26/04/2025 ssofidelis.substack.com  11min #276146

Après la visite de Ben-Gvir, Yale interdit un groupe pro-palestinien

Par Sharon Zhang, le 25 avril 2025

La riposte de l'université contre Yalies4Palestine fait suite aux manifestations sur le campus contre la visite à New Haven d'Itamar Ben-Gvir, le ministre extrémiste de la Police israélienne.

Suivi de "Le FBI et la police font une descente chez des militants palestiniens dans le Michigan"

L'université de Yale a révoqué mercredi le statut officiel d'un groupe étudiant pro-palestinien après que des centaines d'étudiants ont protesté contre la conférence donnée cette semaine par le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, bien que le groupe a déclaré ne pas être responsable de l'organisation de la manifestation.

Les étudiants de Yale ont  rétablis leur campement de solidarité avec Gaza pour protester contre le discours prononcé mercredi par Ben-Gvir. Environ 200 manifestants s'étaient rassemblés mardi soir, peu avant que les organisateurs ne dissolvent le campement en raison de menaces de représailles de la part de l'université.

L'université a déclaré dans un communiqué qu'elle a révoqué le statut de Yalies4Palestine après que des étudiants manifestants ont enfreint les "règles relatives aux horaires, aux lieux et aux conditions" de l'université. Elle a ajouté que l'administration enquête sur la manifestation et que les auteurs présumés de ces infractions

"feront l'objet de poursuites judiciaires et de mesures disciplinaires, notamment des blâmes, des mises à l'épreuve, des suspensions ou des expulsions".

[Ben-Givr a été  invité à prendre la parole à New Haven par Shabtai, un groupe de discussion juif qui ne fait pas officiellement partie de Yale mais a été  cofondé par des personnes affiliées à l'université, notamment l'actuel sénateur américain Cory Booker et le rabbin Shmully Hecht. La conférence informelle de Ben-Givr à l' Anderson Mansion, près du campus, a été suivie par des étudiants et des membres du corps enseignant de Yale.]

La suspension de Yalies4Palestine intervient deux jours seulement après que l'université de Yale  a signé une déclaration commune s'engageant à permettre à ses étudiants et à son personnel d'exprimer leurs points de vue "sans crainte de représailles, de censure ou d'expulsion" face à la répression de l'administration Trump, déclenchée en grande partie par la vague de manifestations sur les campus au printemps dernier contre le génocide perpétré par Israël.

Yalies4Palestine, la section de Yale de Students for Justice in Palestine, a déclaré ne pas être responsable de l'organisation de la manifestation, selon le Yale Daily News, mais avoir simplement partagé des messages sur les réseaux sociaux pour amplifier l'événement. Des messages publiés par des groupes pro-palestiniens de Yale  sur les réseaux sociaux ont indiqué que le campement a été installé par un groupe autonome.

Yalies4Palestine s'est engagé à poursuivre son combat. Un important  groupe de militants a en effet  continué à manifestercontre Ben-Gvir mercredi, au moment de l'événement, et la police a arrêté  au moins un militant au cours des manifestations.

"Yalies4Palestine n'est pas seulement une organisation étudiante", a  écrit le groupe sur les réseaux sociaux. "Yalies4Palestine est un mouvement. Gaza est au cœur de nos préoccupations. Nous n'arrêterons pas. Nous ne baisserons pas les bras".

Ben-Gvir est extrémiste, même selon les normes du gouvernement israélien actuel dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui est déjà considéré comme l'un des gouvernements les plus d'extrême droite et anti-palestiniens de l'histoire d'Israël.

Le ministre de la Police fait l'objet de  régulières manifestations en Israël en raison de ses propositions politiques extrémistes, et il a 𝕏 été contesté par des militants israéliens aux États-Unis lorsqu'il a atterri en Floride en début de semaine.

Chef des forces de police israéliennes, Ben-Gvir  contribue à mener la charge en faveur de l'annexion de la Cisjordanie occupée et a ouvertement appelé Israël à réinstaller Gaza.

Ses opinions d'extrême droite et anti-palestiniennes étaient même considérées comme si extrêmes dans sa jeunesse qu'il  a été interdit de servir dans l'armée israélienne, même lors des  massacres aveugles et des expulsions forcées de Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie dans les années 1970 et 1980.

Juste avant sa visite à Yale mercredi,  Ben-Gvir s'est vanté d'une réunion avec des dirigeants républicains au cours de laquelle ils ont convenu que "les dépôts de nourriture et d'aide [à Gaza] doivent être bombardés afin de créer une pression militaire et politique", alors même que l'ONU a averti que la catastrophe humanitaire en Israël a atteint de nouveaux sommets après 50 jours de blocus total de l'aide humanitaire par Israël.

Traduit par  Spirit of Free Speech

* Sharon Zhang est rédactrice d'actualités chez Truthout, où elle couvre la politique, le climat et le travail. Avant de rejoindre Truthout, Sharon a écrit des articles pour Pacific Standard, The New Republic, et d'autres publications. Elle est titulaire d'une maîtrise en études environnementales. Vous pouvez la retrouver sur  Twitter et  Bluesky.

 Partager ★ Spirit Of Free Speech

 consortiumnews.com

Le FBI et la police font une descente chez des militants palestiniens dans le Michigan

Par  Michael Arria, le 23 avril 2025

Le FBI et autres forces de l'ordre ont fait une descente chez plusieurs personnes dans le Michigan, visant apparemment un certain nombre d'étudiants militants liés aux manifestations de solidarité avec Gaza à l'université du Michigan.

Dans la matinée du 23 avril, le FBI et d'autres forces de l'ordre ont exécuté des mandats de perquisition dans plusieurs maisons à Ann Arbor, Ypsilanti et Canton Township, dans le Michigan. Les raids auraient visé plusieurs étudiants organisateurs liés aux manifestations de solidarité avec Gaza à l'université du Michigan.

Selon le groupe Students Allied for Freedom and Equality (SAFE), les agents ont saisi les appareils électroniques des étudiants et un certain nombre d'effets personnels. Quatre personne ont été  arrêtées, mais ont finalement été libérées.

La TAHRIR Coalition, un mouvement étudiant appelant au désinvestissement en Israël, a déclaré que les agents ont initialement refusé de présenter leurs mandats lors de la perquisition à Ypsilanti. Ils n'ont pas été en mesure de confirmer si l'ICE était présent lors de la perquisition.

"Nous remettons en question la nature agressive des raids menés ce matin au domicile de militants, qui font suite à l'utilisation abusive récente des pouvoirs judiciaires dans le Michigan et dans tout le pays à l'encontre de militants pro-palestiniens", a déclaré Dawud Walid, directeur exécutif du CAIR-MI, dans un communiqué. "Dans n'importe quel autre contexte, des infractions mineures de ce type seraient traitées par les forces de l'ordre locales ou renvoyées devant des procureurs locaux élus, et ne donneraient pas lieu à une intervention fédérale. Cette réponse disproportionnée renforce encore l'impression que les étudiants musulmans et arabes, ainsi que ceux qui leur sont solidaires, sont traités de manière excessivement hostile par les forces de l'ordre par rapport à ceux qui commettent des actes hostiles à l'égard des musulmans américains".

Répression croissante dans le Michigan et l'ensemble du pays

Un porte-parole du bureau du FBI à Detroit  a refusé d'expliquer pourquoi les mandats ont été exécutés, mais a confirmé que l'affaire est traitée par le bureau de la procureure générale du Michigan, Dana Nessel.

Mme Nessel a  refusé de confirmer si les perquisitions sont liées à l'activisme palestinien, mais son bureau a déjà ciblé agressivement le mouvement. L'automne dernier, Mme Nessel a engagé des poursuites pénales contre au moins  11 manifestants impliqués dans le campement de l'université du Michigan en faveur de Gaza.

Une  enquête menée par The Guardian a révélé que des membres du conseil d'administration de l'université du Michigan ont fait pression sur Mme Nessel pour que des poursuites soient engagées contre les étudiants. Le rapport indique que six des huit membres du conseil d'administration ont versé au total plus de 33 000 dollars à la campagne électorale de Mme Nessel.

Après que les membres du conseil d'administration ont demandé que des mesures soient prises, Mme Nessel a repris l'affaire, alors qu'elle avait été confiée au procureur local Eli Savit, un geste extrêmement rare, car ce sont généralement les procureurs locaux qui traitent ce type d'affaires.

"Le mécontentement apparent de l'université du Michigan à l'égard des procureurs locaux trouve son origine dans un sit-in organisé en novembre sur le campus, au cours duquel la police d'Ann Arbor a arrêté un groupe de 40 manifestants", explique l'enquête du Guardian. "[Savit avait]  annoncé en mai son intention de classer 36 affaires et de recommander quatre peines légères dans le cadre de programmes de réinsertion".

"Cela a provoqué la colère des administrateurs pro-israéliens de l'université et du département de police, qui réclamaient des poursuites plus rápides et plus sévères, selon des sources proches du dossier", poursuit l'article. "Ils ont alors demandé à Mme Nessel de se saisir des affaires et la police universitaire a envoyé des demandes de mandat à son bureau".

Au début du mois, des agents fédéraux de l'immigration ont  arrêté et interrogé l'avocat Amir Makled, qui représente l'un des étudiants visés.

M. Makled, qui revenait d'un voyage en République dominicaine avec sa famille, a été interrogé pendant 90 minutes, mais a refusé de remettre son téléphone aux agents.

"La fouille de mon téléphone n'a rien à voir avec le terrorisme, elle a seulement pour but de me dissuader de m'engager dans cette cause, à mon avis", a déclaré Makled  à la NPR après l'incident. "Je défends les étudiants. Je défends les immigrants et les dissidents politiques. Et je pense que c'était une façon d'essayer de me dissuader de m'occuper de ce genre d'affaires".

La répression croissante dans le Michigan s'inscrit dans le cadre d'une répression plus générale du mouvement palestinien à l'échelle nationale par l'administration Trump.

Au cours des  dernières semaines, le gouvernement a révoqué des centaines, voire des milliers, de visas étudiants, dont beaucoup ont été délivrés à des personnes qui ont protesté contre le génocide à Gaza ou critiqué Israël publiquement.

Cette semaine, le sénateur Ed Markey (D-MA) et les représentants Ayanna Pressley (D-MA), Jim McGovern (D-MA), Troy Carter (D-LA) et Bennie Thompson (D-MS) 𝕏 se sont rendus dans un centre de détention pour immigrants en Louisiane afin de rencontrer Rümeysa Öztürk, doctorante à Tufts, et Mahmoud Khalil, récemment diplômé de Columbia, qui font tous deux l'objet d'une procédure d'expulsion pour leur soutien à Gaza.

"Nous ne pouvons rester les bras croisés alors que l'administration Trump bafoue la liberté d'expression et détient illégalement des gens sans procédure régulière", a tweeté Pressley.

Traduit par  Spirit of Free Speech

 mondoweiss.net

 ssofidelis.substack.com