Par Moon of Alabama - Le 9 mai 2025
Au cours des dernières semaines, le président américain Donald Trump a rompu les liens entre les problèmes de politique étrangère des États-Unis au Moyen-Orient et les considérations relatives aux intérêts d'Israël.
Le mois dernier, le premier ministre de l'« entité sioniste » Benjamin Mileikowsky Netanyahou s'est rendu à Washington DC pour pousser Trump à bombarder les installations nucléaires iraniennes. Au lieu de cela, Trump a annoncé de nouveaux pourparlers avec l'Iran. La tentative de Netanyahou a donc échoué :
Le mois dernier, le président américain Donald Trump a pris de court le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou en faisant le pari d'ouvrir immédiatement des négociations avec l'Iran....
Ce pivot vers des négociations avec l'Iran en avril a été un choc pour Netanyahou, qui s'était envolé pour Washington afin d'obtenir le soutien de Trump pour des frappes militaires sur les installations nucléaires iraniennes et a appris, moins de 24 heures avant un événement de presse conjoint de la Maison Blanche, que les pourparlers américains avec l'Iran commenceraient dans les jours qui suivaient, ont déclaré à Reuters quatre sources familières avec le sujet.
Ensuite, il y a eu le pivot de Trump à propos du Yémen, dont Netanyahou n'avait pas été informé :
Barak Ravid, analyste politique pour le média sioniste "Walla", a déclaré que l'accord de Trump avec le Yémen a fortement contrarié le Premier ministre israélien Netanyahou et Ron Dermer, un proche conseiller de Netanyahou.Soulignant que Trump a contourné le régime sioniste en concluant un accord de cessez-le-feu avec Ansarallah au Yémen, il a déclaré qu'il semble que la capacité d'Israël à influencer les négociations entre les États-Unis et l'Iran en vue de parvenir à un nouvel accord nucléaire ait été très limitée jusqu'à présent.
Le haut fonctionnaire israélien a déclaré qu'il ne savait rien de la décision de Trump. « Trump nous a pris par surprise«, a-t-il ajouté.
Le président américain Donald Trump a déclaré mardi soir lors d'une rencontre avec le Premier ministre canadien Mark Carney à la Maison Blanche que l'Ansarullah du Yémen avait annoncé qu'il ne combattrait plus les États-Unis, et que ces derniers cesseraient également leurs attaques contre le Yémen.
Nous apprenons aujourd'hui que les États-Unis sont prêts à aider l'Arabie saoudite à mettre en place un programme nucléaire civil sans exiger une normalisation entre l'Arabie saoudite et Israël :
Les États-Unis n'exigent plus que l'Arabie saoudite normalise ses liens avec Israël comme condition pour progresser dans les négociations sur la coopération nucléaire civile, ont déclaré à Reuters deux sources au fait du dossier, à l'approche de la visite du président américain Donald Trump la semaine prochaine.L'abandon de la demande que l'Arabie saoudite établisse des relations diplomatiques avec Israël serait une concession majeure de la part de Washington. Sous l'ancien président Joe Biden, les négociations nucléaires étaient un élément d'un accord plus large entre les États-Unis et l'Arabie saoudite, lié à la normalisation et à l'objectif de Riyad de conclure un traité de défense avec Washington.
Le changement de politique à l'égard de l'Iran, du Yémen et de l'Arabie saoudite est une surprise. Les Israéliens s'attendaient manifestement à disposer d'un droit de veto, ou du moins d'un droit de regard, sur ces trois sujets.
Il s'agit d'un changement fondamental dans la politique américaine. On imagine mal un président Joe Biden ou Kamala Harris snobant Netanyahou sur ces trois importants problèmes.
Ce changement intervient alors que Trump a renvoyé son conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, pour avoir eu des « contacts trop intensifs » avec le bureau de Netanyahou. Il a également annulé les frappes contre l'Iran qu'Israël et Waltz avaient planifiées.
Le comportement manipulateur de Netanyahou est probablement à l'origine de ces changements :
Le président américain Donald Trump a décidé de couper les contacts directs avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, selon un rapport publié jeudi.Yanir Cozin, correspondant de la radio de l'armée israélienne, a déclaré dans un message sur son compte X que Trump avait pris cette décision après que des proches collaborateurs eurent dit au ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, que le président pensait que Netanyahou le manipulait.
Un fonctionnaire israélien a ajouté que le ton de Dermer lors des récentes discussions avec des personnalités républicaines de haut rang sur ce que Trump devrait faire a été perçu comme arrogant et inutile.
Le fonctionnaire a déclaré que des personnes de l'entourage de Trump lui ont dit que « Netanyahou le manipulait«.
« Il n'y a rien que Trump déteste plus que d'être dépeint comme un imbécile ou quelqu'un qui se fait manipuler. C'est pourquoi il a décidé de couper les ponts avec Netanyahou«, a ajouté le fonctionnaire.
Hier, Ron Dermer s'est rendu à la Maison Blanche :
Le président Trump a rencontré jeudi le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, un proche confident du Premier ministre Benjamin Netanyahou, et a discuté des négociations nucléaires avec l'Iran et de la guerre à Gaza, selon deux sources informées de la rencontre....
Dermer a rencontré mercredi le secrétaire d'État Marco Rubio et lui a fait part des préoccupations israéliennes, a indiqué une source informée.
Jeudi, Dermer a eu plusieurs réunions à la Maison Blanche, dont une avec Trump. Le vice-président Vance, Rubio et l'envoyé de la Maison Blanche Steve Witkoff assistaient également à la réunion, selon une source. La secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a confirmé que Trump avait rencontré Dermer et a précisé qu'il s'agissait d'une « réunion privée«.
Le rapport suivant est probablement basé sur ces entretiens :
Le président américain Donald Trump est déçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, rapporte Israel Hayom, citant deux « sources haut placées proches du président ».Selon le quotidien de langue hébraïque, lors de conversations à huis clos, Trump a déclaré qu'il allait progresser sur ses objectifs au Moyen-Orient sans attendre Israël.
Dans le cadre d'un accord avec l'Arabie saoudite, Trump souhaite qu'Israël soit un élément central de l'accord, mais « Netanyahou tarde à prendre les décisions nécessaires », écrit Ariel Kahana d'Israel Hayom, qui avait interviewé Trump à Mar-A-Lago l'année dernière.
Trump est également toujours en colère contre Netanyahou et son entourage pour ce qu'il considère comme une tentative de pousser la Maison Blanche à une action militaire contre le programme nucléaire iranien, affirment les sources.
On ne sait pas encore jusqu'où ira la rupture apparente entre les souhaits d'Israël et les politiques de Trump.
Dimitri Lascaris @dimitrilascaris - 𝕏 7:21 AM - 9 mai 2025Lorsque Biden était en fonction, les médias occidentaux et israéliens ont rapporté à maintes reprises que Biden était « frustré » par Netanyahu, mais Biden continuait à armer Israël jusqu'aux dents sans prendre aucune mesure concrète pour mettre fin au génocide.
Nous avons maintenant droit à ce même théâtre Kabuki de la part de l'administration Trump.
Je suis plus optimiste sur ce point. Même lorsque Biden se disait frustré par Netanyahou, il n'a pas modifié la politique étrangère américaine dans un sens moins favorable à Israël.
Trump l'a fait à trois reprises. Il pourrait donc s'agir de bien plus que du théâtre politique.
Nous ne pouvons qu'espérer qu'il utilisera cette nouvelle liberté pour faire pression en faveur de la fin de la guerre contre la Palestine.
Certains signes indiquent que cela 𝕏 est en train de se produire :
NOUVEAU : Trump pourrait annoncer un accord sur Gaza avec une contribution israélienne minimale, selon un rapport israélienUn nouveau rapport d'Israel Hayom indique que le président américain Donald Trump pourrait dévoiler un accord radical sur Gaza d'ici la fin de la semaine - un accord élaboré avec une forte implication américaine mais une participation israélienne partielle. L'accord comprendrait des dispositions pour mettre fin à la guerre, reconstruire Gaza et redéfinir le contrôle de la bande de Gaza, potentiellement en dépit des objections d'Israël. ...
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.