Le Collectif citoyen, France-Soir
Fraude et harcèlement sur PubPeer : ScienceGuardians révèle un scandale qui ébranle la recherche scientifique
Une bombe dans le monde scientifique
Imaginez une plateforme conçue pour protéger l'intégrité scientifique, transformée en outil de harcèlement et de fraude massive. C'est le scandale que dévoile ScienceGuardians dans une série de publications explosives sur X entre le 11 et le 14 avril 2025. Leur cible ? Un individu surnommé « Perpetrator 1», accusé d'avoir manipulé des identités et publié 35 000 commentaires frauduleux sur PubPeer via des comptes anonymes comme Actinopolyspora biskrensis et Hoya camphorifolia.
Cette enquête met en lumière des dérives graves, allant de la rétractation injustifiée d'études cruciales à l'invisibilisation de chercheurs dissidents, avec des conséquences dramatiques pour les patients et la communauté académique.
Plongez dans une affaire qui pourrait redéfinir les normes de transparence dans la science.
Le déroulé de l'enquête : une fraude méthodique dévoilée
Une alerte inquiétante : le 11 avril 2025, ScienceGuardians tire 𝕏 la sonnette d'alarme sur X. Ils dénoncent « Perpetrator 1 », un conseiller financier sans formation scientifique, accusé de manipuler les identités au sein d'un « réseau mafieux » sur PubPeer pour nuire à l'écosystème scientifique. Ce premier post ouvre la voie à une enquête choquante.
La mission de ScienceGuardians (1) et leur anonymat
ScienceGuardians se définit comme un centre mondial dédié à maintenir les plus hautes normes d'intégrité dans la recherche et le discours scientifique. Leur mission est de lutter contre les inconduites, de promouvoir la responsabilité et de garantir l'inclusion en offrant une plateforme où toutes les voix de la communauté scientifique sont respectées, tout en fournissant des ressources pour traiter les questions éthiques de manière constructive. Ils choisissent de rester anonymes pour éviter les conflits d'intérêts, protéger leurs membres des représailles et concentrer l'attention sur les preuves plutôt que sur les identités de ceux qui dénoncent les inconduites. Cette décision stratégique reflète l'anonymat qu'ils critiquent lorsqu'il est détourné, comme dans le cas de « Perpetrator 1 ».
En France, France-Soir connaît bien cette situation avec « Le Médecin Résistant », un médecin anonyme et un Collectif Citoyen ayant contribué à plusieurs enquêtes. France-Soir a dû défendre cet anonymat devant les tribunaux. Le Médecin Résistant a expliqué ce que cet anonymat lui a permis (2) : « d'exprimer librement des opinions controversées sur les confinements, les traitements précoces et les vaccins expérimentaux sans subir de harcèlement. Cela a permis un dialogue ouvert, bien que les critiques aient été accusés de diffuser de la désinformation. »
Les preuves s'accumulent
Le 𝕏 12 avril 2025, quatre messages détaillent les agissements de « Perpetrator 1 » :
- Identification des 𝕏 comptes frauduleux : ScienceGuardians associe « Perpetrator 1 » à deux comptes PubPeer, Actinopolyspora biskrensis et Hoya camphorifolia, responsables de 35 000 commentaires en 12 ans.
- Une 𝕏 stratégie payante: avec l'aide d'un conseiller juridique spécialisé dans les comportements criminels, ScienceGuardians pousse « Perpetrator 1 » à confesser ses actes via une publication ciblée, une stratégie qui s'avère fructueuse.
- Des 𝕏 aveux accablants: « « Perpetrator 1 » admet connaître Hoya camphorifolia, utiliser plusieurs identités et collaborer avec ce compte pour manipuler les discussions scientifiques.
- Une 𝕏 fraude impossible: ScienceGuardians calcule que les 35 000 commentaires nécessiteraient 105 000 heures de travail, soit l'équivalent de 24 ans d'efforts à temps plein, ce qui rend une telle productivité au cours des 12 années d'existence de PubPeer « non seulement improbable, mais également une fraude délibérée ».
Un appel à la justice : le 14 avril 2025, ScienceGuardians 𝕏 conclut avec un appel urgent. Ils exigent une enquête criminelle du FBI, de la SEC et du ministère américain de la Justice, dénonçant une « attaque directe contre l'intégrité scientifique » et s'engageant à collaborer avec les autorités pour restaurer la confiance dans la communauté scientifique.
Les victimes : entre autres, Sabine Hazan et la perte de chance pour les patients
« Perpetrator 1 » a ciblé de nombreux chercheurs, mais le cas de Sabine Hazan est emblématique. En 2022, Hazan a publié un article sur une hypothèse dans Frontiers in Microbiology. En 2023, l'article est rétracté après des critiques sur PubPeer, notamment de comptes liés à « Perpetrator 1 » qui remettent en question sa méthodologie et son analyse des données. La première autrice, Sabine Hazan conteste cette rétractation, arguant qu'elle est motivée par une campagne de harcèlement coordonnée. Certains scientifiques, comme Kevin McKernan, ont exprimé leur vif désaccord avec la décision de rétractation, déclarant : « Depuis quand les hypothèses sont-elles rétractables ? N'a-t-on plus le droit de poser des questions ? 1984".
Selon l'analyse indépendante de ScienceGuardians, cette rétractation « représente une suppression injustifiée de l'exploration scientifique et un précédent dangereux pour l'avenir de l'édition académique. De telles actions découragent les scientifiques de proposer des hypothèses innovantes et menacent les fondations mêmes de la recherche scientifique. »
Le Pr. Christian Perronne, éminent infectiologue et scientifique français, ajoute :
« Cette rétractation et les nombreuses attaques contre les traitements précoces ont potentiellement privé les patients de traitements efficaces contre le COVID-19, illustrant une perte de chance significative due à cet activisme frauduleux.Avec l'association BonSens.org, nous avons été très préoccupés par la publication d'une étude sur l'hydroxychloroquine qui prétendait frauduleusement que 17 000 patients dans le monde seraient morts en prenant ce médicament. La lettre de préoccupation que nous avons adressée à l'éditeur d'Elsevier n'a jamais été publiée. Elle a été publiée dans une autre revue, et l'étude a ensuite été rétractée. »
PubPeer : complice involontaire ou responsable ?
PubPeer, conçu pour encourager la critique scientifique, a été détourné dans cette affaire. Sa politique d'anonymat a permis à « Perpetrator 1 » de multiplier les identités et de mener des campagnes de harcèlement contre des chercheurs comme Hazan. En ne régulant pas suffisamment ces abus, PubPeer pourrait être tenu civilement responsable pour avoir facilité ces préjudices, notamment la rétractation injustifiée d'études et la perte de réputation des chercheurs.
Sur le plan pénal, si une complicité dans des activités frauduleuses est prouvée, la plateforme pourrait faire face à des poursuites, potentiellement dans le cadre d'une plainte RICO.
Cette affaire soulève une question éthique majeure : l'utilisation abusive de l'anonymat a entraîné une perte de chance tangible pour les patients, un problème qui pourrait inciter les régulateurs à imposer des sanctions ou à exiger une refonte complète des politiques de PubPeer.
L'invisibilisation des scientifiques et le consensus imposé
Cette affaire met en lumière un problème plus vaste : l'invisibilisation des scientifiques qui s'écartent du consensus. Michael Eisen soutient que 𝕏 la communauté scientifique a tenté de censurer les voix dissidentes pendant la pandémie, comme celle de Jay Bhattacharya (aujourd'hui directeur du NIH), et que nier ces tentatives risque de répéter la même erreur.
Martin Kulldorff, co-auteur de la Déclaration de Great Barrington, 𝕏 va plus loin, dénonçant une censure systématique des scientifiques qui remettent en question le consensus, souvent orchestrée via des plateformes comme PubPeer ( @MartinKulldorff).
Cette invisibilisation, amplifiée par des campagnes de harcèlement comme celles de « Perpetrator 1 », étouffe le débat scientifique et entrave l'avancement des connaissances.
Elisabeth Bik : la chasseuse de fraude sous le feu des critiques
Elisabeth Bik, microbiologiste connue pour repérer les fraudes scientifiques sur PubPeer, est au cœur d'une controverse.
Bien qu'applaudie pour avoir dénoncé des inconduites, Bik est accusée d'excès de zèle. France-Soir rapporte qu'elle aurait manipulé des données pour « voir des fraudes là où il n'y en a pas » et qu'elle serait soupçonnée de plagiat dans ses propres travaux. Certains critiques estiment que ses méthodes agressives ciblent souvent des erreurs mineures plutôt que des fraudes avérées, alimentant la méfiance au sein de la communauté scientifique.

Sa proximité avec Boris Barbour, un dirigeant de PubPeer, est également remise en question.
Science et réseaux sociaux : les dérives amplifiées
La science sur les réseaux sociaux est vulnérable des abus, comme le montre cette affaire. En janvier 2025, Mark Zuckerberg, PDG de Meta, a mis fin au programme de fact-checking de son entreprise, critiquant les biais des fact-checkers qui, selon lui, ont « détruit plus de confiance qu'ils n'en ont créé ». Il a opté pour un système de « Community Notes », inspiré de X, où les utilisateurs signalent eux-mêmes les contenus problématiques.
Cette décision reflète une méfiance croissante envers les systèmes de vérification institutionnels, un défi auquel PubPeer est également confronté. Les fondateurs de PubPeer, comme Brandon Stell, et son trésorier Boris Barbour, ont été vivement critiqués pour leur gestion opaque, Barbour étant accusé de partialité en raison de ses liens avec le CNRS.
La survie de PubPeer est-elle en jeu ? Sa responsabilité pénale et civile pourrait être engagée si des plaintes, comme une action RICO, aboutissent.
Une plainte RICO: vers une justice pour les victimes ?
ScienceGuardians évoque une possible plainte sous le "Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act" (RICO). Cette loi américaine exige :
- une entreprise criminelle (le réseau de comptes frauduleux sur PubPeer) ;
- des actes illégaux sur 10 ans (les 35 000 commentaires frauduleux) ;
- un préjudice direct (comme la rétractation de l'étude de Hazan) ; et
- une coordination (prouvée par les aveux de « Perpetrator 1 »).
Une plainte RICO réussie pourrait entraîner des dommages et intérêts triples pour les victimes, offrant une voie de justice pour les préjudices subis.
De plus ScienceGuardians détaille les actions judiciaires potentielles :
« Perpetrator 1 », le conseiller financier, est passible de poursuites aux États-Unis pour avoir attaqué à plusieurs reprises des scientifiques de renom avec des termes péjoratifs (nous avons documenté de nombreuses preuves irréfutables), notamment à travers des milliers de commentaires sur PubPeer sous de fausses identités et une prétendue confession d'actes frauduleux.Une action civile pour diffamation est très probable si des scientifiques portent plainte, car ces attaques ont probablement causé un préjudice à leur réputation et manquent de base crédible en raison de l'absence de formation scientifique de l'individu. Des poursuites pénales pour fraude électronique (18 U.S.C. § 1343), fausses déclarations (18 U.S.C. § 1001) ou cyberharcèlement (18 U.S.C. § 2261A) sont également envisageables, soutenues par les attaques ciblées et les pseudonymes trompeurs, mais nécessitent des preuves spécifiques de déclarations mensongères, de préjudices tangibles (comme des pertes professionnelles) ou d'une intention de harceler.
Les poursuites dépendent des journaux de commentaires de PubPeer, des témoignages des victimes et des registres financiers pour prouver le préjudice ou le bénéfice. Les attaques suggèrent une intention de nuire, et une enquête approfondie pourrait renforcer un dossier, notamment pour diffamation ou fraude.
Un tournant pour l'intégrité scientifique ?
L'enquête de ScienceGuardians expose une fraude systématique sur PubPeer, révélant les dangers de l'anonymat non vérifié et de l'invisibilisation des chercheurs dissidents. Au-delà de nuire à des scientifiques comme Sabine Hazan, ces agissements ont causé une perte de chance significative pour la communauté académique, qui n'a pas pu approfondir une hypothèse potentiellement impactante.
PubPeer doit se réformer pour éviter de devenir un outil de harcèlement, sous peine de sanctions juridiques. Cette affaire appelle à une vigilance accrue et à une redéfinition des normes d'intégrité scientifique, pour que la science reste au service du progrès, et non de l'intimidation.
Notes
(1) 𝕏 La mission de ScienceGuardians
Chez ScienceGuardians™, notre mission est d'aider chaque membre de la communauté universitaire à comprendre ses droits, à surmonter des années de répression et d'intimidation, et à se libérer d'un système qui prospère sur l'impuissance.
Pendant trop longtemps, le manque de formation et de directives appropriées, combiné à des attaques orchestrées par des réseaux malveillants, a laissé les rédacteurs, les auteurs et les chercheurs vulnérables. Ces groupes profitent du fait que la communauté universitaire est faible, isolée et a peur d'agir.
Nous existons pour changer cela.
Notre objectif est que chaque partie prenante du milieu universitaire se sente informée, responsabilisée et prête à se défendre et à défendre les autres, et à prendre des mesures décisives le moment venu.
Pour soutenir cette mission, nous fournissons non seulement une sensibilisation, mais aussi des outils d'action pratiques.
(2) « En tant que médecin, j'observe depuis de nombreuses années la tendance à une médecine normative influencée par des lobbies pharmaceutiques aux moyens phénoménaux, générant de nombreux conflits d'intérêts et dérives comportementales chez des médecins de moins en moins attentifs au patient, souvent par crainte de sanction de l'ordre.
Cette situation s'est accentuée en 2020 avec la crise sanitaire du Covid. Après avoir fait part de mes craintes à Xavier Azalbert, j'ai choisi, en accord avec lui et après lui avoir bien sûr prouvé que j'étais bien médecin, d'écrire sous le pseudonyme : « le médecin résistant ».
Tout d'abord, afin de protéger ma famille et de pouvoir m'exprimer librement sur des sujets controversés tout en évitant le harcèlement et les attaques en tout genre dont ont été victimes les médecins, les scientifiques et les citoyens. Ces mêmes personnes qui ont osé questionner, analyser, challenger et communiquer sur les réseaux sociaux en questionnant à la fois le discours officiel sur le confinement, ainsi que celui sur les traitements précoces ou la vaccination de masse avec un produit en phase expérimentale. »
« Pour se faire des ennemis, vous n'avez pas besoin de déclarer la guerre, vous avez juste besoin de dire ce que vous pensez », a écrit Martin Luther King. Ses paroles se sont avérées plus que précises. En effet, ceux qui osaient s'exprimer étaient qualifiés de « douleurs au cou », de désinformateurs criminels et d'autres railleries de ce genre. Écrire dans France-Soir, qui permet un dialogue menant à une controverse salutaire, a été une sage décision.»