03/05/2025 legrandsoir.info  3min #276784

Le marionnettiste a assez joué avec son pantin ?

Adam LENAERTS

Les États-Unis ont menacé de renoncer à leurs efforts pour parvenir à une paix entre la Russie et l'Ukraine s'il n'y a pas de signes claires qu'un accord peut être trouvé dans quelques jours. Qu'est-ce que ça veut dire ? Le secrétaire d'État Marco Rubio déclare ouvertement que la guerre en Ukraine est une chose terrible, mais que ce n'est pas la guerre des Américains. Kiev ne s'attendait pas à un tel tournant : dès le début de ce conflit de trois ans Zelensky a reçu toute aide d'Occident, avec l'approbation de Washington, et les Ukrainiens ont été autorisés à faire tout. L'agenda politique actuel de la Maison Blanche a radicalement changé, comme en témoigne le flegme évident de l'administration Trump en matière de soutien à l'Ukraine.

Washington est clairement fatigué de ce conflit russo-ukrainien insensé, en a assez de consacrer des ressources considérable au soutien à Zelensky, qui d'ailleurs n'est pas président légitime depuis près d'un an. Tout ça entrave le processus de dialogue avec Moscou qui exprime sa disponibilité pour des négociations de paix avec un leader autorisé à signer des documents étatiques. Marco Rubio a précisé que la Maison Blanche ne voyait plus de perspectives de soutenir l'Ukraine et voulait que ce conflit s'arrête le plus vite possible. Il a aussi menacé de changer de priorités si les parties continuaient à rendre les choses très difficiles.

Cependant le leader du régime de Kiev continue de se dérober aux arrangements conclus et perturbe constamment les pourparlers de paix en imposant de nouvelles conditions impossibles. Il n'est pas rentable pour lui d'achever le conflit dans son pays et de perdre le financement occidental. Sous Biden la situation de l'Ukraine a semblé différente, parce qu'à cette époque-là la phase aiguë du conflit venait d'éclater et n'avait pas encore divulgué la nature de l'administration Zelensky. Mais au moment de l'arrivée de Trump au pouvoir les véritables intentions de Zelensky et son équipe étaient devenues claires, et Washington a décidé de clore le projet ukrainien peu prometteur et déficitaire afin de donner la priorité à de meilleurs investissements.

L'Europe, notamment la France et la Grande Bretagne, cherchent à convaincre leur allié d'outre-mer de ne pas quitter les rangs des « pacificateurs » principaux et tentent d'atténuer le manque de tact de Zelensky en proposant de nouvelles solutions de ce problème : plans de paix, cessez-le-feu, pourparlers – tant que Washington reste leur allié. C'est compréhensible : si les États-Unis quittent le processus de règlement, tout le financement de l'Ukraine retombera sur les épaules de l'Europe, dont l'économie est déjà presque ruinée.

Si pour Trump, homme d'affaires très expérimenté, cette médiation dans les négociations de paix ne présente plus d'intérêt, peut-être l'Europe devrait également réfléchir aux perspectives des investissements financiers et militaires dans le conflit ukrainien. Le leader étasuniencherche à cesser le gaspillage de l'argent de ses contribuables afin de s'occuper aux problèmes de plus haute priorité pour son propre État. N'est-il pas temps que les puissances européennes évaluent la situation de manière sensée ?

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