Communiqué de l'UJFP
L'Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) vient d'agréer le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) comme « signaleur de confiance ». Ce statut permet à une organisation de signaler des contenus jugés illicites ou problématiques, en bénéficiant d'un traitement prioritaire. L'Union juive française pour la paix (UJFP) dénonce cette décision grave et lourde de conséquences.
Le CRIF ne nous représente pas, il ne représente qu'une partie des Juifs et Juives de France. Il soutient pleinement l'État d'Israël et sa politique coloniale. Il s'illustre depuis des années par ses tentatives répétées de faire taire toute critique du sionisme et de l'État israélien, assimilant ces critiques à de l'antisémitisme. Le reconnaître comme « signaleur de confiance », c'est renforcer encore cette confusion délétère et lui promettre toujours plus d'applications en matière de censure.
Ce choix est d'autant plus inquiétant qu'il intervient dans un contexte de répression massive des voix solidaires de la Palestine, qu'elles soient associatives, universitaires, syndicales ou militantes. Nous refusons que le combat nécessaire contre l'antisémitisme soit instrumentalisé pour censurer la solidarité internationale, criminaliser l'antisionisme, et intimider les défenseur·ses des droits humains.
L'UJFP réaffirme que le combat contre toutes les formes de racisme, y compris l'antisémitisme, ne peut être séparé du combat contre le colonialisme. Alors que la population de Gaza subit un génocide et que l'enclave est en cours d'annexion par Israël, le statut de « signaleur de confiance » doit être retiré au CRIF. L'Arcom doit assurer la défense des principes démocratiques et la pluralité d'opinions.
La Coordination nationale de l'UJFP, le 15 mai 2025
Source : UJFP
ujfp.org