16/06/2025 journal-neo.su  7min #281335

 Frappes nocturnes israéliennes sur Téhéran, des hauts gradés tués, Téhéran prépare des représailles

Opération « Lion rugissant » : L'attaque israélienne contre l'Iran et ses conséquences pour le Moyen-Orient

 Viktor Mikhin,

Le 13 juin 2025, le Moyen-Orient s'est une nouvelle fois retrouvé au bord d'un conflit majeur.

Israël a mené  une opération militaire sans précédent, baptisée « Lion rugissant », frappant des infrastructures nucléaires clés en Iran. Plus de 100 cibles ont été touchées, dont l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz, tandis que des commandants haut placés des Gardiens de la Révolution (IRGC) et plusieurs scientifiques nucléaires ont été éliminés. Cette attaque constitue l'opération la plus massive menée par Israël sur le sol iranien depuis des décennies. Elle a non seulement exacerbé les tensions déjà vives entre les deux pays, mais a également remis en question l'avenir de l'accord nucléaire iranien, la sécurité régionale et l'équilibre des forces au Moyen-Orient.

Les raisons de l'attaque : Pourquoi Israël a-t-il pris un tel risque ?

La principale motivation reste, selon Netanyahou, la menace posée par le programme nucléaire iranien. Selon l'AIEA, l'Iran a considérablement accru ses stocks d'uranium enrichi à 60%, le rapprochant du seuil nécessaire à la fabrication d'une arme atomique. Les experts estiment que Téhéran dispose déjà de suffisamment de matière fissile pour produire au moins six ogives.

Lors de l'annonce de l'opération, le Premier ministre israélien a déclaré :
« Nous ne pouvons pas laisser ces menaces aux générations futures, car il n'y aura peut-être pas de générations futures. » Cette frappe peut être interprétée comme une tentative unilatérale d'Israël d'empêcher l'Iran de devenir une puissance nucléaire, ce qui bouleverserait l'équilibre régional.

Un autre facteur décisif est l'échec des négociations sur l'accord nucléaire (JCPOA). Bien que les États-Unis et l'Iran aient tenté de relancer le dialogue ces derniers mois, les discussions ont échoué. Israël, farouchement opposé à tout compromis avec Téhéran, pourrait avoir vu dans cette opération un moyen de torpiller définitivement un éventuel accord.

Enfin, le calcul politique intérieur de Netanyahou ne doit pas être négligé. Au pouvoir depuis plus de 15 ans, il a souvent instrumentalisé la « menace iranienne » pour rallier l'électorat. Cette opération pourrait viser à renforcer sa position face à une opinion publique de plus en plus critique.

Le déroulement de l'opération et la riposte iranienne

Le Guide suprême iranien Ali Khamenei a réagi fermement :
« Israël s'est préparé un destin amer et douloureux. Il doit s'attendre à une punition sévère. »

Les Gardiens de la Révolution (IRGC) ont immédiatement lancé l'opération « Promesse véridique 3 ». Dès le premier jour, plus de 100 drones iraniens ont frappé Israël, infligeant des dégâts considérables à l'armée israélienne (Tsahal).

Pendant trois jours, l'Iran a tiré des salves de missiles balistiques, touchant des zones centrales du pays, dont Rishon LeZion, Bat Yam et Tamra. Ces fraises ont fait au moins 13 morts et 300 blessés, endommageant des immeubles résidentiels et des infrastructures à Tel-Aviv. Les équipes de secours ont dû fouiller les décombres à la recherche de disparus. Les IRGC affirment avoir détruit des centres industriels militaires et des dépôts de carburant israéliens, tandis que les défenses antimissiles d'Israël n'auraient intercepté qu'une minorité des projectiles.

L'organisation de secours ZAKA Tel-Aviv, dirigée par Yoni Gilboa, a alerté sur la gravité de la situation :
« Plus de 250 missiles balistiques ont été tirés sur Israël en six vagues massives. Les dégâts sont immenses... Une frappe a touché le QG de Tsahal... Israël se prépare à de nouvelles attaques, car les renseignements indiquent que l'Iran dispose encore d'environ 2000 missiles... La situation est critique et empire. Nous avons besoin de soutien plus que jamais. »

Réactions internationales

Bien que les États-Unis n'aient pas officiellement participé à l'opération, le président Donald Trump a qualifié l'attaque d'« excellente ». Il a également affirmé qu'Israël disposait d'armes américaines ultra-performantes, avertissant l'Iran qu'il devait signer un accord nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard ».

Le 15 juin, Trump a déclaré qu'il était « ouvert » à une médiation de son homologue russe Vladimir Poutine pour désamorcer le conflit.

À l'ONU, l'ambassadeur iranien  Amir Saeid Iravani a accusé Israël d'« acte de terrorisme d'État », soutenu par les États-Unis. Il a averti que toute atteinte aux installations nucléaires iraniennes pourrait avoir des conséquences « catastrophiques » bien au-delà du Moyen-Orient.

La Russie a condamné avec virulence les frappes israéliennes, les qualifiant d'« injustifiées et illégales ». Le diplomate russe Dmitry Polyansky a affirmé qu'Israël avait violé la Charte de l'ONU, dénonçant un « acte d'agression ». Le Kremlin a exprimé sa volonté de jouer les médiateurs.

Les pays arabes se sont contentés de déclarations symboliques, sans actions concrètes. La Ligue arabe a condamné l'« agression israélienne », mais des États comme l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont évité les critiques directes, révélant leur réticence à une escalade.

Divergences médiatiques : La guerre des récits

Un écart frappant est apparu entre les images des destructions et le récit des médias occidentaux (Financial Times, The New York Times, Reuters), qui ont minimisé l'impact des frappes iraniennes. Pourtant, les vidéos d'Al Jazeera et des sources locales montrent des incendies massifs, des explosions et des dégâts considérables à Tel-Aviv, contredisant l'idée d'une attaque « symbolique ».

L'analyste iranien Peyman Salehi y voit une forme de « censure douce »:
« Les médias occidentaux sous-estiment les dégâts pour préserver le moral israélien et le soutien diplomatique. Les États-Unis ne s'attendaient pas à une riposte d'une telle ampleur. Cette attaque a révélé les failles du Dôme de fer et modifié l'équilibre de la dissuasion dans la région. »

Scénarios futurs : Vers une escalade incontrôlable ?

Les experts sont divisés sur les conséquences à long terme :

Certains estiment que l'Iran pourrait accélérer son programme nucléaire pour se prémunir contre de futures attaques.

D'autres pensent que la destruction d'infrastructures clés ralentira durablement ses ambitions atomiques.

Une destabilisation du régime iranien est envisagée par certains think tanks occidentaux (comme le CSIS), mais pour l'instant, aucun signe de révolte ou de division au sein de l'élite n'est visible. Au contraire, la menace extérieure pourrait renforcer la cohésion du pouvoir.

Conclusion : Un tournant dangereux

L'opération « Lion rugissant » marque un point de non-retour dans le conflit Israël-Iran. Elle révèle :

  1. La volonté d'Israël de recourir à la force pour empêcher l'Iran d'acquérir l'arme atomique.
  2. La capacité de l'Iran à frapper en profondeur le territoire israélien, malgré le Dôme de fer.
  3. Le risque d'embrasement régional, dans un contexte où ni Washington ni Moscou ne semblent vouloir d'une guerre totale.

Le Moyen-Orient entre dans une phase encore plus explosive, où chaque camp teste les limites de l'autre. La suite dépendra de la réaction de Téhéran... et de la position de la communauté internationale.

Victor Mikhine, Membre-correspondant de l'Académie russe des sciences naturelles, expert en affaires moyen-orientales

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