par Philippe Bergerac
L'humour à double détente d'Alain Soral 1 :
En synthèse :
1. Alain Soral tape sur Jordan Bardella et un peu sur Meyer Habib : anti-sionisme à peine voilé, drôle, claquant, intelligent et bien amené du président d'Égalité & Réconciliation. Vitrine classique de la dissidence qui a permis, rappelons-le, à bon nombre de personnes d'accéder à une partie des arcanes de ce sujet complexe et sans fond qu'est le sionisme ;
2. Décorticage :
La réalité est sans doute plus subtile qu'il n'y paraît :
• d'un côté, anti-sionisme en critiquant Bardella (RN) et en écorchant au passage Meyer Habib, ancien député, lui, ultra-sioniste libéral, grand ami de Netanyahou ;
• de l'autre, - mais pas ici - soutien appuyé de Trump qui, lui, est judaïsant au possible, mais version Chabad. Comme sa fille, son gendre, ainsi que bien des membres de son entourage, de son équipe politique et de ses «sponsors». On pense ici en particulier au triumvirat entourant le président des États-Unis :
- Howard LUTNICK qui représente, pour faire court, les Rothschild et Wall Street ;
- Miriam ADELSON qui a pour ainsi dire acheté et façonné Trump. Elle a versé 100 millions de dollars pour sa campagne ; son mari avait, lui, versé 424 millions de dollars lors de la campagne 2016 pour inciter Trump à appuyer le changement de capitale de l'état d'Israel de Tel-Aviv à Jérusalem. En 2017, à peine élu, Trump s'est exécuté ;
- Steve WITCOFF représente l'AIPAC et donc, le lobby pro-Israélien.
Ne pas confondre, en effet, sionisme et judaïsme politique : le premier n'est manifestement qu'une infime partie du second...
Note 1 :
Ce que Meyer Habib cache un peu plus, en revanche, c'est sa soumission, son allégeance et sa vénération, lui aussi, pour le mouvement Chabad Loubavitch : « Discours de M Meyer HABIB Gala Beth Loubavitch 5777»
Note 2 :
On rappellera au passage la rumeur sérieuse de la discrète conversion de Trump au judaïsme Chabad en 2017 sous l'influence de sa fille et de son gendre :
L'articulation est la suivante :
1. La nouvelle équipe Trump-Vance-Thiel est sioniste jusqu'au bout des ongles ; la démonstration a été largement faite ;
2. Le sionisme est antipatriotique, sauf pour Israël, ET anti-démocratique : dixit le fondateur du sionisme moderne lui-même, Théodor Hertzl 2 ;
3. Peter Thiel, le maître à penser de la fine équipe, est lui-même opposé à la démocratie.
Certes, cette opposition à la «démocratie» se comprend : à bien y regarder, celle-ci peut être considéré comme le système le plus abouti de la dictature puisqu'elle s'exerce avec l'assentiment du peuple : voir l'approche d'Edward BERNAYS, père de la propagande moderne, le fameux «Discours sur la servitude volontaire» de la Boétie, la prison sans barreau décrite par Huxley dans les années 1930. Ou encore pour les marxiens, tels Francis COUSIN, qui ne fait que synthétiser l'approche du groupe Marx-Engels : «(...) la démocratie, c'est la population du territoire de la valeur d'échange [donc, de l'aliénation de l'homme] (...). Elle est le pire des esclavages puisque c'est la forme supérieure de la dictature (...)»;
4. Mais bon, dans l'esprit de Peter Thiel, il s'agit ni plus ni moins d'imposer au monde un techno-féodalisme, une privatisation globale par laquelle une élite entrepreneuriale exercerait un pouvoir sans contrainte ;
5. On glisse, on le voit, en effet, vers la convergence «autoritarisme russe + techno-autoritarisme américain» dont le projet STARGATE en lien avec NEURALINK et STARLINK-SPACE X est la figure de proue.
Cette stratégie du couple Thiel-Trump repose sur :
• le soutien aux forces populistes (qui n'ont de populiste et de national que l'adjectif) ;
• la soumission à la technologie ;
• la soumission à une influence idéologique forte et
• une manipulation sophistiquée de l'information, comme on le voit, là, avec ce mini exemple de Soral qui, volontairement ou non, brouille les cartes.
Rien d'étonnant de voir ces partis politiques dits d'extrême droite avoir ainsi le vent en poupe :
• aux Pays-Bas, le Parti pour la Liberté (PVV), dirigé par Geert Wilders,
• l'AFD en Allemagne,
• Orbán en Hongrie, etc.
Ils disent des choses tout à fait justes : lutter contre l'inversion et l'invasion démographique, le wokisme, etc.
Cependant, constat : ces partis dits populistes sont tous judaïsants au possible et ne s'en cachent pas : on le voit chez nous avec ces éléments soi-disant d'extrême-droite fleuretant un peu trop avec Israël et/ou avec le judaïsme politique. Pourquoi ?
Exemple criant : cette vidéo montrant des représentants de l'AFD avec, derrière eux, l'affiche de l'AFD (Alternative Für Deutchland) qui chantent en hébreu, kippa sur la tête, entourés de représentants juifs :
Tout ça sent, une fois encore, l'arnaque à plein nez.
La nasse continue à se refermer sur les peuples...
- Transcription de la vidéo
- «(...) quand tu t'appelles Bardella et que tu te fais claquer la bise par Meyer Habib, c'est ce qui fait que tu n'es ni le Poutine français, ni le Trump français. Tu vois ce que je veux dire ? Ce n'est pas l'avenir en réalité, c'est le faux avenir. Les gens qui ont une vision court-termiste et qui ont en réalité toujours un coup de retard pensent que c'est l'avenir.
- On se rapproche du pouvoir. Tu ne te rapproches pas du pouvoir : tu te rapproches de l'exécution du pouvoir ; pour le pouvoir profond qui se dit qu'il va falloir qu'il change d'âne parce que l'autre âne est vraiment cramé. En plus, il se trouve que l'histoire étant une histoire qui alterne entre Kronos et Kairos, au moment où tu crois que tu vas passer à la caisse par soumission, il y a ce qu'on appelle le changement brutal de paradigme qui est très possible demain, c'est-à-dire que les cartes sont redistribuées et ton offre, finalement, ne vaut plus grand-chose.
- C'est pour ça que tu te déshonores : tu prétends être stratège, alors qu'en fait, tu n'es pas stratège ; tu obéis au puissant. En plus, il se trouve que peut-être que le moment où tu vas pouvoir peut-être enfin passer à la caisse, le puissant n'est plus le même et il veut autre chose».
- Vu du sionisme, le mondialisme doit être... :
- • Antipatriotique : «(...) Rien ne nous empêche d'être et de rester les représentants d'une humanité une tout en étant chez nous sur notre propre sol. Pour atteindre cet objectif, nous n'avons pas besoin en fait de continuer à résider parmi les nations qui nous haïssent et nous méprisent. Si nous voulons réaliser cette idée universelle d'une humanité sans frontières dans les circonstances présentes, nous aurons à combattre l'idée de patriotisme (...)», volume 2, page 232 des carnets complets de Théodor Herzl
- • Anti-démocratique :
- «(...) Je suis contre la démocratie (...)»
- «(...) Aucune politique extérieure comme intérieure ne saurait être menée devant le peuple assemblé (...)»
- «(...) La politique doit se faire du haut vers le bas (...)», volume 1, page 169 des carnets complets de Théodor Herzl.