15/04/2025 reseauinternational.net  7min #274958

Montesquieu contre Schwab

par Jean-Pierre Uria

La communication s'est accélérée de manière exponentielle. Aujourd'hui, le monde change à la vitesse d'un tweet. Nous sommes entrés dans une spirale vertigineuse où chaque jour une avalanche de news nous submerge. Technologiquement le contrôle, à la fois global et individuel, est maintenant possible. Il est en train de se réaliser. Fort de ces réalités, Klaud Schwab a lancé le World Economic Forum sur les rails de la mondialisation. Sa puissance financière actuelle est calculée sur la probabilité d'un futur contrôle du PIB mondial. Elle est très variable, mais d'ores et déjà, elle oscille entre immense et gigantesque.

Face à ce train qui avance à toute allure, la société occidentale s'en trouve chamboulée. Les libertés individuelles reculent. La démocratie est remise en cause. La liste de ces bouleversements est tellement longue qu'on ne la regarde même plus. L'individu est un peu perdu. Un sentiment d'impuissance se répand en chacun d'entre nous. Le découragement et la renonciation se diffusent de plus en plus. Il semble que personne ne pourra arrêter ce système.

Personne ? C'est pas sûr.

Il reste des valeurs intemporelles, dont certains esprits brillants ont réussi à extraire des règles immuables.

Au XVIIIe siècle, Guy de Montesquieu fut l'un de ces hommes remarquables.

«De l'Esprit des Lois» est une œuvre monumentale écrite par Montesquieu en 1748. Sans vouloir résumer cet ouvrage de plus de 1600 pages, on peut cependant retenir l'extrait du livre XI chap. IV :

«C'est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites. Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir».

Voilà une déclaration à la fois très claire et très actuelle.

Le mérite de Montesquieu est d'avoir réussi à extraire de ce principe, une théorie et des règles précises. La première et la plus célèbre de toutes est celle de la séparation des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. Cette règle fut reprise en 1787 dans la constitution américaine et en 1789 dans la constitution française. Elle se traduit explicitement par son article 16 : «Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de constitution».

Mais de quelle constitution parle-t-on ? Beaucoup de pays, considèrent leur constitution comme un outil juridique permettant de régler le bon fonctionnement de l'État. En France, ce n'est pas le cas, bien au contraire. Cela est précisé par le Conseil Constitutionnel qui, sur la page de garde de son site a écrit : «La constitution française ne se borne pas à organiser les pouvoirs publics, définir leur rôle et leurs relations, puisque le Préambule renvoie directement et explicitement à trois autres textes fondamentaux : la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789, le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 (la Constitution de la IVe République) et la Charte de l'environnement de 2004.

Les principes essentiels issus de ces textes, et qui touchent pour la plupart à des droits fondamentaux, ont véritablement leur place dans le bloc de constitutionnalité. Les justiciables n'hésitent pas à invoquer leur violation devant le juge judiciaire, le juge administratif et le législateur est lui-même tenu de les respecter sous le contrôle vigilant du juge constitutionnel».

 conseil-constitutionnel.fr

Nous avons alors dans la constitution française de 1958, actuellement en vigueur, un préambule qui stipule : «Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'Homme et aux principes de souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789 (...)»

Si cela a été inscrit dans la constitution, dès la première ligne, c'est bien pour en souligner l'importance, que nul ne puisse l'ignorer et que tous puissent s'en prévaloir, avec le maximum de puissance juridique.

Il y a deux ans, à l'occasion de l'anniversaire des 65 ans de notre constitution, Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, a rappelé : «Qu'il y a dans la Constitution des principes généraux du droit, tels que la Déclaration des droits de l'homme, qui forment les valeurs de la République et sont au-dessus des lois. Il faut les respecter, c'est l'État de droit».

Sans entrer sur les qualités de Laurent Fabius ni même sur la pertinence de ses propos, il convient de rappeler que les décisions du Conseil constitutionnel sont sans appel (Article 62 de la constitution : Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours). Elles s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles. En théorie, cela signifie que le simple rappel des valeurs de la République suffirait à balayer des lois qui s'y opposeraient. Le même raisonnement peut servir pour les articles de la constitution de 1789, puisqu'ils sont inclus dans le bloc de constitutionnalité. C'est un outil juridique ultra-puissant et malheureusement totalement sous-exploité.

Nous avons donc en France une constitution très particulière qui est en fait un bloc constitutionnel où les valeurs de la République sont prédominantes. Cette singularité mérite qu'on la défende. Pour cela, il n'est pas nécessaire de connaître tous les articles en détail. On peut commencer tout simplement, par rappeler et appliquer l'article 2 qui spécifie : «La devise de la République est «Liberté, égalité, fraternité».

Il faut protéger et défendre la constitution française et sa devise, notamment contre l'Union européenne qui propose une devise et une constitution supra-nationale, totalement différente.

Concernant la constitution de l'UE, celle-ci a été rejetée en 2005 par référendum puis rétablit par le Congrès. Devant le silence des textes, il a été supposé que le Congrès en avait le pouvoir. Mais c'est une erreur. En effet, selon l'article 2, il est précisé que : «Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple». Ce principe se traduit directement par une hiérarchisation dans la représentativité du peuple où un référendum ne peut être modifié que par un autre référendum. Ne pas agir ainsi, reviendrait à élire le président de la République au suffrage universel puis quelques temps après, à changer de président par voie parlementaire.

Concernant la devise de l'UE, celle-ci est à la fois très simple et très complexe : «Unité dans la diversité». C'est très précisément du «En Même Temps», un principe qui nous donne tous les jours, les preuves de sa nocivité.

Mais il y a en plus un second effet beaucoup plus grave. L'unité est un outil indispensable et très performant. Il est normal de le mettre en avant au même titre que la technocratie ou l'intelligence artificielle. Mais lorsque cet outil passe devant la valeur liberté, les conséquences sont catastrophiques.

  • La République perd le socle sur lequel elle s'est construite.
  • L'individu ne considère plus la liberté comme une valeur mais comme un ensemble de droits négociables.
  • Dans ce vide de valeurs, l'individualisme devient la règle dominante. Rien ne peut alors éviter la dérive vers des communautarismes toujours plus durs et extrémistes. La course à la puissance et au pouvoir est présentée comme la solution, alors qu'elle n'est que le symptôme d'un monde devenu obèse (too big to not fall) qui ne peut que s'écrouler sur lui-même face à ce vide systémique. L'histoire nous en a montré de nombreux et bien tristes exemples.

Afin d'éviter la catastrophe, afin d'éviter le Great Reset promu par le WEF et Kauld Schwab, afin d'éviter la course à la dette, le chaos et la guerre (meilleurs outils du Great Reset), il convient de défendre la Constitution française face à celle de l'Union européenne et même face à celle de l'Organisation mondiale de la Santé.

Il convient tout simplement de se battre pour la valeur LIBERTÉ et sa petite sœur la valeur VERITÉ, car un système mafieux ne se caractérise pas seulement par ses exactions. On peut aussi le reconnaître, très facilement, dès que la loi du silence, la censure et l'omerta, s'installent dans la société.

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newsnet 2025-04-15 #14715
Le mérite de Montesquieu est d'avoir réussi à extraire de ce principe, une théorie et des règles précises.