Caitlin JOHNSTONE
Le trio de hip-hop irlandais Kneecap fait l'objet d'une enquête de la police antiterroriste britannique à la suite d'une apparition controversée au cours de laquelle le groupe s'est produit devant les mots « FUCK ISRAEL, FREE PALESTINE » lors d'un festival de musique aux États-Unis.
L'indignation sioniste suscitée par l'incident a conduit à la 𝕏 diffusion d'une vidéo sur Twitter par un certain Danny Morris, qui travaille pour le Community Security Trust, une organisation britannique qui soutient Israël au nom de la lutte contre l'antisémitisme. La vidéo montre apparemment Kneecap scandant « Up Hamas, up Hezbollah » lors d'un concert à Londres en novembre dernier, ce qui est la raison officielle pour laquelle le groupe fait aujourd'hui l'objet d'une enquête.
En désignant le Hamas et le Hezbollah comme des organisations terroristes et en adoptant ensuite des lois contre le soutien aux groupes terroristes interdits, le gouvernement britannique s'est effectivement donné le pouvoir d'étouffer tout discours pouvant être considéré comme soutenant les groupes armés qui s'opposent aux abus d'Israël au Moyen-Orient aujourd'hui, et il a utilisé ce pouvoir pour persécuter les journalistes et les activistes au Royaume-Uni.
Some facts pic.twitter.com/hoVZrqg1hl— KNEECAP (@KNEECAPCEOL) 𝕏 April 24, 2025
Il ne s'agit là que de l'un des derniers incidents dans l'assaut constant contre les droits à la liberté d'expression auquel nous assistons dans les pays occidentaux qui se sont alignés sur l'État d'Israël pendant l'holocauste de Gaza,
Dans le Michigan, les domiciles de manifestants pro-palestiniens 𝕏 auraient été perquisitionnés par le FBI et par la police de l'État et la police locale, avec de nombreux militants détenus et des appareils électroniques saisis en vertu de mandats de perquisition.
Une nouvelle politique dévoilée par les Instituts nationaux de la santé de l'administration Trump interdit aux chercheurs et aux employés des universités de participer à tout activisme impliquant le boycott ou le désinvestissement de l'État d'Israël, ou même de préconiser de telles mesures.
Les agents de la police de New York suivraient une formation sur la lutte contre l'antisémitisme qui leur apprendrait que les keffiehs et les pastèques sont des symboles antisémites et que des expressions telles que « colonialisme des implantations » et « tous les yeux sur Rafah » sont des exemples d'incitation à la haine antisémite.
Jeudi, un juge a décidé que l'étudiante de l'université de Tufts, Rümeysa Öztürk, serait transférée dans l'État du Vermont, alors que l'administration Trump se bat pour l'expulser. Le seul délit d'Öztürk est d'avoir écrit un article d'opinion dans le journal de l'université, dénonçant légèrement les atrocités commises par Israël à Gaza.
Tout cela intervient alors qu' un nouveau sondage révèle qu'une majorité d'Américains s'oppose à la nouvelle politique de l'administration Trump consistant à expulser les étrangers qui expriment des opinions erronées sur Israël. Ils retirent aux citoyens américains le droit d'entendre ce que les critiques d'Israël ont à dire, et ils le font directement contre la volonté des citoyens américains eux-mêmes.
This is a common tactic by the pro genocide crowd to manufacture false accusations of antisemitism.Insist on walking through a protest (one that includes Jews) Instead of around it. Then claim you were blocked because you were Jewish. t.co
— Rafael Shimunov (@rafaelshimunov) 𝕏 April 23, 2025
Les apologistes d'Israël font circuler 𝕏 une vidéo qui, selon eux, 𝕏 montre des militants pro-palestiniens empêchant des étudiants juifs de traverser le campus de l'université de Yale. Cette vidéo illustre parfaitement la fausse crise de l'« antisémitisme » dont on nous dit qu'elle nécessite l'élimination des droits à la liberté d'expression dans toute la civilisation occidentale.
Si vous regardez le clip, vous verrez un étudiant portant une kippa être filmé par quelqu'un derrière lui et demander à traverser directement ce qui semble être un groupe relativement petit d'activistes au milieu d'une manifestation contre le génocide. On entend les manifestants lui dire de les contourner, ce que toute personne normale fait lorsqu'elle souhaite se trouver de l'autre côté d'un corps humain physique (ou de tout autre objet physique), et l'on peut clairement voir des personnes les contourner à l'arrière-plan de la vidéo.
C'est comme si vous vous approchiez d'une équipe de pom-pom girls au milieu d'une pyramide humaine, que vous demandiez à la traverser et que vous prétendiez qu'elle a refusé de le faire parce qu'elle déteste votre religion. C'est tout simplement complètement fou, mais c'est partagé très sérieusement par des experts et des politiciens sionistes comme le signe d'une crise d'antisémitisme dans une université de premier plan. C'est le genre de preuves que l'on cite pour justifier la nécessité de supprimer la liberté d'expression dans notre société.
Je vais continuer à le dire et à le répéter jusqu'à ce que le message passe : Le sionisme est la plus grande menace pour la liberté d'expression dans le monde occidental aujourd'hui. Rien n'érode plus rapidement le droit à la liberté d'expression que le soutien apporté par les gouvernements occidentaux à l'État d'apartheid d'Israël et aux atrocités qu'il commet.
Il ne s'agit plus seulement de Gaza. Il ne s'agit pas seulement de quelques étrangers au Moyen-Orient. Il s'agit de vous. Il s'agit de vos droits. Il s'agit de votre droit à dire la vérité, même si cette vérité met vos dirigeants mal à l'aise.
Même si vous n'êtes pas suffisamment moral et compatissant pour vous opposer à un génocide en soi, vous devriez au moins vous opposer à l'érosion de vos libertés personnelles pour votre propre bien.
Caitlin Johnstone
Traduction "m'est avis que le fascisme revient sous couvert de lutte contre l'antisémitisme" par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles