06/05/2025 reseauinternational.net  13min #277011

Comment l'imposture de l'économie ?

par Gilbert Guingant

Comment l'imposture économique ? Nous avions utilisé ce titre à l'issue d'analyses sur les floutages économiques. Depuis, nous avons découvert le livre-somme éponyme de Steve Keen de septembre 2017. Le lien entre nos deux démarches c'est la logique forte. Cette première avancée contiendra, de ce fait, nos propres approches et ce qui dans les analyses de Keen nous touche le plus... Chaque texte trouvant la méthode qui l'accouche le mieux. Rappelons, cependant, la gravité de la mystification économique : quasiment toutes les décisions politiques, que subissent 85 % de l'Humanité (les autres sont ces «privilégies» complètement illégaux ou leurs larbins abusés !) repose sur une théorie dominante ERRONÉE. Les synonymes d'imposture au sommet étant, dès lors : ces dissimulations persistantes et ces contre-vérités qui gangrènent tout !

1. «L'imposture économique» c'est que l'analyse de la demande des consommateurs ne tient pas la route. Car ? Ce sont juste l'agrégation du modèle individuel «idéalisé» qui doit rester le même identique pour tout le monde. «Pour que la loi de la demande s'applique, il ne peut y avoir qu'un unique consommateur achetant une unique marchandise (p. 138)». Ce qui ne se trouve jamais dans la réalité. Dès qu'il a 2 consommateurs «rationnels» additionnés, ils génèrent un marché «irrationnel». Ceci invalide donc Toute la loi dite «efficience des marchés» (celle qui dégoise «y'a qu'à laisser faire les marchés, ils savent tout» - or ils ne savent pas et il ne faut pas les laisser faire !)... Et les contradictions vont plus loin encore : alors que l'économie néoclassique classique ne veut pas de l'égalité, diffamée comme «tous pareils» (alors que la réalité c'est «tous différents et sans nuire à quiconque» !), la voilà qui décrète, brutalement, tous pareils ; il n'y a qu'un consommateur «unique». Et toutes et tous «pareils» à ce modèle «fou» ont obligatoirement les mêmes goûts - dans une uniformisation totale (ce qu'implique le parallélisme des courbes Engel entre les consommateurs)... En effet, ce modèle fait du consommateur un sous-dieu infaillible, qui reconnaît toujours son intérêt, demeure «hyper rationnel» (oui mais où cela ? Concrètement ?). Et le tout ? Conçu pour satisfaire le sur-dieu marché dont il le consommateur «efficient» (sic) - (puisque, dans ce cas, efficient c'est qui détruit... tout !) n'est que le sous-dieu. Excusez mais cette fable grotesque ne passe vraiment pas la rampe : n'y est ressenti que l'irrespect complet pour l'humain et les esprits brouillons et infantiles qui se trouvent derrière. En plus, du côté voyou de ces dits économistes qui ressort partout. Ainsi que leur grave paresse mentale : voici pourquoi les politiciens de métiers les... aiment tant ! Ici, il peut être affirmé que «la demande de marché» ne avoir les mêmes propriétés que la «loi de demande des consommateurs» : puisque ce n'est qu'un jeu de passe-passe où sont «agrégés» tous les autres consommateurs sur la courbe de demande du consommateur unique - comme une photocopie ou un clone. Ce qui fait que la demande de marché ne peut être prouvée, n'est pas fondée et demeure dans la plus claire irrationalité. Rien n'est à l'équilibre ! Voici qui n'aura pas nécessité tant de mots et un langage trop compliqué afin de le formuler.

 2. L'analyse de la demande des consommateurs ne tient pas la route

Ici - et que pour cette rubrique - nous allons prolonger l'analyse. Afin de toucher, même superficiellement, ce qu'est un débat de fond. Et parce que les analyses sur les consommateurs demeurent assez cruciales dans le dispositif général. En très résumé : nous allons passer des méthodes employées aux des vérifications évitées, des manipulations de résultats au comment se voit tordu (déloyalement) tout le sens global (le tout afin d'assener, sans discussion, une loi vraiment fausse)... Le procédé et le processus sont toujours les mêmes : est affirmée une assertion en précisant qu'elle va être démontrée et elle n'est... pas démontrée. Ce qui n'était que supposition devient dogme qui ne sera plus jamais remis en question. Ainsi, la fameuse «loi de l'offre et de la demande» s'est fossilisée en : «l'offre égalise la demande au prix d'équilibre». Prix d'équilibre qui n'existe pas. Oui, parce qu'ont été écartés tous les obstacles qui se présentèrent lors de sa tentative de démonstration au point que : «le résultat - connu sous le nom de «condition de Sonnenschein-Mantel-Debreu (SMD)» - prouve que la «loi de la demande» ne s'applique pas pour la courbe de demande agrégée [soit le marché] (p.134- L'imposture économique)» Ce qui signifie ? Qu'il faudrait que nous soyons tous des Robinson Crusoë sur une île déserte afin que cela... fonctionne. Oui ces courbes ne concernent qu'un consommateur très isolé (dans une «société qui, elle, n'existe pas» selon la dangereuse nihiliste Margaret Thatcher). Et ? «La somme des intérêts» (qui se relie à la perfection de la main invisible) n'existe pas, ni l'un ni l'autre d'ailleurs. Voyons donc tout ce qui est ÉCARTÉ : c'est que 1) «les courbes d'indifférence» (pour les préférences innées (sic) du consommateur obligatoirement maximisateur rationnel de «son» utilité) et 2) la «courbe de demande individuelle» (impossible de «mesurer» la satisfaction personnelle si subjective) ne restent que des... suppositions vagues (par exemple, comment des préférences peuvent être «innées» (sic) ? c'est que le modèle de notre société actuelle serait écrit depuis toujours dans le ciel de l'éternité, là où l'Histoire ne peut pas exister - ce qui demeure dur à digérer tout de même) - suppositions, au départ, mais traitées en dogmes massifs, à l'arrivée ! De même... 3), les «courbes d'Engel» (si le revenu augmente une seule idée dans la tête du consommateur : maximiser son profit - ce qui n'est quasiment jamais le cas), 4) la chimère des «biens de Griffen» (ces biens que les pauvres peuvent seulement acheter). Oui ces 4 «preuves» toutes négatives par rapport à l'infaillibilité divine des marchés dits, pour cela, «efficients». Résultats contraires qui auront été «ignorées» comme preuve d'une connaissance... universelle. Or, dans cette économie néoclassique, jamais le réel n'est pris en compte puisque, à chaque fois qu'il va contredire ses simplifications, il va être préféré le choix halluciné «le réel n'existe pas, seul le dogme existe»...

Nous suivons, ici, toute la démarche entière une seule fois : le processus de falsifications sera toujours le même dans ces donc... non lois économiques. Qui n'en sont surtout pas : mais 1) doivent être apprises «telles qu'elles» dans les universités 2) doivent demeurer non discutées dans les médias lorsqu'elles servent de «démonstration illogique» pour des décisions politiques particulièrement nuisibles à l'intérêt du plus grand nombre... 3) toute critique argumentée étant toujours traitée comme si elle ne connaissait pas «la réalité. Alors qu'elle ne la connaît que trop». C'est ainsi qu'une théorie fausse (la néoclassique) se fait passer pour la SEULE VRAIE.... 4) or c'est à cause de ces abus insensés qu'ont eu lieu les catastrophiques crises et les krachs financiers - il est donc de grande urgence collective de contrer la supercherie !

Récapitulons (et ce sera pareil pour le savoir sur les entreprises, la micro économie et la macroéconomie). Le simplisme aberrant des non-lois de l'économie néoclassique telle «la demande baisse quand le prix baisse et augmente s'il augmente» n'admet pas qu'interviennent... les variations des revenus, l'intrusion des profits de certains et de comportement erratiques... irrationnels, d'autres. Puisque, à résumer, pour de tels résultats «magiques» il faut un effet de substitution... toujours négatif - or revenu, profits, représentations sociales s'en mêlent et modifient ce résultat... dit obligatoire et qui n'a pas le droit d'être différent. Et l'on consomme moins d'un produit dont le prix baisse, etc. Ce qui n'est pas... possible, mais existe bien cependant, etc. Ceci (dans le monde du réel et de son économie réelle) prouve qu'il n'est pas possible d'extrapoler les analyses «individuelles» au marché tout entier. Et que donc ? Le marché, la Bourse ne reposent sur absolument aucune loi. En visitant toutes les autres thématiques il va en aller de même. Ils n'ont absolument aucun Droit de se monopoliser (mettons donc le privé en concurrence avec le... public, nationalisons les «défaillants» soit quasiment tous !). Oui la Bourse est la plus inapte à «décider» (sur quels fondements ?) des «allocations des ressources collectives» fraudées par tant de spéculations. Donc jamais... rationnelles ! Ses activités ne peuvent être décrites comme défense du monde libre, défense de la démocratie, etc. puisque elles en sont... les ennemies ! Voici qui éclaircit amplement tous les débats. Et avec un effort pas si épuisant au départ. Les dits marchés ne sont pas rationnels mais suintent bien trop de... métaphysiques. Ce qui devient le plus... inexcusable !

2) - L'absence inadmissible de la vertu de prédiction. (oui tous ces personnages qui se braillent comme «tant au-dessus des autres» et qui, tous, osent «nous n'avons pas vu venir la crise». Or une bonne théorie... prédit ! Donc on voit venir..). Lorsque tout modèle qui reflète vraiment la réalité peut nous prédire et dire le futur ! Les modèles néoclassiques, eux, échouent lamentablement à prédire les crises comme à incorporer les effets de l'instabilité financière (ils agitent juste leur grigri dérisoire «tout est à l'équilibre»... donc les crises sont impossibles... elles «n'ont pas le droit» d'exister. Elles le prennent quand même !). Ce qui signifie que les crises économiques viennent, en grande partie, de l'incompréhension quasi complète de ces crises. Un des directeurs de la Fed étasunienne va même jusqu'à affirmer que «ces modèles macroéconomiques ne sont appropriés que pour des périodes sans crises» [exactement comme si les bateaux n'étaient prévus que «sans tempêtes» ou les voitures ne pourraient «rouler en côtes»... eh oui !]. Or ce sont ces modèles inappropriés qui amplifient et prolongent ces crises - faute de pouvoir générer des solutions afin d'y mettre fin... » Dès lors le modèle néoclassique représente une base inappropriée pour modéliser et comprendre le capitalisme (p. 73 - Steve Keen - L'imposture économique, septembre 2017)». Ce qui est plus qu'un scandale tout de même : comment «diriger» ce que l'on ne comprend absolument pas ? En laissant faire le grand n'importe quoi ? Et en sur-réprimant les braves gens, en les spoliant sans cesse, en semant partout iniquités et injustices, afin de faire continuer la... fumisterie.

Le même Ben S. Bernanke justifie que «À mon sens, le fait que Thornton et Bagehot aient fourni des résultats utiles au sujet de la politique macroéconomique constitue une mise en examen de la manière dont la science macroéconomique fondamentale est effectivement conçue (p. 71- ibidem). Sauf que Thornton et Bagehot sont interdits aux universités, non inscrits aux programmes et jamais portés à la connaissance des étudiants... Et donc ? «Si personne ne les lit, et si leurs idées ne font pas partie des outils que les étudiants apprennent, comment Bernanke peut-il les considérer comme partie intégrante de la science économique moderne (p. 71 - ibid.)». Exact : on ne peut inclure ce que l'on exclut à convenance, pour l'exclure à nouveau une fois qu'il a servi dans des exercices de malhonnêteté intellectuelle ! Juste des capricieux lunatiques c'est cela ? Concernant les modèles utilisés c'est : «Adopter un point de vue dynamique est une évidence dans toutes les disciplines scientifiques, sauf pour les économistes néoclassiques, qui restent figés sur une méthodologie statique qui date des années... 1870... ». Vraiment c'est abuser de l'abusif !

 3. La courbe d'offre n'existe pas : L'analyse de l'offre des entreprises est inconsistante

3) - Plus grave ? Ils ne savent pas du tout de quoi ils parlent (ce qui devient terrorisant lorsque tant de gouvernements prennent des décisions lourdes d'effets en «croyant» tout le contraire, que ces économistes floutés savent très bien de quoi ils parlent !)... «La crise financière a mis en évidence le fait que les économistes néoclassiques se trompaient profondément : les questions qu'ils ignoraient étaient vitales pour comprendre comment une économie de marché opère, et leur omission délibérée des dynamiques de dettes privées constitue la raison pour laquelle ils n'ont pu voir venir la crise (c'est aussi la raison pour laquelle ils sont les derniers à pouvoir y mettre fin) (p. 69)». Très clairement formulé. Le très dramatique problème mondial reste donc qu'ils aient tous été maintenus, sans la moindre sanction, bien au contraire - et contre tout ce que suggère la raison. En gros, plus on est incompétent et plus on cause de dégâts, plus l'on se prouve cynique et fainéant, plus l'on reçoit d'éloges. À moins que l'illégitime oligarchie ait si peu de personnages qui acceptent encore de détruire la société et la nature - qu'elle fait avec ce qu'il y a !

 4. Fin de l'idéologie de l'équilibre des marchés comme optimum social

«Et que de doubler tout simplement la quantité de monnaie centrale dans l'économie étasunienne en seulement 5 mois, alors même que le précédent doublement avait pris 13 ans (p. 63)». c'est franchement de l'inconscience. Ce qui fait se poser la question des motivations d'une telle décision ? «Il n'y a pas de flux de crédit, de prix des actifs ou d'augmentation de la valeur nette qui puisse conduire à un boom de l'emprunt, ni de paiement d'intérêts qui puisse indiquer un alourdissement du fardeau des dettes, ni non plus de variables de stock et de flux de trésorerie qui refléterait tout cela (p 68)». Et ? Il y a, là, de fausses urgences qui «permettent» des solutions nuisibles... alors que les véridiques urgences (protéger la biodiversité, comprendre le bouleversement climatique, rendre de nouveau les sols fertiles, empêcher les pollutions d'eau, d'air et de terre) sont toujours considérées comme... secondaires. Et que de tels lunatiques, non, ne doivent plus diriger. Ici c'est la vision du système financier très faussé qui ne serait que comme de l'huile de graissage dans une machine, celle qui ne connaît jamais d'incidents... même lorsqu'il y en a des tonnes. Et donc le système financier n'a aucun effet sur la conduite de ses tuyaux - mais si tous les Faits prouvent l'inverse... tout ceci parce que «les économistes néoclassiques croient qu'ils peuvent ignorer le système financier dans une analyse économique, et se concentrer sur des échanges «réels» effectués derrière le «voile de la monnaie» (...) ce qui suppose que l'économie réelle soit une machine miraculeuse qui retourne toujours dans un état de croissance stable et qui ne génère jamais d'effet collatéral indésirable - à l'instar d'une simple machine à hydrogène qui, une fois que vous avez retiré votre pied de l'accélérateur ou tiré sur le frein, retourne toujours à un régime stable de 3000 tours/minute, et se contente de pomper de l'eau pure dans l'atmosphère (p.69 - ibid.)». Ce conte de fées ne connaît pas la crise, ce qui signifie que dès qu'une crise survient tout ce mince échafaudage de bluettes s'effondre. Rien de vraiment réel dans ces dogmes figés dans une solennité... de mauvais aloi. Le vrai ne se planque jamais derrière le solennel, c'est même à cela qu'on le reconnaît : il peut définir du sacré, donc entrer dans une grande gravité collective, il ne sera jamais pesant d'une... contrainte à une accablante solennité. Pas besoin.

 L'énorme foutaise de l'économie

Ce qui nous montre ces personnages qui insistent vraiment pour se tromper comme des êtres au sommet d'une montagne d'irresponsabilités en cascades, ne se souciant de rien, mais qui insistent dramatiquement pour tout diriger sans... rien connaître.

Juste pour être sur la photo des vanités vaines.

Tels des rois fainéants qui refusent tout entrée de ce...

... réel que je ne saurais voir !

source :  Imagiter

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