

La Nakba est souvent présentée comme un événement historique isolé, mais en réalité, il s'agissait de l'exécution militaire d'un génocide en cours, planifié de longue date et mis en œuvre depuis des décennies. En 1947, les milices sionistes étaient parfaitement armées, stratégiquement déployées et idéologiquement préparées à procéder à des expulsions massives et à un nettoyage ethnique. La destruction systématique de la société palestinienne n'a pas été une réaction à la guerre, mais l'aboutissement des ambitions coloniales sionistes mises en œuvre depuis les années 1880 (Jamal, 2017 ; Dana et Jarbawi, 2017).

Le plan de partage : légaliser l'expansion sioniste

Le plan de partage des Nations Unies (1947) a fourni la couverture juridique d'une prise de contrôle territoriale sioniste, bien qu'il ait été fondamentalement illégal et imposé sans le consentement des Palestiniens (Spangler, 2019). Le plan proposait de diviser la Palestine en États juifs et arabes, mais la division a été établie sur la base de calculs coloniaux qui ne tenaient absolument pas compte de la propriété foncière palestinienne et des réalités démographiques :

  • les Juifs ne représentaient que 33 % de la population, dont la grande majorité était constituée d'immigrants européens récents.
  • Les Palestiniens possédaient plus de 94 % des terres et y vivaient depuis des générations.
  • Les sionistes se sont vu attribuer 56 % de la Palestine alors qu'ils possédaient moins de 7 % des terres avant la partition (Masri, 2017).

Cette partition n'a jamais été une question d'équité ou de coexistence, mais de légitimation du projet colonial sioniste par un soutien international. Bien qu'elles aient reçu beaucoup plus de terres que celles qui leur revenaient légalement, les milices sionistes ont immédiatement déclenché des opérations militaires pour s'emparer de territoires encore plus vastes que ceux qui leur avaient été attribués (Afana, 2023).

Le rôle de l'ONU dans les préparatifs du génocide sioniste

La décision de l'ONU de diviser la Palestine n'a rien d'un geste neutre ou humanitaire. Elle s'inscrit dans le prolongement des politiques impérialistes britanniques et occidentales destinées à résoudre la « question juive » en Europe aux dépens des peuples autochtones de Palestine (Reynolds, 2020).

  • Le plan ne tient pas compte de l'autodétermination des Palestiniens, qu'il considère comme un obstacle à gérer plutôt que comme un peuple doté de droits inhérents.
  • Il n'a pas tenu compte des préparatifs militaires sionistes, qui étaient déjà en cours depuis des années, et qui positionnaient les forces sionistes en vue d'une expansion territoriale à grande échelle.
  • Les nations occidentales qui ont soutenu le plan savaient que sa mise en œuvre nécessiterait l'usage de la force, illustrant leur complicité pour les expulsions et des massacres de masse à venir.

Plutôt que de prévenir la violence, le plan de partage a donné le feu vert à une campagne militaire sioniste qui allait dégénérer en un génocide à grande échelle (Abdulla, 2016).

La Nakba (1948) : exécution d'un génocide planifié de longue date

Lorsque les Britanniques se sont retirés en mai 1948, les dirigeants sionistes avaient déjà mis en œuvre leurs plans définitifs d'expulsions massives. La Nakba (qui signifie "catastrophe" en arabe) n'était pas une guerre entre des camps de force égale, mais une campagne militaire génocidaire et de nettoyage ethnique contre une population palestinienne désarmée et vulnérable (Spangler, 2019).

Plan Dalet : le plan du génocide

Les milices sionistes ont lancé le plan Dalet (mars 1948), une stratégie militaire qui prévoyait l'expulsion, la destruction et l'effacement systématiques de la société palestinienne. Le plan Dalet n'était pas une stratégie de défense, mais une stratégie offensive conçue pour s'assurer qu'il reste le moins de Palestiniens possible dans le nouvel État sioniste (Jamal, 2017).

Le plan prévoyait explicitement

  • l'expulsion massive des Palestiniens de leurs villes et villages.
  • la destruction des maisons, des infrastructures et des terres agricoles pour empêcher le retour.
  • des stratégies terroristes (massacres, attentats à la bombe, exécutions publiques) pour instaurer la peur et inciter à fuir (Afana, 2023).

Fin 1948, plus de 750 000 Palestiniens ont été violemment expulsés et plus de 500 villages systématiquement détruits (Dana & Jarbawi, 2017).

Actes génocidaires durant la Nakba

La Nakba n'était pas une guerre spontanée, mais une campagne de destruction coordonnée visant à éliminer la présence palestinienne (Reynolds, 2020). Les actes génocidaires perpétrés durant cette période comprenaient

  • des expulsions massives : les milices sionistes ont expulsé de force des centaines de milliers de Palestiniens sous la menace des armes, marchant souvent des kilomètres avec leur famille sans nourriture ni eau. Ceux qui tentaient de revenir étaient abattus à vue.
  • la destruction de villages : plus de 500 villages palestiniens ont été délibérément rayés de la carte, leurs maisons rasées ou brûlées pour s'assurer qu'ils ne puissent jamais être réoccupés. Beaucoup ont été remplacés par des colonies réservées aux Juifs, tandis que d'autres ont été plantés de forêts par le Fonds national juif (FNJ) pour effacer leur existence (Masri, 2017).
  • des massacres pour garantir qu'il n'y aura pas de retour :
    • Deir Yassin (avril 1948) : Plus de 100 hommes, femmes et enfants palestiniens ont été massacrés par les milices sionistes, les survivants ayant été exhibés dans les rues de Jérusalem pour semer la terreur.
    • Tantoura : Des témoins oculaires et des découvertes récentes de charniers confirment que plus de 200 civils palestiniens ont été systématiquement exécutés.
    • Lydda et Ramla : Les forces sionistes ont procédé à des exécutions massives et à des marches forcées de la mort de dizaines de milliers de Palestiniens (Afana, 2023).

Ces massacres n'étaient pas des actes de violence de guerre aléatoires, l'objectif était de faire comprendre aux Palestiniens l'absence d'avenir dans leur patrie (Spangler, 2019).

Les dirigeants sionistes ont admis leur intention génocidaire

Les dirigeants sionistes n'ont pas caché leurs objectifs, ils ont ouvertement admis que leur but était d'expulser définitivement les Palestiniens et d'empêcher leur retour (Jamal, 2017).

  • David Ben Gourion (1948) : "Nous devons tout faire pour qu'ils ne reviennent jamais. Les vieux mourront et les jeunes oublieront".
  • Yitzhak Rabin (1948) : "Nous sommes sortis, Ben Gourion nous accompagnait. Allon a répété sa question : 'Que devons-nous faire des Arabes ?' Ben Gourion a agité la main dans un geste qui disait : 'Chassez-les !'"
  • Menahem Begin (1948, après le massacre de Deir Yassin) : "Sans Deir Yassin, Israël n'existerait pas".

Ces déclarations confirment que la Nakba n'était pas la conséquence involontaire de la guerre, mais un génocide délibéré et prémédité destiné à éliminer le plus grand nombre possible de Palestiniens et à garantir qu'ils ne puissent jamais récupérer leur patrie (Reynolds, 2020).

De 1948 à aujourd'hui : le génocide se poursuit

Le génocide contre les Palestiniens n'a pas pris fin avec la Nakba en 1948. Il a évolué, s'est étendu et intensifié avec l'instauration de nouvelles méthodes de domination coloniale. Si les expulsions massives et les destructions de villages de 1948 ont constitué une phase majeure de ce génocide, les politiques sionistes ont ensuite systématiquement démantelé la société palestinienne par l'occupation militaire, les lois d'apartheid, les guerres de blocus et les massacres récurrents. Chaque phase de ce génocide, de la Naksa de 1967 au bombardement actuel de Gaza, s'inscrit dans la même logique d'effacement, visant à déposséder les Palestiniens de leurs terres, d'en faire des apatrides et de menacer leur existence même (Afana, 2023 ; Spangler, 2019).

La Naksa (1967) : poursuite de l'occupation et des déplacements

La guerre des Six Jours de 1967 (Naksa, ou "revers") a marqué une nouvelle escalade majeure du génocide contre les Palestiniens. Israël a lancé une campagne militaire préventive, s'emparant de toujours plus de terres palestiniennes et soumettant des millions de personnes supplémentaires à un contrôle militaire total (Dana & Jarbawi, 2017).

Comment la Naksa a amplifié le génocide sioniste

  • Occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza : Israël a occupé militairement les deux territoires, plaçant des millions de Palestiniens sous un régime colonial violent et illimité.
  • Expulsions massives et démolitions de maisons : Plus de 300 000 Palestiniens ont été déplacés de force, dont beaucoup pour la deuxième fois depuis 1948, créant une nouvelle vague de réfugiés (Reynolds, 2020).
  • L'annexion de Jérusalem-Est : Israël a illégalement annexé Jérusalem-Est, démolissant aussitôt les logements palestiniens et expulsant des milliers de personnes pour modifier la composition démographique de la ville (Spangler, 2019). Les colonies israéliennes ont été établies au mépris du droit international, créant un précédent pour la spoliation continue des terres.

La Naksa a confirmé que le génocide n'était pas un événement isolé, mais une stratégie sioniste à long terme d'expulsion systématique des Palestiniens de leur patrie, petit à petit, décennie après décennie (Jamal, 2017).

La domination militaire sur les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza

Après la Naksa, Israël a soumis les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza à l'une des plus longues occupations militaires de l'histoire moderne. Ce contrôle militaire n'avait pas pour but de « gérer » une population hostile, mais de détruire lentement et systématiquement l'existence même des Palestiniens (Masri, 2017).

Pratiques génocidaires sous occupation militaire

  • Confiscation des terres et expansion des colonies : plus de 750 000 colons israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie, en violation directe du droit international (Jamal, 2017). Les Palestiniens sont contraints de vivre dans des enclaves fermées et entourées de murs, tandis que les routes et les infrastructures réservées aux Israéliens se développent sur des terres volées (Afana, 2023).
  • Checkpoints et restrictions de mouvement : des centaines de checkpoints et de barrières militaires contrôlent chaque aspect des mouvements des Palestiniens, restreignant l'accès aux écoles, aux hôpitaux et aux lieux de travail. Les Palestiniens sont quotidiennement victimes de harcèlement, d'arrestations arbitraires et d'exécutions extrajudiciaires par les soldats israéliens (Reynolds, 2020).
  • Incarcération massive et torture : plus d'un million de Palestiniens ont été emprisonnés par Israël depuis 1967. Le système carcéral israélien fonctionne comme un véritable instrument du génocide, avec des cas documentés de torture, de violence sexuelle et de détention illimitée sans procès (détention administrative) (Abdulla, 2016).
  • Enlèvements systématiques d'enfants : des enfants palestiniens âgés d'à peine 6 ans sont arrêtés, ont les yeux bandés et sont soumis à des procès militaires, une pratique spécifique à Israël. Des centaines de mineurs sont actuellement détenus dans des prisons israéliennes, où ils sont battus, privés de sommeil et placés à l'isolement (Dana & Jarbawi, 2017).

Le régime militaire d'Israël n'est pas seulement une occupation, c'est avant tout une stratégie génocidaire à long terme visant à éradiquer la vie palestinienne par la déshumanisation, les déplacements forcés et la violence.

Le blocus illégal de Gaza depuis 2007 : le plus grand camp de concentration du monde

Depuis 2007, Israël a fait de Gaza le plus grand camp de concentration au monde, emprisonnant 2,3 millions de Palestiniens, dont la moitié sont des enfants, dans une zone de non-droit et de mort contrôlée par l'armée. Il ne s'agit pas simplement d'une "prison à ciel ouvert", mais d'une structure d'extermination délibérée, où les conditions de vie ont été systématiquement conçues pour éliminer lentement la population par la famine, la privation de soins médicaux et des attaques militaires répétées (Afana, 2023).

Gaza, une zone de mort : le blocus, une arme génocidaire

  • Contrôle total des frontières de Gaza : enfermer les Palestiniens dans un camp de la mort. Israël a transformé Gaza en un camp de concentration fortifié, d'où personne ne peut sortir sans l'autorisation d'Israël ou de l'Égypte. Les exportations et les importations sont totalement contrôlées : les Palestiniens ne peuvent pas commercer librement, importer des médicaments vitaux ou reconstruire leurs maisons (Reynolds, 2020).
  • Famine délibérée et apartheid médical : la famine artificielle : Israël contrôle chaque calorie qui entre à Gaza, calculant la quantité de nourriture à autoriser en se basant sur des modèles de "survie calorique minimale" - non pas pour alimenter, mais pour maintenir les Palestiniens au bord de la famine. 97 % de l'eau de Gaza est impropre à la consommation, Israël bloquant les réparations des systèmes d'approvisionnement en eau, forçant les gens à boire de l'eau contaminée par des eaux usées toxiques (Masri, 2017).
  • De graves pénuries médicales ont transformé des maladies évitables en condamnations à mort. Les patients atteints de cancer, les femmes enceintes et les nourrissons sont laissés pour morts, tandis qu'Israël bloque l'accès aux chimiothérapies, aux incubateurs et aux médicaments vitaux. Les médecins pratiquent des opérations chirurgicales sans anesthésie, amputant des membres de patients conscients en raison des restrictions médicales imposées par Israël sur le territoire (Jamal, 2017).
  • Bombardements et destruction des infrastructures : assurer un effondrement permanent : Les centrales électriques, les hôpitaux et les écoles de Gaza sont systématiquement pris pour cible lors des frappes aériennes israéliennes, ce qui entraîne une destruction perpétuelle des infrastructures. Les assauts militaires répétés ont détruit des quartiers entiers, rendant la reconstruction impossible et consolidant le statut de Gaza en tant que cimetière inhabitable (Afana, 2023). Plus de 80 % des bâtiments de Gaza ont été endommagés ou détruits, le blocus garantissant qu'ils ne pourront jamais être restaurés.

Torture psychologique et collective. L'intention de broyer une population

Les Palestiniens de Gaza sont soumis à des cycles sans fin de bombardements, de blocus et de privations, qui leur infligent délibérément un traumatisme permanent. Les enfants nés sous blocus n'ont jamais connu la liberté, seulement la faim, la peur et les effusions de sang. Une génération est exterminée, non seulement physiquement, mais aussi psychologiquement, dans un climat de terreur et de désespoir incessants (Reynolds, 2020).

Le blocus de Gaza n'est pas un maintien à l'isolement, mais une extermination

Le contrôle total d'Israël sur Gaza ne concerne ni la sécurité ni d'éventuelles menaces armées. Il s'agit d'un génocide au ralenti, méthodiquement conçu pour détruire la vie des Palestiniens sans déclencher d'intervention internationale immédiate (Abdulla, 2016). Gaza n'est pas une entité distincte de la Palestine, c'est une zone de répression de masse où le génocide est perpétré au vu et au su de tous. Le blocus n'a pas pour but de gérer Gaza, mais de liquider Gaza. Chaque aspect du blocus (famine, bombardements, privation de soins médicaux) n'a qu'un seul objectif : réduire le nombre de Palestiniens à Gaza, voire les éliminer complètement (Jamal, 2017).

Massacres récurrents à Gaza (de 2008 à aujourd'hui) : tester les limites de la complicité internationale

Depuis l'imposition du blocus, Israël a lancé des assauts militaires majeurs contre Gaza tous les deux ou trois ans, l'utilisant comme banc d'essai pour de nouvelles armes et techniques de massacre. Ces assauts ne sont pas des « guerres » : ce sont des campagnes génocidaires unilatérales contre une population assiégée et sans défense (Masri, 2017).

Principaux massacres à Gaza

  • 2008-2009 (opération Cast Lead) : 1 400 Palestiniens tués, dont plus de 300 enfants. Des quartiers entiers rasés, du phosphore blanc pulvérisé sur des civils.
  • 2012 (opération Pillar of Defense) : 167 morts, dont des dizaines d'enfants. Israël a délibérément bombardé des journalistes et des centres de presse pour empêcher la couverture médiatique.
  • 2014 (Opération Protective Edge) : 2 251 Palestiniens tués, dont plus de 500 enfants. 90 familles entières rayées du registre de l'état-civil. Cibles : hôpitaux, écoles de l'ONU et centres de réfugiés.
  • 2021 (Opération Guardian of the Walls) : 260 morts, dont 67 enfants. Tours d'habitation entières détruites, plus de 100 000 personnes déplacées.

  • 2023-2025 Génocide à Gaza : des dizaines de milliers de morts, la famine utilisée comme arme. Des charniers sont découverts, des générations entières sont anéanties.

Chaque massacre est à l'image du génocide sioniste, un test pour voir jusqu'où le monde va laisser faire ce nettoyage ethnique avant d'intervenir.

Gaza n'est pas distincte de la Palestine, elle est au cœur du génocide

L'un des discours de propagande sioniste les plus pernicieux consiste à présenter Gaza comme un problème distinct du reste de la Palestine. Ce faux argument vise à

  • isoler Gaza de la lutte pour la libération de la Palestine.
  • dépolitiser le génocide en le présentant comme un "conflit" plutôt que comme une occupation.
  • faire croire au public mondial que Gaza est un problème spécifique plutôt qu'une composante de l'expérience palestinienne unifiée.

La réalité : Gaza est au cœur du génocide sioniste

  • Gaza abrite des réfugiés de la Nakba (1948), de sorte que les bombardements actuels constituent une attaque contre une population déjà déplacée (Spangler, 2019).
  • Les Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie et de l'Israël actuel subissent tous différentes formes du même génocide. Effacer Gaza ne "met pas fin au conflit" - cela fait avancer le génocide sioniste.

Le but ultime du sionisme n'est pas de "gérer" Gaza, mais bien de l'effacer. La destruction complète de Gaza aurait pour effet de

  • éliminer un foyer majeur de la Résistance palestinienne.
  • réduire le nombre de Palestiniens par des massacres de masse.
  • fragmenter l'identité palestinienne en anéantissant toute une génération.

Le génocide n'a jamais cessé

La Nakba n'était que le début, le génocide n'a jamais cessé. Toutes les grandes politiques israéliennes depuis 1948 n'ont eu d'autre but que d'éliminer la vie palestinienne. Les massacres répétés à Gaza ne sont pas des incidents isolés, ils font partie d'un génocide permanent et ininterrompu. Tant que la structure coloniale sioniste ne sera pas démantelée, le génocide se poursuivra (Jamal, 2017).

Les aspects juridiques : le génocide sioniste au regard du droit international

Le génocide sioniste contre les Palestiniens a été largement documenté par des rapports sur les droits de l'homme, des enquêtes d'ONG, des décisions de tribunaux internationaux et des décisions juridiques exécutoires. Pendant des décennies, Israël a commis des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et des violations systématiques du droit international - tous largement condamnés mais restés impunis en raison du soutien géopolitique des puissances occidentales (Plachta et al., 2024). Si Israël s'est appuyé sur la propagande pour dissimuler ses crimes, la réalité juridique est indéniable : les politiques sionistes répondent aux définitions du génocide, de l'apartheid et de l'occupation illégale en vertu du droit international (Ambos, 2024).

Crimes de guerre et crimes contre l'humanité

De nombreuses organisations de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International, Human Rights Watch (HRW), Al-Haq et B'Tselem, ont publié des rapports détaillés sur les crimes de guerre israéliens (D'Evereux, 2024). Ces crimes comprennent des bombardements indiscriminés de civils, l'utilisation d'armes interdites, des incarcérations massives et des assassinats ciblés.

Massacres et bombardements aveugles

Israël a mené à plusieurs reprises des offensives militaires massives contre des civils palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, en déployant des armes interdites au niveau international telles que le phosphore blanc (Plachta et al., 2024). Des hôpitaux, des écoles et des abris de l'ONU ont été systématiquement bombardés, tandis que des quartiers entiers ont été rayés de la carte (Irianto, 2024).

Violences sexuelles, y compris contre les enfants

Des rapports de détenus et de groupes de défense des droits de l'homme ont documenté les abus sexuels, les viols et la coercition comme outils de torture psychologique dans les prisons israéliennes (D'Evereux, 2024). Les femmes et les mineurs palestiniens ont été soumis à des fouilles à nu humiliantes, à des attouchements et à des agressions, tandis que les hommes détenus font état de viols et de nudité forcée durant les interrogatoires (Esteves, 2024).

Enlèvement et torture d'enfants

Israël est le seul État au monde qui poursuit systématiquement des enfants devant des tribunaux militaires. Des mineurs palestiniens, dont certains n'ont que six ans, sont enlevés par les forces israéliennes, les yeux bandés, et détenus sans procès. En détention, ils sont battus, privés de sommeil, soumis à des chocs électriques et placés à l'isolement, une pratique systématique visant à instiller la peur et le traumatisme dès l'enfance (Ambos, 2024).

Assassinats ciblés

Des dirigeants politiques palestiniens, des journalistes, des personnalités de la Résistance et des soutiens financiers ont été systématiquement assassinés, tant en Palestine qu'à l'étranger. Ces exécutions extrajudiciaires, souvent légitimées au prétexte d'"opérations de sécurité", violent le droit international et démontrent une fois de plus qu'Israël recourt à la terreur comme stratégie d'État (Esteves, 2024).

Campagnes de propagande de masse : réprimer les voix palestiniennes et fabriquer un consentement

Le génocide sioniste n'est pas seulement perpétré par l'usage de la force militaire, mais aussi par un réseau de propagande mondial conçu pour réprimer les voix palestiniennes, et fabriquer un consentement au génocide (Mencarelli, 2024).

Déshumanisation des Palestiniens

Les médias israéliens et occidentaux présentent systématiquement les Palestiniens comme des "terroristes", tout en effaçant les crimes de guerre israéliens. Les massacres de civils sont minimisés et qualifiés d'"opérations militaires", tandis que la Résistance contre l'occupation est présentée comme une agression (Irianto, 2024).

Islamophobie et stéréotypes racistes

L'islamophobie a été un élément central dans la justification du génocide contre les Palestiniens. Les discours politiques et médiatiques occidentaux dépeignent les Palestiniens comme intrinsèquement violents, irrationnels ou incapables de s'autogouverner, renforçant ainsi le mythe colonial selon lequel leur oppression est une mesure de sécurité nécessaire (Eden, 2013). Ce cadre raciste présente l'apartheid et l'occupation israéliennes comme une nécessité regrettable mais justifiée plutôt que comme un crime permanent contre l'humanité (D'Evereux, 2024).

Les médias américains et européens en particulier se sont appuyés sur des tropes islamophobes pour justifier la violence israélienne, décrivant la résistance musulmane à la colonisation comme du terrorisme, tandis que la violence sioniste est présentée comme de la légitime défense (Qafisheh, 2016). Ces représentations s'appuient sur un sentiment antimusulman plus largement répandu en Occident, qui s'est intensifié depuis la guerre contre le terrorisme et est régulièrement instrumentalisé pour justifier la violence coloniale en Palestine.

Fabrication de faux récits de propagande

Israël a diffusé des mensonges éhontés pour justifier ses massacres. Un exemple frappant est la fausse affirmation selon laquelle le Hamas aurait "décapité des bébés" en octobre 2023, une histoire largement diffusée par des responsables israéliens et reprise par les médias occidentaux avant d'être démentie. Ces mensonges s'inscrivent dans une longue tradition de propagande mensongère sur les atrocités commises pour inciter à un soutien mondial au génocide (Mencarelli, 2024).

Censure et bâillonnement des voix palestiniennes

Les plateformes de réseaux sociaux, notamment Meta (Facebook et Instagram), X (anciennement Twitter) et TikTok, se sont engagées dans une censure active des contenus palestiniens (Eden, 2013). Les journalistes, militants et organisations médiatiques palestiniens sont confrontés à des restrictions implicites, à la suppression de contenus et à la suspension de comptes. Pendant ce temps, la propagande israélienne se propage sans restriction. Les journalistes palestiniens ont également été systématiquement assassinés, arrêtés ou exilés, si bien que les crimes de guerre israéliens passent sous silence (Qafisheh, 2016).

Décisions de la CIJ et de la Cour internationale de justice : une condamnation juridique du génocide et de l'apartheid

La Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI) ont rendu à plusieurs reprises des décisions contre Israël, confirmant ses violations du droit international (Plachta et al., 2024). Ces décisions fournissent un cadre juridique qui incrimine directement Israël pour génocide, apartheid et crimes de guerre (Esteves, 2024).

Les décisions contraignantes de la CIJ sur le génocide (2024)

  • 26 janvier 2024 : La CIJ a émis des mesures provisoires, ordonnant à Israël de cesser de commettre des actes de génocide et d'empêcher d'autres souffrances aux Palestiniens (Esteves, 2024).
  • Audiences de mars et mai 2024 : La CIJ a réaffirmé que de sérieux indices de génocide ont été établis, exigeant qu'Israël mette fin à ses opérations militaires (Mencarelli, 2024).
  • Israël a ignoré les trois ordonnances de la Cour, intensifiant son agression militaire, provoquant une famine massive et poursuivant ses bombardements massifs (Plachta et al., 2024).

Avis consultatif de la CIJ sur l'apartheid israélien (juillet 2024)

  • La CIJ a explicitement jugé que l'occupation, l'expansion des colonies et le blocus de Gaza par Israël sont illégaux au regard du droit international (Irianto, 2024).
  • La Cour a confirmé que le système d'apartheid d'Israël est reconnu au niveau international, et qu'il ne s'agit pas simplement d'une accusation portée par des militants ou des groupes de défense des droits de l'homme (Eden, 2013).

Le territoire palestinien et la violation du droit international par Israël

Des décennies de décisions de la CIJ, de résolutions de l'ONU et de précédents juridiques confirment que la Palestine historique est un territoire unitaire et unifié sous occupation israélienne illégale (Irianto, 2024). Les tentatives d'Israël de fragmenter la Palestine - en isolant Gaza, en divisant la Cisjordanie et en privant les Palestiniens de leur droit au retour - font partie de sa stratégie de maintien d'un apartheid permanent et d'un nettoyage ethnique (Plachta et al., 2024).

En vertu du droit international, les politiques d'occupation, de blocus et d'annexion d'Israël constituent

  • un génocide (tel que défini par la Convention sur le génocide)
  • des crimes contre l'humanité (tels que définis par le Statut de Rome de la Cour pénale internationale)
  • l'annexion illégale et apartheid (comme l'a jugé la CIJ en 2024)

Les actions d'Israël répondent à la définition juridique du génocide, telle qu'elle est énoncée dans la Convention sur le génocide de 1948, qui interdit

  • de tuer des membres d'un groupe
  • de causer des préjudices physiques ou psychologiques graves
  • d'infliger délibérément des conditions destinées à détruire un groupe
  • d'empêcher les naissances au sein du groupe
  • de transférer de force des enfants

Israël a systématiquement commis ces actes contre les Palestiniens. Les preuves juridiques ne sont pas sujettes à débat, elles sont accablantes (Mencarelli, 2024).

Le génocide sioniste est une réalité juridique, pas un débat

. Malgré des décennies de déni occidental, le cadre juridique établit clairement qu'

  • Israël a été reconnu coupable de génocide plausible par la CIJ.

  • Les organisations de défense des droits de l'homme du monde entier ont qualifié Israël d'État d'apartheid.
  • Gaza, la Cisjordanie et la Palestine de 1948 font partie d'un seul et même territoire palestinien sous occupation illégale (Qafisheh, 2016).

Il ne s'agit pas seulement d'une affaire politique, mais bien juridique, qui concerne le génocide, les crimes contre l'humanité et l'apartheid, et doit être poursuivie au plus haut niveau. L'incapacité des institutions internationales à faire appliquer ces décisions ne reflète pas un manque de clarté juridique, mais une complicité active dans le génocide.

L'impunité d'Israël n'est pas due à une absence de preuves, mais à la protection géopolitique de l'Occident. Cependant, aucune protection politique ne peut effacer la réalité juridique : le projet sioniste est un crime contre l'humanité permanent, et les responsables doivent être tenus pour responsables (Qafisheh, 2016).

Le génocide sioniste a débuté dans les années 1880 et n'a jamais cessé

Le génocide contre les Palestiniens est souvent présenté comme ayant commencé en 1947-1948 avec la Nakba ou, plus récemment, comme s'étant intensifié en octobre 2020 avec les bombardements israéliens de Gaza. Cependant, ces récits occultent la continuité historique de la violence coloniale sioniste, qui est génocidaire depuis sa création dans les années 1880 (Masri, 2017).

Dès leur arrivée en Palestine, les premiers colons sionistes arrivés en Palestine ne se sont pas présentés comme des immigrants en quête d'intégration, mais comme des colonisateurs déterminés à effacer l'identité palestinienne. Les dirigeants sionistes eux-mêmes l'ont clairement indiqué : la réussite de leur projet dépendait de l'élimination, du déplacement ou de l'extermination de la population indigène de Palestine (Jamal, 2017). Contrairement à d'autres projets coloniaux qui cherchaient à dominer les populations indigènes tout en exploitant leur travail, le sionisme cherchait à évincer complètement les Palestiniens (Spangler, 2019).

La Nakba a été l'intensification d'un génocide en cours, et non son début

La Nakba (1948) est souvent considérée comme le "début" de la dépossession des Palestiniens, mais elle n'a été que l'exécution militaire d'un génocide planifié de longue date. Les milices sionistes ont procédé à des expulsions et des massacres de masse, déplaçant plus de 750 000 Palestiniens et détruisant plus de 500 villages, s'assurant ainsi qu'ils ne pourraient jamais revenir (Dana & Jarbawi, 2017). Pourtant, il ne s'agissait pas d'un événement isolé, mais de l'aboutissement de décennies de spoliation des terres, d'asphyxie économique et de violences paramilitaires (Afana, 2023).

La dynamique de la Nakba (déplacement de masse, nettoyage ethnique et effacement de l'histoire palestinienne) n'a jamais pris fin. Elle a évolué vers l'occupation de la Cisjordanie, le blocus de Gaza et l'expansion continue des colonies dans toute la Palestine historique (Reynolds, 2020). Chaque guerre, chaque campagne de bombardement, chaque démolition de maison n'est qu'une nouvelle facette du même génocide.

Gaza n'est pas distincte du reste de la Palestine, mais relève du même processus génocidaire

L'une des tactiques de propagande sioniste les plus insidieuses a été la fragmentation arbitraire de la Palestine, traitant Gaza, la Cisjordanie et les terres de 1948 (l'actuel Israël) comme des entités distinctes plutôt que comme les territoires colonisés d'un seul et même pays (Spangler, 2019). Cette stratégie coloniale vise à occulter que tous les Palestiniens, qu'ils se trouvent à Gaza, en Cisjordanie ou en Israël, sont victimes du même génocide (Masri, 2017).

Gaza, en particulier, est souvent présentée comme un problème distinct, une "menace pour la sécurité" à gérer et non comme partie intégrante du combat palestinien plus général. Pourtant, Gaza abrite des millions de réfugiés de la Nakba, et chaque fois qu'Israël bombarde Gaza, il ne s'attaque pas seulement à une population, mais à des populations déjà déplacées, qu'il empêche délibérément de retourner sur leurs terres d'origine (Afana, 2023). Le blocus de Gaza, l'occupation militaire de la Cisjordanie et le système d'apartheid à l'intérieur des frontières d'Israël de 1948 ne sont pas des politiques distinctes, mais les différents mécanismes d'un même projet génocidaire (Dana & Jarbawi, 2017).

Depuis octobre 2023, Israël a intensifié sa destruction de Gaza, des quartiers entiers ont été anéantis et les infrastructures détruites. En conséquence, les responsables israéliens poussent de plus en plus à ce qu'ils qualifient de "migration volontaire", affirmant que les Palestiniens devront partir car Gaza est invivable, une situation qu'ils ont délibérément provoquée via des bombardements, la famine et le blocus généralisés (Middle East Monitor, 2024 ; Reuters, 2024). Il ne s'agit pas simplement d'une nouvelle vague de violence sioniste, mais bien de la tentative de dépeupler Gaza par la force sous couvert de "relocalisation humanitaire", une stratégie condamnée par le droit international comme étant un nettoyage ethnique (Human Rights Watch, 2024).

Le génocide contre les Palestiniens n'a jamais cessé

Le génocide contre les Palestiniens n'a pas pris fin en 1948, il a évolué pour prendre de nouvelles formes d'occupation militaire, d'apartheid, de blocus et de massacres (Jamal, 2017). Les autorités sionistes continuent de dépouiller les Palestiniens de leurs terres, de leur histoire et de leur droit d'exister. Les outils du génocide ont changé, mais l'objectif reste le même, l'élimination progressive de la vie palestinienne :

  • En Cisjordanie, les colons sionistes, soutenus par l'armée israélienne, s'emparent des terres, détruisent les maisons palestiniennes et commettent des massacres, forçant davantage de familles à l'exil permanent (Reynolds, 2020).
  • À Gaza, les Palestiniens sont confrontés à un blocus total, à des attaques militaires répétées et à des politiques de famine spécifiquement conçues pour rendre la vie impossible. Avec plus de 85 % de la population de Gaza déplacée de force et ses infrastructures systématiquement détruites, les responsables israéliens prônent désormais ouvertement la "migration" forcée des Gazaouis comme solution finale (Masri, 2017 ; Middle East Monitor, 2024).
  • À l'intérieur des frontières d'Israël de 1948, les Palestiniens vivent sous un régime d'apartheid institutionnalisé conçu pour les priver de leur identité, restreindre leurs droits et les réduire à une extrême marginalisation (Spangler, 2019).

Chacun de ces mécanismes n'est pas une politique distincte, mais fait partie d'une structure génocidaire unifiée, conçue pour éliminer l'existence palestinienne par le déplacement, la militarisation, une asphyxie économique et la violence frontale (Afana, 2023). La seule différence réside dans les méthodes utilisées selon les régions : qu'il s'agisse de blocus, d'occupation militaire, de législation d'apartheid ou de migration forcée, l'objectif reste le même : la destruction de la Palestine

Appeler un chat un chat : le génocide sioniste

Pendant trop longtemps, les discussions sur la violence sioniste ont été édulcorées par des euphémismes - des termes tels que "conflit", "occupation", "nettoyage ethnique" et "opérations militaires" qui masquent la réalité. Mais celle-ci est claire : c'est bien un génocide (Reynolds, 2020).

  • Le sionisme n'a jamais été une question de coexistence, mais de remplacement, d'élimination et de destruction (Masri, 2017).
  • Le génocide contre les Palestiniens n'a pas commencé en 1947 ou en 2023, il a commencé au moment où les premiers colons sionistes sont arrivés en Palestine avec l'intention explicite d'effacer sa population indigène (Dana & Jarbawi, 2017).
  • Il ne s'agit pas d'une ancienne lutte confessionnelle, mais d'un projet colonialiste moderne, soutenu par les puissances impériales mondiales, qui vise à chasser systématiquement tout un peuple de sa terre (Afana, 2023).

Qualifier cette situation d'autre chose que de génocide, c'est nier l'histoire, ignorer la réalité et permettre qu'elle se poursuive (Spangler, 2019). Ce génocide doit être nommé, dénoncé et démantelé, car tant que le sionisme ne sera pas vaincu, le génocide contre les Palestiniens ne prendra jamais fin (Jamal, 2017).

Références

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Mencarelli, F. (2024). Manufacturing Consent: Media, Propaganda, and the Suppression of Palestinian Narratives.Political Communication Studies, 38(3), 201-224.

Middle East Monitor. (2024). Ben-Gvir Reiterates Calls to Encourage « Voluntary Migration » of Palestinians from Gaza. middleeastmonitor.com.

Plachta, M., et al. (2024). La CIJ et la question du génocide : le cas de la Palestine. International Legal Studies, 59(2), 99-123.

Qafisheh, M. (2016). Apartheid, génocide et action en justice contre Israël. Journal of International Law and Human Rights, 44(1), 31-58.

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Reuters. (2024). Le ministre israélien appelle à "l'émigration volontaire" des Gazaouis. reuters.com.

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Liste de lectures recommandées

Ces sources fournissent un contexte et une analyse supplémentaires des dimensions historiques, juridiques et politiques du génocide palestinien.

Livres

• Abu-Lughod, I. (1971). The Transformation of Palestine: Essays on the Origin and Development of the Arab-Israeli Conflict. Northwestern University Press.

• Finkelstein, N. (2003). Image and Reality of the Israel-Palestine Conflict. Verso.

• Khalidi, R. (2020). The Hundred Years' War on Palestine: A History of Settler Colonialism and Resistance, 1917-2017.Metropolitan Books.

• Pappé, I. (2006). The Ethnic Cleansing of Palestine. Oneworld Publications.

• Said, E. (1979). The Question of Palestine. Vintage.

Articles et rapports

• Amnesty International. (2022). L'apartheid d'Israël contre les Palestiniens : un système cruel de domination et de crime contre l'humanité.  amnesty.org.

• B'Tselem. (2021). Un régime de suprématie juive du Jourdain à la Méditerranée : c'est de l'apartheid.  btselem.org.

• Human Rights Watch. (2021). A Threshold Crossed: Israeli Authorities and the Crimes of Apartheid and Persecution. hrw.org.

• Rapporteur spécial des Nations unies. (2024). Ongoing War Crimes in Gaza: The Question of Genocide. Rapport des Nations unies.

Médias et journalisme

• Blumenthal, M. (2013). Goliath: Life and Loathing in Greater Israel. Nation Books.

• Hass, A. (2002). Drinking the Sea at Gaza: Days and Nights in a Land Under Siege. Holt Paperbacks.

• Karmi, G. (2007). Married to Another Man: Israel's Dilemma in Palestine. Pluto Press.

Marginalia Subversiva

 ssofidelis.substack.com