Par Al-Mayadeen
Médecins Sans Frontières à publié une déclaration dénonçant le mépris total d'Israël pour la vie humaine dans la bande de Gaza, tant celle des Palestiniens que celle des travailleurs humanitaires.
L' offensive militaire israélienne à Gaza, qui comprend des frappes aériennes, des opérations terrestres et des attaques navales, provoque le déplacement forcé de civils tout en bloquant délibérément l'aide humanitaire, laissant les Palestiniens dans des conditions de vie impossibles, selon un communiqué publié mercredi par Médecins Sans Frontières.
« Gaza a été transformée en un charnier pour les Palestiniens et ceux qui viennent leur porter secours. Nous assistons en temps réel à la destruction et au déplacement forcé de toute la population de Gaza », a déclaré Amande Bazerolle, coordinatrice d'urgence de MSF à Gaza.
« Il n'y a aucun endroit sûr pour les Palestiniens ou ceux qui tentent de leur venir en aide, l'aide humanitaire est gravement compromise par l'insécurité et les pénuries critiques, laissant les gens avec peu ou pas d'options pour accéder aux soins », a-t-elle ajouté.
Destruction systématique de l'aide humanitaire
La situation sécuritaire, déjà catastrophique depuis 18 mois, s'est encore détériorée au cours des trois dernières semaines, avec plusieurs incidents impliquant les meurtres de travailleurs humanitaires et médicaux, selon Médecins Sans Frontières.
La coordination des mouvements humanitaires avec les autorités israéliennes d'occupation, connue sous le nom de « système de notification humanitaire », est devenue de moins en moins fiable et n'offre pratiquement aucune garantie de protection, selon l'organisation.
Les travailleurs humanitaires avaient informé les autorités israéliennes de leur présence dans des lieux tels que des centres de santé, des bureaux, des bases et des résidences du personnel de Médecins Sans Frontières, mais ces sites ont tout de même été bombardés ou pris pour cible, obligeant les équipes de MSF à évacuer plusieurs installations tandis que d'autres centres continuaient de fonctionner avec du personnel et des patients piégés à l'intérieur pendant des heures, incapables de partir en toute sécurité.
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« Ce massacre horrible de travailleurs humanitaires est un nouvel exemple du mépris total des forces israéliennes pour la protection des travailleurs humanitaires et médicaux. Le silence et le soutien inconditionnel des alliés les plus proches d'Israël encouragent encore davantage ces actions », a déclaré Claire Magone, directrice générale de MSF.
Médecins Sans Frontières a déclaré dans son rapport que le siège total imposé à Gaza a épuisé les réserves de nourriture, de carburant et de fournitures médicales, l'organisation étant désormais confrontée à une pénurie critique d'analgésiques, de traitements pour les maladies chroniques, d'antibiotiques et d'équipements chirurgicaux essentiels, selon le communiqué.
« Il est impossible pour eux de mener à bien leur mission dans de telles circonstances. Il ne s'agit pas d'un échec humanitaire, mais d'un choix politique et d'une attaque délibérée contre la capacité d'un peuple à survivre, perpétrée en toute impunité », conclut le communiqué.
Gaza est au bord d'un effondrement humanitaire total alors que les attaques israéliennes s'intensifient
La bande de Gaza est entrée dans une phase d'effondrement humanitaire total, avec de graves pénuries alimentaires, des hôpitaux défaillants et des boulangeries et des installations d'approvisionnement en eau hors service.
L'occupant israélien continue de mener des attaques meurtrières contre des civils dans la bande de Gaza, prenant pour cible des immeubles résidentiels, des abris de fortune et des hôpitaux, dans un contexte de blocus paralysant.
Les frappes incessantes font chaque jour de nouveaux morts et blessés.
Selon les derniers chiffres du ministère palestinien de la Santé à Gaza, 25 personnes ont été confirmées mortes et 89 autres blessées au cours des dernières 24 heures. Parmi les morts, trois corps ont été retrouvés dans les décombres. De nombreuses autres victimes restent coincées sous les décombres ou sur des voies inaccessibles, où les équipes d'urgence et de défense civile ne peuvent pas les atteindre.
Depuis le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont fait 1652 morts et 4391 blessés. Le bilan cumulé depuis le début de la campagne militaire, le 7 octobre 2023, s'élève à 51 025 morts et 116 432 blessés.
Gaza au bord de l'effondrement humanitaire
La bande de Gaza est entrée dans une phase d'effondrement humanitaire total, avec de graves pénuries alimentaires, des hôpitaux défaillants et des boulangeries et des installations d'approvisionnement en eau hors service. La menace de pertes humaines massives dues à la famine et aux maladies est très forte.
Dans un communiqué, le Bureau des médias du gouvernement à Gaza a averti que la situation humanitaire était désormais dans un état de déliquescence totale. Il a attribué cette situation à une politique délibérée de blocus et de famine provoquée, menée par Israël, soulignant que l'aide humanitaire était totalement coupée depuis plus de six semaines consécutives.
Le bureau a qualifié la situation actuelle de catastrophe humanitaire totale. La famine menace désormais la vie de la population civile de Gaza, en particulier celle de plus de 1,1 million d'enfants souffrant de malnutrition aiguë.
La population est confrontée à une grave pénurie de nourriture, d'eau et de services médicaux, les produits de première nécessité n'étant plus disponibles.
La famine comme arme de guerre
Les longues files d'attente pour obtenir de la nourriture sont devenues une réalité quotidienne dans toutes les provinces de Gaza. L'occupation israélienne a délibérément pris pour cible 37 centres de distribution d'aide humanitaire et 28 cuisines communautaires, les bombardant et les rendant inutilisables.
Selon le Bureau des médias du gouvernement, cela reflète une politique systématique consistant à utiliser la famine comme méthode de guerre contre les civils.
Le bureau a souligné que la crise à Gaza n'est pas une situation d'urgence temporaire, mais un acte calculé de punition collective. Il a qualifié la situation de crime de guerre, perpétré par les forces israéliennes avec la complicité internationale, en particulier de pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France, qu'il a accusés de fournir une couverture politique et militaire à ce qu'il a qualifié de campagne de génocide.
Le blocus humanitaire aggrave les souffrances de la population
Les autorités israéliennes d'occupation continuent d'empêcher l'entrée de l'aide humanitaire et du carburant à Gaza, alors que des milliers de camions de secours sont bloqués aux points de passage depuis des semaines.
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Le blocus affecte tous les aspects de la vie quotidienne et menace la survie de plus de 2,4 millions de Palestiniens vivant dans la bande de Gaza.
Le Bureau des médias du gouvernement a indiqué que les services essentiels sont au bord de l'effondrement total. Les hôpitaux fonctionnent à capacité minimale, manquant à la fois de médicaments et de carburant. Beaucoup pourraient fermer complètement dans les deux semaines si l'approvisionnement en carburant n'est pas rétabli.
Les boulangeries ont déjà cessé de fonctionner en raison de la pénurie de farine et de sources d'énergie, et les stations d'eau ont cessé de fonctionner en raison de l'épuisement des réserves de carburant et des coupures d'électricité, ce qui affecte particulièrement les installations de dessalement.
Les gouvernements appelés à agir
Alors que la situation se détériore, le Bureau des médias du gouvernement a lancé un avertissement sévère quant au risque de perte massive de vies humaines due à la famine, aux maladies et à l'effondrement des services de santé.
Il a appelé à une intervention internationale immédiate pour mettre fin aux actes de génocide et de nettoyage ethnique commis par Israël.
Le bureau a exhorté la communauté internationale à faire pression sur les autorités israéliennes pour qu'elles lèvent le blocus, ouvrent les points de passage et autorisent l'acheminement sans restriction de l'aide humanitaire et du carburant, conformément au droit international et aux principes humanitaires.
Il a conclu en déclarant que le silence persistant de la communauté internationale face à ces crimes constituait une complicité inacceptable.
Auteur : Al-Mayadeen
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16 avril 2025 - Al-Mayadeen - Traduction : Chronique de Palestine