par Al-Manar
Israël a pressé, le mercredi 11 juin, l'Égypte de bloquer les manifestations internationales pro-palestiniennes appelant à briser le blocus israélien contre Gaza et obtenu de son voisin l'engagement de soumettre à des «autorisations préalables» toute action de militants étrangers sur son territoire.
L'appel des Israéliens vise la caravane Soumoud («persévérance» en arabe), un convoi composé de militants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, en route vers la bande de Gaza et une marche internationale prévue le 19 juin par des militants de 44 pays à la frontière palestino-égyptienne.
Le ministre israélien de la Guerre, Israel Katz, a ordonné à l'armée d'occupation d'empêcher le passage des activistes d'Égypte vers Gaza. Il a appelé les autorités égyptiennes à arrêter ce qu'il qualifie de «manifestants djihadistes» avant qu'ils n'atteignent la frontière, prétendant qu'ils représentent «une menace pour la sécurité des soldats israéliens».
Pour sa part, le ministère égyptien des Affaires étrangères a affirmé dans un communiqué «l'importance des pressions sur Israël» tout en rappelant que toute action pro-palestinienne prévue par des délégations étrangères sur son territoire devait obtenir une «autorisation préalable».
L'Égypte «souligne qu'il importe de faire pression sur Israël pour lever le siège de la bande de Gaza et permettre l'accès humanitaire», a ajouté le ministère égyptien.
Avant de souligner : la nécessité de respecter les procédures pour les «visites de délégations étrangères voulant exprimer leur soutien au droit des Palestiniens dans la zone frontalière adjacente à Gaza».
Plusieurs Français interpelés
Plusieurs Français venus participer en Égypte à la marche internationale ont été interpelés dans leur hôtel ou à leur arrivée à l'aéroport du Caire, a déclaré à l'AFP Catherine Le Scolan-Quéré, porte-parole de la délégation française.
Une dizaine de militants se trouvent actuellement retenus dans un local à l'aéroport du Caire, selon Coralie Laghouati, une infirmière de 39 ans, arrivée mercredi midi au Caire avec deux amies, l'une de 65 ans, l'autre de 58 ans, pour participer à la marche. «Mes amies ont été interceptées sans explication», a-t-elle dit à l'AFP.
«Là, on est enfermés, on nous dit de ne pas sortir, on ne nous dit pas ce qui se passe, nos passeports sont confisqués», dit l'une d'elles dans une vidéo transmise à l'AFP par l'infirmière.
Selon Catherine Le Scolan-Queré, «une dizaine de Français auraient été expulsés».
La porte-parole espère cependant que les autorisations seront «rapidement» délivrées par l'ambassade égyptienne à Paris et l'ambassade de France au Caire.
Quelque 4000 militants de 44 pays ont réservé des vols pour le Caire afin de participer à cette action, selon Seif Abu Kishk, un des organisateurs.
L'objectif est de partir du Caire en bus pour rallier la ville d'Arish (nord du Sinaï, à 344 km au nord-ouest du Caire), puis de rallier Rafah à pied, du côté égyptien de la frontière, soit «50 km de marche en trois jours», à la frontière avec Gaza.
Partie de Tunis, la caravane Soumoud («résistance» en arabe), formée d'une dizaine d'autocars et d'une centaine de voitures est arrivée mercredi à Tripoli, la capitale libyenne où elle a été accueillie par une foule enthousiaste.
Le convoi espère parcourir l'est de la Libye avant d'entrer en Égypte dont les autorités n'ont pas encore délivré de laissez-passer.
Le Premier ministre du gouvernement de Tripoli, Abdelhamid Dbeibah, a salué l'accueil «chaleureux et solidaire» que lui ont réservé les Libyens.
Thousands of North African volunteers launched a mass land convoy toward Gaza, aiming to break the Israeli blockade through Egypt. pic.twitter.com/OLuX7iZzh4- BreakThrough News (@BTnewsroom) June 10, 2025
Le convoi Soumoud, la marche et la flottille Madleen qui a été interceptée lundi par les autorités d'occupation israéliennes ont «des buts communs» mais «sont trois mouvements différents», selon les organisateurs de la «Global March».
Après 20 mois de guerre génocidaire israélienne contre Gaza qui a couté la vie à plus de 45 000 Palestiniens, Israël fait face à une pression internationale croissante pour autoriser davantage d'aide à Gaza afin de pallier les pénuries généralisées de nourriture et produits de première nécessité.
source : Al-Manar