La CPI se range une fois de plus du côté du génocide
Par Story Ember leGaïe, le 24 avril 2025
(La CPI n'a pas infirmé la décision rendue en novembre 2024 par la Chambre préliminaire. Elle a rejeté l'appel d'Israël pour irrecevabilité, mais a ordonné à la Chambre préliminaire de réexaminer sa compétence, reportant ainsi de facto la justice sans suspendre les mandats d'arrêt. La suite de cet article tient compte de cet éclairage).
La Cour pénale internationale vient de cracher sur tous les principes qu'elle prétend défendre.
Le 24 avril, la Chambre d'appel de la CPI a rejeté l'appel d'Israël, mais a ensuite fait volte-face, ordonnant à la Chambre préliminaire de reconsidérer la contestation de sa compétence. Cette décision de novembre 2024 avait à juste titre permis la délivrance de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense Gallant pour leur rôle dans le génocide en cours à Gaza.
Aujourd'hui, la CPI n'a pas annulé les mandats, mais elle a ouvert la porte à un report, un bouclier procédural, une nouvelle couche d'obscurcissement juridique, une nouvelle occasion pour le régime d'apartheid d'échapper à la justice.
Soyons clairs : ce n'est pas de la neutralité. C'est de la complicité.
Le génocide à Gaza n'a pas cessé. Plus de 128 000 Palestiniens sont morts. Les hôpitaux sont bombardés. Les enfants sont affamés. Des charniers sont découverts dans les zones occupées par l'armée israélienne.
Les preuves sont accablantes, et pourtant la CPI accorde crédit à l'argument de l'occupant selon lequel elle n'aurait pas compétence pour poursuivre un génocide.
Pourquoi ? Parce que la CPI n'a jamais été conçue pour tenir les États colonialistes pour responsables. Elle a été créée pour gérer les excès de l'empire tout en préservant ses fondements.
Voilà pourquoi des dirigeants africains ont été poursuivis alors que des criminels de guerre américains et israéliens se voient décerner les honneurs. Voilà pourquoi les Palestiniens doivent mendier que justice leur soit rendue auprès des institutions mêmes qui les font disparaître.
Ce n'est pas une question de complexité juridique. Il s'agit du pouvoir.
Lorsque la CPI retarde la justice, elle ne se contente pas d'échouer. Elle contribue à perpétuer le génocide. Elle accorde à Israël plus de temps pour bombarder les travailleurs humanitaires, affamer les enfants, rayer Gaza de la carte et donner son feu vert aux déplacements massifs sous prétexte de "nécessité militaire".
La décision de la CPI n'est pas neutre, c'est un message aux Palestiniens, signifiant que le droit international ne les sauvera pas.
Mais les Palestiniens le savaient déjà.
Ils se sont organisés, ont résisté et ont survécu au génocide bien avant l'existence de la CPI. Et ils continueront à se battre pour leur libération, avec ou sans l'autorisation de la Cour. Le génocide n'a pas besoin d'un débat procédural de plus. Il doit être aboli. Fini le temps où les deux camps s'affrontent. Fini les pirouettes juridiques. Fini de dorloter un État génocidaire sous prétexte qu'il est soutenu par les dollars américains. La CPI vient de prouver ce que les Palestiniens ont toujours dit : le droit international ne fonctionne que pour les puissants. Pour tous les autres, la solidarité est la seule justice à laquelle nous pouvons nous fier.
Traduit par Spirit of Free Speech
Marginalia Subversiva
The ICC Just Sided with Genocide-Again
(CORRECTION: The ICC did not reverse the Pre-Trial Chamber's November 2024 ruling. It dismissed Israel's appeal as inadmissible, but ordered the Pre-Trial Chamber to reconsider jurisdiction-functiona...
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