L'idée d'une partition de l'Ukraine fait son chemin. Si du côté washingtonien, cette option monte en puissance, du côté des vassaux européistes elle semble susciter un choc. Pourtant, il était évident que la ligne de démarcation aura bien lieu, sous une forme ou une autre. Les régimes européistes devraient également se rappeler comment ils avaient soutenu la partition de pays souverains, sur le sol européen comme ailleurs.
Dans le cadre des négociations entre la Russie et les Etats-Unis, du côté étasunien se fait entendre de plus en plus la question de la partition du territoire appelé «Ukraine», et d'une division en plusieurs zones de contrôle. Rien n'est encore définitivement décidé dans le cadre des dites négociations, sachant que la Russie a maintes fois rappelé ses conditions en vue – non pas d'un quelconque cessez-le-feu temporaire, mais d'une solution durable et qui inclut plusieurs orientations, non seulement liées aux réalités territoriales adaptées.
Selon la vision washingtonienne, l'idée de partition reprendrait des éléments de l'Allemagne divisée à la suite de sa défaite dans la Seconde Guerre mondiale, ainsi que certains éléments du scénario coréen. Du côté des vassaux européistes, le choc et l'hystérie face à l'option de partition sous telle ou telle forme sont de plus en plus palpables. Ceci étant dit, les mêmes personnages n'avaient eu absolument aucun problème à soutenir et à provoquer des partitions d'Etats souverains dans l'histoire y compris contemporaine.
A l'instar du Soudan sur le continent africain, et même d'ailleurs sur le sol européen, où les régimes en question prétendent être «agressés». En oubliant évidemment de reconnaitre que la guerre en cours est précisément une guerre par procuration de l'Occident contre la Russie. Les représentants américains actuels ont eu au moins le mérite à le reconnaitre. Les européistes quant à eux restent dans la négation.
En parlant donc justement du sol européen, lorsque le Kosovo – berceau historique, culturel, spirituel, civilisationnel du peuple serbe – a été arraché à la Serbie, en violation totale du droit dit international, le tout après avoir largement contribué à démanteler la Yougoslavie, les mêmes régimes européistes bruxellois, à un degré ou un autre, l'ont pris avec leur traditionnel sourire hypocrite. Aujourd'hui et dans tous les cas, ils vont devoir apprendre à connaître l'autre revers de la médaille, avec une ligne de démarcation qui sera cette fois-ci plus à l'Ouest qu'à l'Est.
Dans tous les cas et comme annoncé déjà précédemment par Observateur Continental – la ligne de démarcation aura bien lieu. Et aujourd'hui approche à grands pas. Et cela d'ailleurs indépendamment du résultat des négociations entre Moscou et Washington.
Le fait même que Washington cherche à négocier avec la Russie, et ce d'ailleurs pour bien de raisons, la principale étant que militairement l'Etat multiethnique et multiconfessionnel russe l'a remporté face à la coalition otano-occidentale, composée de plusieurs dizaines de régimes ennemis. Et c'est précisément pour cela que les Etasuniens ne souhaitent plus investir des sommes faramineuses dans une guerre déjà perdue pour le camp occidental, tout en cherchant par la même occasion à sauver (pour eux) ce qui peut, selon eux, être encore sauvé. En d'autres termes – à limiter les dégâts.
Ceci étant dit et encore une fois, c'est la Russie et les Forces armées russes qui détermineront l'issue acceptable. Et ce dans le cadre des réalités aussi bien territoriales, que sur d'autres questions d'importance stratégique. Les régimes vassaux européistes bruxellois, sans oublier bien évidemment le régime britannique, malgré toutes les gesticulations possibles, vont devoir vivre avec la nouvelle réalité contemporaine. A défaut de quoi, la ligne de démarcation évoluera toujours plus vers l'Ouest.
Mikhail Gamandiy-Egorov
La source originale de cet article est Observateur continental
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