13/05/2025 reseauinternational.net  4min #277750

 Le Qatar offre à Trump un Boeing 747 «palais volant» : un geste diplomatique controversé

Le Qatar offre un «palais volant» à Trump : un cadeau à 400 millions de dollars qui pose question

par MoneyRadar

Une nouvelle qui fait l'effet d'une bombe dans les cercles diplomatiques américains. Le Qatar s'apprête à offrir un Boeing 747-8 luxueux à l'administration Trump, un avion qui servirait temporairement d'Air Force One avant d'être transféré à la bibliothèque présidentielle de Donald Trump. Une transaction qui soulève un tollé de questions éthiques et juridiques.

Un cadeau royal qui tombe à pic

Imaginez un peu la scène : un Boeing 747-8 surnommé «palais volant», l'un des jets privés les plus somptueux au monde, atterrissant sur le sol américain avec la mention «offert par le Qatar» sur son fuselage. Cette image pourrait bientôt devenir réalité.

Selon plusieurs sources, dont ABC News, l'administration Trump s'apprête à accepter ce cadeau estimé à 400 millions de dollars. Un présent qui arrive à point nommé, alors que les actuels Air Force One, deux Boeing 747-200B, accusent plus de 30 ans de bons et loyaux services, et que les remplaçants commandés à Boeing ne seront pas livrés avant 2027.

«Pourquoi refuser un CADEAU, GRATUIT, alors que l'alternative serait de payer PLEIN POT pour un avion ?» s'est exclamé Trump sur son réseau Truth Social, défendant vigoureusement cette «transaction très publique et transparente».

Le Qatar dément... sans vraiment démentir

Du côté du Qatar, on joue la carte de la nuance diplomatique. Ali Al-Ansari, attaché médiatique du Qatar aux États-Unis, a qualifié les informations d'«inexactes», tout en confirmant que «le transfert possible d'un avion pour une utilisation temporaire comme Air Force One est actuellement à l'étude».

«La question reste sous examen par les départements juridiques respectifs, et aucune décision n'a été prise», a-t-il précisé, évitant soigneusement le terme «cadeau» qui fait tant débat.

Des questions éthiques qui planent

Cette transaction soulève un nuage de questions éthiques et constitutionnelles. La clause d'émoluments de la Constitution américaine interdit aux représentants du gouvernement d'accepter des cadeaux de puissances étrangères.

Les juristes de Trump ont apparemment trouvé la parade : puisque l'avion serait d'abord offert au département de la Défense avant d'être transféré à la fondation de la bibliothèque présidentielle, il ne s'agirait pas d'un cadeau direct au président.

Le procureur général Pam Bondi et l'avocat de la Maison-Blanche David Warrington auraient conclu que cet arrangement est «légalement admissible». Une gymnastique juridique qui peine à convaincre les critiques.

Des critiques qui viennent de toutes parts

Les réactions n'ont pas tardé. Le sénateur démocrate Chuck Schumer a ironisé : «Rien ne dit «L'Amérique d'abord» comme un Air Force One offert par le Qatar. Ce n'est pas juste de la corruption, c'est de l'influence étrangère premium avec espace pour les jambes en plus».

Même des fidèles de Trump expriment leur malaise. L'influenceuse Laura Loomer a qualifié la transaction de «cadeau de 400 millions de dollars de la part de djihadistes en costume», ajoutant que ce serait «une telle tache sur cette administration si c'est vrai».

Un timing diplomatique suspect

Ce «cadeau» tombe à point nommé, alors que Trump doit justement se rendre au Qatar cette semaine, dans le cadre de sa première tournée majeure à l'étranger depuis le début de son second mandat.

Ce déplacement, qui inclut également l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, avait déjà suscité des critiques après que Eric Trump a conclu des accords commerciaux pour la Trump Organization en amont de la visite présidentielle.

La relation entre Trump et le Qatar est particulièrement cordiale depuis son premier mandat, qui avait vu l'annonce en 2019 d'un important achat d'avions américains par l'émirat.

Un avion qui attend ses modifications

Si le transfert est approuvé, l'avion ne sera pas immédiatement opérationnel comme Air Force One. Il devra d'abord être modifié par l'armée de l'air américaine pour répondre aux exigences de sécurité d'un appareil présidentiel.

La société L3Harris aurait déjà été commissionnée pour transformer l'avion selon les normes requises pour un jet présidentiel, incluant des équipements de communication spéciaux et des dispositifs de sécurité avancés.

Pendant que les juristes s'affairent et que les critiques fusent, Donald Trump, lui, semble déjà se projeter dans ce nouvel Air Force One qatari. Il l'avait d'ailleurs visité en février dernier, alors que l'appareil était stationné à l'aéroport international de Palm Beach, près de sa résidence de Mar-a-Lago.

Une chose est sûre : ce «palais volant» offert par le Qatar risque de faire encore beaucoup de bruit dans le ciel politique américain.

source :  MoneyRadar

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