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L'ambassadeur français des enjeux maritimes, Olivier Poivre d'Arvor, lors de son audition à la Commission des affaires étrangères à l'Assemblée nationale, le 20 mars 2025 (capture d'écran).
L'ambassadeur français des enjeux maritimes, Olivier Poivre d'Arvor, a déclaré, le 28 avril, que la haute mer devait être un sanctuaire et non un eldorado pour l'extraction minière. Ces déclarations font suite à la signature, par le président américain Donald Trump, d'un décret remettant en cause l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM).
Lors d'une conférence de presse en ligne, l'ambassadeur français des enjeux maritimes, Olivier Poivre d'Arvor, a fustigé l'attitude des États-Unis visant à s'approprier les fonds marins en délivrant des permis d'extraction minière.
« Personne ne peut s'arroger le droit de détruire les océans, surtout ceux sur lesquels ils n'ont aucun droit territorial. C'est l'application stricte du droit international », a déclaré Olivier Poivre d'Arvor.
Selon lui, l'appel à la délivrance de permis d'exploitation en dehors des eaux sous juridiction et hors du cadre de l'AIFM représente une transgression du principe de non-appropriation de la haute mer.
Les abysses : un nouvel eldorado minier ?
En effet, la semaine dernière, le président américain, Donald Trump, a signé un décret remettant en cause l'AIFM, une institution onusienne compétente en matière de haute mer, mais dont les États-Unis ne sont pas membres.
Le diplomate français a tenu à rappeler, lors de la conférence de presse en ligne, que « les abysses ne sont pas à vendre » et « ne sont pas un eldorado : ce sont avant tout des sanctuaires ». Selon le droit international, les abysses de l'océan représentent un patrimoine commun de l'humanité.
Un rapport scientifique sur l'exploitation des fonds marins commandé par l'Élysée
En préparation du sommet des Nations unies sur les océans, qui se tiendra à Nice du 8 au 10 juin prochain, le président français a commandé un rapport scientifique sur l'exploitation des fonds marins.
L'auteur du rapport, l'ancien président du Muséum national d'Histoire naturelle Bruno David, préconise un moratoire sur l'exploitation minière en eaux profondes pendant au moins 10 à 15 ans, « ou jusqu'à ce que des connaissances suffisantes soient disponibles pour prendre des décisions éclairées ».
Selon ce même rapport, l'activité d'extraction minière « générerait de puissants panaches de sédiments pouvant s'étendre sur des dizaines à des centaines de kilomètres carrés », transportant « des métaux lourds susceptibles d'impacter toute la chaîne alimentaire ».