Par Le média en 442
Le 11 juin 2025, Éric Denécé, ancien officier du renseignement et directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), a été retrouvé mort à l'âge de 62 ans. L'annonce, relayée par Ligne Droite • La matinale de RC sur X, a secoué les milieux de l'analyse géopolitique. La piste du suicide, évoquée dans un premier temps, ne convainc pas les proches de cet expert reconnu, alimentant les soupçons dans un contexte marqué par des décès inexpliqués et une répression croissante des voix dissidentes en France.
Mort d'un expert du renseignement : la dissidence en danger
Un parcours au service de l'analyse indépendante
Éric Denécé était une figure incontournable du renseignement et de l'intelligence économique. Docteur en science politique, il a débuté comme officier-analyste au Secrétariat Général de la Défense Nationale (SGDN), avant d'occuper des postes variés : ingénieur commercial chez Matra Défense, consultant pour le ministère de la Défense sur les forces spéciales, ou encore opérationnel au Cambodge et en Birmanie pour protéger les intérêts de Total. Fondateur du CF2R en 2000, il a transformé ce think tank en un espace d'analyse libre, scrutant le renseignement, le terrorisme et la guerre économique, notamment celle menée par les États-Unis contre la France.
Auteur d'ouvrages percutants, comme Les services secrets israéliens : Aman, Mossad et Shin Beth, Denécé n'hésitait pas à explorer des sujets sensibles. Sa dernière chronique pour Tocsin, intitulée « Attaque ukrainienne, Israël/Iran », reflétait ses positions souvent pro-russes, dans un climat géopolitique tendu. Lauréat du Prix 1996 de la Fondation pour les Études de Défense et du Prix Akropolis 2009, il incarnait une rigueur intellectuelle qui dérangeait les cercles du pouvoir.
Une liberté de parole sans compromis
Éric Denécé se distinguait par sa liberté de ton. Capable de s'exprimer sans filtre, il intervenait régulièrement au micro de Tocsin, aux côtés de figures comme Youssef Hindi, Rachid Achachi ou Idriss Aberkane. Sa pensée, affranchie des clivages partisans, était également relayée par des médias alternatifs. Nous, au Média en 4-4-2, avons publié plusieurs de ses interventions, saluant son ouverture d'esprit. Loin des querelles stériles, Denécé incarnait un modèle d'analyse transcendant les divisions, un exemple à suivre pour une dissidence qui doit aujourd'hui se souder pour survivre.
Hommages d'une dissidence endeuillée
Depuis l'annonce de sa mort, de nombreuses personnalités et médias rendent hommage à Éric Denécé. Nicolas Dupont-Aignan, Florian Philippot, Philippe Murer, Caroline Galactéros et Laurent Ozon ont exprimé leur respect pour cet homme dont les analyses éclairaient les enjeux géopolitiques. Ces voix, souvent marginalisées, reconnaissent en Denécé un esprit libre, capable de défier les narratifs dominants avec courage. Ces hommages témoignent de l'impact de son travail et de l'urgence de protéger ceux qui, comme lui, osent parler.
Une vague de répression contre les dissidents
La mort d'Éric Denécé s'inscrit dans un climat inquiétant. En cinq mois, trois agents de la DGSIsont décédés dans des circonstances troubles. Parallèlement, les figures de la dissidence font face à une pression accrue : convocations de Youssef Hindi par le GLAT, perquisition musclée du RAID chez l'écrivain Pierre Jovanovic, traque d' Alain Soral, fermeture de comptes bancaires chez TV Libertés et arrestations multiples dans les milieux critiques. Ces événements convergent vers une réalité alarmante : sous le régime macroniste, les voix qui contestent le discours officiel sont en danger.
Les services secrets, qu'ils soient français ou étrangers, semblent intensifier leurs efforts pour neutraliser les personnalités influentes. Intimidations, perquisitions et convocations visent à instaurer un climat de peur. La disparition d'Éric Denécé, expert des arcanes du renseignement, soulève une question cruciale : son décès est-il lié à ses analyses ? Sans réponse claire, les doutes s'amplifient et renforcent l'idée que la dissidence est ciblée.
La dissidence en danger, l'urgence de l'unité
Éric Denécé incarnait une voix qui refusait de se taire. Enseignant à l'ENA, à l'École de Guerre et dans plusieurs universités, il dirigeait le CF2R aux côtés de Daniel Martin et Claude de Langle, tout en partageant ses analyses avec un public diversifié. Sa mort rappelle que la dissidence n'est pas un jeu : c'est un engagement à haut risque, où les conséquences peuvent être fatales. Les intellectuels, journalistes et analystes qui s'écartent du récit dominant sont dans le viseur, et cette chasse aux voix libres cherche à étouffer toute critique.
Pourtant, face à cette répression, la dissidence doit se souder. Les querelles internes affaiblissent un mouvement qui, plus que jamais, a besoin de cohésion. Chaque voix compte, et chaque personnalité peut protéger l'autre en ces temps troubles. L'exemple d'Éric Denécé, avec son ouverture d'esprit et son refus du sectarisme, doit inspirer un front uni pour défendre la liberté d'expression.
Une exigence de vérité
Face à ce décès, une enquête transparente et rigoureuse est impérative. Les doutes des proches d'Éric Denécé ne peuvent être balayés, surtout dans un contexte où la confiance envers les institutions s'effrite. Les Français ont le droit de savoir si cette mort est un tragique hasard ou le résultat d'une logique plus sombre.
Le CF2R, porté par l'héritage de Denécé, poursuivra sans doute son travail. Mais sa perte est un signal clair : les personnalités dissidentes sont vulnérables, et la vigilance est cruciale. Nos condoléances vont à sa famille et à ses collaborateurs. Son engagement pour une pensée libre doit galvaniser ceux qui refusent de se taire.
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