21/05/2025 ssofidelis.substack.com  5min #278696

 Washington abandonne l'exigence du « désarmement du Hamas » comme conditions de cessez-le-feu à Gaza

Trump négocie un cessez-le-feu à Gaza avec le Hamas via un homme d'affaires pro-Trump à Doha

Par  Quds News Network, le 21 mai 2025

Washington (Quds News Network) - Les États-Unis ont négocié cette semaine avec le Hamas par l'intermédiaire d'un médiateur américano-palestinien à Doha, dans l'espoir de conclure un accord de cessez-le-feu à Gaza, a rapporté mercredi CNN.

Selon une source proche du dossier, les  discussions ont été menées côté américain par Bishara Bahbah, l'homme d'affaires américano-palestinien qui a dirigé le groupe "Arab Americans for Trump" durant la campagne présidentielle de 2024 et qui œuvre pour le compte du gouvernement.

En début de mois, on a rapporté que le Hamas a approché M. Bahbah pour arbitrer les pourparlers secrets avec Washington qui ont permis la libération du soldat américano-israélien Edan Alexander, détenu à Gaza.

Ces pourparlers secrets ont débuté par un message adressé par un responsable du Hamas à M. Bahbah, ont déclaré deux responsables israéliens, un officiel palestinien et un responsable américain à Axios.

Le responsable du Hamas hors de Gaza a contacté M. Bahbah fin avril dans l'espoir d'engager le dialogue avec l'envoyé de Trump, Steve Witkoff. Une vingtaine de messages ont été échangés entre les deux parties pendant deux semaines, par le biais d'appels et de SMS adressés à M. Bahbah. Ce dernier s'est également entretenu avec le négociateur en chef du Hamas, M. Khalil al-Hayya, selon une source proche du dossier.

Une nouvelle série de négociations indirectes entre Israël et le Hamas a débuté samedi à Doha pour parvenir à un accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers, et mettre fin à 19 mois de bombardements israéliens sur Gaza.

Le Premier ministre du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al Thani,  a déclaré mardi que les attaques incessantes d'Israël sur Gaza compromettent les espoirs renouvelés suscités par la libération d'Edan Alexander par le Hamas.

"Nous pensions que cette libération ouvrirait la voie à la fin de cette tragédie, mais la réponse a été une vague de frappes encore plus violentes",

a déclaré Cheikh Mohammed lors du Forum économique du Qatar à Doha.

"Ce comportement irresponsable et agressif compromet toute chance de paix".

Il a également fait le point sur les récentes négociations de cessez-le-feu dans la capitale qatarienne, qui, selon lui, n'ont jusqu'à présent pas abouti.

"On peut parler d'un désaccord fondamental entre les deux parties", a déclaré le cheikh Mohammed. "L'une cherche un accord qui pourrait déboucher sur quelque chose de plus large, tandis que l'autre veut juste un accord ponctuel pour libérer tous les otages.

"Nous n'avons pas pu combler ce différend de fond", a-t-il ajouté.

Le Hamas a libéré Edan Alexander, le dernier Israélo-Américain encore détenu, après avoir négocié directement avec l'administration Trump. Taher al-Nunu, un haut responsable du Hamas, a déclaré que le groupe

"attendait et espérait que l'administration américaine maintiendrait la pression", sur Israël "pour qu'il ouvre les checkpoints et autorise le passage immédiat de l'aide humanitaire".

Les pourparlers de cessez-le-feu continuent alors que l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une invasion terrestre à grande échelle à travers Gaza, soutenue par des bombardements aériens massifs qui ont fait de nombreuses victimes civiles ces derniers jours, dans le cadre de son "Operation Gideon's Chariots".

Selon CNN, Dennis Ross, ancien envoyé américain au Moyen-Orient qui travaille désormais au Washington Institute for Near East Policy, a déclaré :

"Pour moi, cela signifie que les États-Unis croient qu'il y a une véritable négociation en cours. Ils veulent leur propre canal de communication avec le Hamas, sans passer par le Qatar ou l'Égypte. C'est un signe qu'ils pensent pouvoir régler les problèmes plus efficacement et infléchir la position du Hamas".

"Je ne sais pas si c'est un signe de désespoir ou de confusion", a déclaré Aaron David Miller, chercheur senior au Carnegie Endowment for International Peace.

"Peut-être voient-ils en lui [M. Bahbah] un moyen de mieux comprendre le raisonnement du Hamas, ce qui est tout à fait plausible".

Axios  a rapporté mardi que des responsables américains affirment que le président Donald Trump est de plus en plus frustré par la guerre en cours à Gaza et choqué par les images de souffrance des enfants palestiniens, et qu'il a demandé à ses conseillers de dire au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu'il veut la fin de ce 'conflit'.

L'exaspération croissante de Trump et de ses principaux conseillers vis-à-vis d'Israël se résume à une question clé : le président veut que la guerre cesse, et vite. Selon plusieurs sources proches du dossier, Trump s'est montré "excédé" à plusieurs reprises par la lenteur des négociations.

"Le président est exaspéré par ce qui se passe à Gaza. Il veut que la guerre cesse, il veut que les otages rentrent chez eux, que l'aide humanitaire arrive et qu'on commence à reconstruire Gaza",

a déclaré un responsable de la Maison Blanche à Axios.

"Le président veut de toute évidence un accord", a déclaré à CNN un proche de Trump. "Et plus les négociations avancent, plus le rejet de Bibi devient évident".

Toutefois, selon certaines sources, le mécontentement de Trump ne signifie pas que les États-Unis vont cesser de soutenir Israël, ni qu'il fait pression en privé sur Israël pour mettre fin aux nouvelles opérations militaires à Gaza.

De plus, le vice-président JD Vance a décidé de ne pas se rendre en Israël ce week-end, a rapporté Axios, après son voyage en Italie. Selon certaines sources, cette décision serait en partie motivée par des raisons logistiques, mais aussi parce que sa présence aurait pu être interprétée comme un soutien sans réserve aux attaques.

M. Bahbah coordonne ses efforts avec M. Witkoff, qui a récemment présenté une nouvelle proposition à Israël et au Hamas, susceptible de servir de base à un nouvel accord de cessez-le-feu entre les deux parties, ont déclaré des responsables de l'administration Trump.

Traduit par  Spirit of Free Speech

 qudsnen.co

 ssofidelis.substack.com