Par Quds News Network, le 21 mai 2025
Cisjordanie occupée - L'armée israélienne a ouvert le feu mercredi sur une délégation diplomatique européenne à l'entrée du camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée. Les diplomates se rendaient dans le camp pour évaluer la crise humanitaire et s'entretenir avec les habitants.
Des soldats israéliens stationnés près de l'entrée est du camp ont tiré à balles réelles sans sommation sur le groupe. Les journalistes qui accompagnaient la délégation ont également été pris pour cible. Les diplomates se tenaient près d'une grille métallique installée par Israël à l'entrée du camp.
La délégation comprenait des ambassadeurs et des consuls de pays arabes et européens. Ils se sont rendus plus tôt dans la journée dans le gouvernorat de Jénine. Le gouverneur les a informés de l'effondrement économique de la ville, de la destruction des infrastructures et des souffrances des 22 000 Palestiniens expulsés du camp de réfugiés.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné cette attaque. Dans un communiqué, il a qualifié les tirs de "violation grave et flagrante du droit international et des normes diplomatiques", citant spécifiquement la Convention de Vienne de 1961. Le ministère a déclaré que cette attaque témoigne du "mépris systématique" d'Israël pour le droit international et la souveraineté palestinienne.
Il a tenu le gouvernement israélien pour entièrement responsable, et a appelé les pays dont les diplomates ont été pris pour cible à réagir en adoptant des positions claires et des mesures concrètes. Il a également réitéré sa demande de protection internationale pour les Palestiniens et les diplomates étrangers œuvrant en Palestine.
L'armée israélienne, citée par Army Radio, a affirmé que la délégation était entrée dans une zone interdite. Un porte-parole militaire a déclaré que les soldats ont tiré des "coups de semonce" et a exprimé ses "regrets pour ce désagrément". Aucun blessé n'a été rapporté.
Des témoins oculaires ont déclaré à Al Jazeera que deux soldats israéliens se sont approchés de la délégation et ont ouvert le feu sans sommation. Le groupe comprenait 25 diplomates de l'UE et des États arabes, de l'agence des Nations unies pour les réfugiés (UNRWA) et des représentants de l'UE. L'incident a contraint à l'annulation immédiate de la visite.
Les réactions européennes ne se sont pas fait attendre. L'Italie et la France ont convoqué les ambassadeurs israéliens dans leurs capitales. Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a exigé des explications détaillées, qualifiant l'incident d'"inacceptable". La France s'est jointe à cette condamnation, confirmant que des diplomates français faisaient partie du groupe visé.
La chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a également dénoncé les tirs. Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères belge, Maxime Prévot, s'est dit "choqué". Il a souligné que la visite a bien été coordonnée à l'avance avec l'armée israélienne et que les véhicules diplomatiques étaient clairement identifiés.
Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Harris, a également exprimé son indignation. Deux diplomates irlandais faisaient partie du groupe. Le vice-ministre norvégien des Affaires étrangères, Andreas Kravik, a déclaré que les diplomates doivent être protégés et qu'Israël doit respecter leur immunité.
Le Hamas a qualifié cet incident de violation délibérée du droit international et a déclaré qu'il traduit le mépris d'Israël pour les normes diplomatiques.
Depuis janvier, l'armée israélienne a intensifié ses opérations à Jénine et dans les environs. L'offensive en cours a tué des dizaines de Palestiniens, déplacé plus de 22 000 habitants et détruit plus de 600 maisons.
L'escalade en Cisjordanie intervient alors qu'Israël poursuit son génocide à Gaza. Depuis octobre 2023, l'armée israélienne et les colons ont tué au moins 969 Palestiniens en Cisjordanie, blessé environ 7 000 personnes et enlevé plus de 17 000 autres, selon les données palestiniennes.
Traduit par Spirit of Free Speech