Suite à l'attaque américaine du 21 juin contre les sites nucléaires iraniens, nos amis de la Coalition internationale pour la paix (IPC) et de l'Institut Schiller international distribuent cet appel lancé par The LaRouche Organization. Rejoignons leur combat en le diffusant de ce côté de l'Atlantique. Un version en PdF de l'appel est disponible ci-dessous.
Introduction par Helga Zepp-LaRouche, présidente et fondatrice de l'Institut Schiller international :
«L'attaque menée sans provocation contre l'Iran, d'abord par Israël puis par les États-Unis, ayant non seulement détruit les fondements du droit international mais également ouvert la voie au risque de troisième guerre mondiale, j'appelle tous les hommes de bonne volonté, partout dans le monde, à publier et à faire circuler sous toutes les formes possibles cette déclaration de The LaRouche Organization aux États-Unis. Aidez-nous à mobiliser un mouvement unifié pour la paix mondiale au sein de chaque pays de cette planète».
En quelques jours ou quelques semaines, votre vie pourrait prendre fin dans une guerre thermonucléaire accidentelle, déclenchée par le largage d'un engin nucléaire tactique sur l'Iran, soit par un Israël hors de contrôle, soit par les États-Unis, soit par Israël avec l'accord des États-Unis. Aujourd'hui, le président Donald Trump a annoncé : «Nous avons mené à bien notre attaque contre trois sites nucléaires en Iran, à savoir Fordow, Natanz et Ispahan». La suite des événements sera déterminée par la réussite ou l'échec de la destruction de ces sites. Question : s'ils n'ont pas été détruits, ou si l'Iran annonce qu'il est en mesure de les reconstruire, que se passera-t-il ? L'utilisation d'armes nucléaires tactiques sera-t-elle la prochaine étape ?
C'est le monde démentiel dans lequel l'humanité s'est embarquée. La Maison-Blanche et le Congrès doivent savoir que vous vous opposez à l'auto-extinction de la race humaine. Il ne s'agit pas de savoir ce que le président décidera de faire, mais ce que vous déciderez de faire. Ces prochains jours et ces prochaines semaines pourraient bien être la seule fenêtre dont vous disposiez pour sauver votre vie, celle de votre famille et de votre nation.
La force motrice de ces événements ne se trouve pas au Moyen-Orient. Elle réside dans le transfert du pouvoir économique, celui qu'exercent les représentants du milliard de privilégiés, des nations de l'anglosphère transatlantique et otanienne, vers les sept milliards d'autres individus dans le monde, incarnés par les nations des BRICS. L'Iran, membre des BRICS, veut disposer d'énergie nucléaire, pas d'armes nucléaires. L'intention du parti de la guerre est d'utiliser les États-Unis, autrefois nation anti-impériale, comme bélier contre les BRICS, en commençant par l'Iran, de la même manière que l'Empire perse a été utilisé par la prêtrise babylonienne pour soumettre les cités-États grecques émergentes au Ve siècle avant J.-C.
En attaquant l'Iran, les États-Unis ont rejeté ce que leur plus grand diplomate, le président John Quincy Adams, considérait comme leur nature même : «[L'Amérique] ne va pas à l'étranger à la recherche de monstres à détruire... Elle sait très bien qu'en s'engageant ne serait-ce qu'une fois, sous d'autres bannières que la sienne, (...) elle s'impliquerait, sans pouvoir s'en dégager, dans toutes les guerres d'intérêts et d'intrigues (...) Les maximes fondamentales de sa politique passeraient insensiblement de la liberté à la force. Elle pourrait devenir le dictateur du monde. Elle ne serait plus souveraine de son propre esprit».
Dès ce soir, le piège du parti de la guerre commence à se refermer sur Donald Trump. En trahissant sa promesse de maintenir les États-Unis en dehors de toute guerre, il est tombé dans l'étau politique du Parti de la guerre. Comme John Kennedy en autorisant l'assassinat du président vietnamien Diem par ceux qui allait le tuer trois semaines plus tard, Trump s'est soumis à ce «bureau international d'assassinat», qui a également tué le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin il y a 30 ans, ouvrant l'accès au pouvoir à Benjamin Netanyahou.
Si vous pensez qu'on parle ici des Israéliens, vous vous trompez. Ils ne sont que l'allumette, mais alors, qui met le feu aux poudres ? Ne serait-ce pas le rôle joué en ce moment à Washington par Tony Blair, Jonathan Powell, Sir Richard Dearlove, Sir Peter Mandelson et d'autres membres de la City de Londres ? Sommes-nous en train d'assister à une reprise du rôle joué par Londres dans le déclenchement de la guerre en Irak, notamment en ayant communiqué à George Bush ces quelques mots : «Le gouvernement britannique a appris que Saddam Hussein avait récemment cherché à se procurer d'importantes quantités d'uranium en Afrique», alors qu'il n'y avait aucune arme de destruction massive en Irak ? Cela ne ressemble-t-il pas au rôle joué par le ministère britannique de la Défense, par le biais de son projet Alchemy, dans les attaques menées à l'intérieur du territoire russe, menaçant également de déclencher une guerre nucléaire ?
Israël possède des armes nucléaires et thermonucléaires, et ce, depuis plus de 60 ans. C'est le secret de polichinelle qui explique pourquoi des pays comme l'Iran (quoi que l'on pense de leur politique) ont agi comme ils l'ont fait. Pour l'instant, il n'y a aucun moyen de savoir si les bombes américaines bunker buster ont effectivement détruit les sites nucléaires souterrains iraniens. Il est impossible de savoir à court terme si l'Iran sera en mesure de les reconstruire. Si le moindre doute subsiste, le danger est qu'un fou sorti des entrailles du Pentagone propose : «La seule voie absolument certaine pour s'en sortir est de recourir à des armes nucléaires tactiques». Cette proposition serait-elle acceptée dans un tel contexte ?
Arrêtez-vous et réfléchissez à ce que signifie réellement l'article de Newsweek du 20 juin : «L'administration Trump n'a rien retiré de la table, y compris le recours à des armes nucléaires tactiques, si elle décide d'entreprendre une action militaire contre l'installation nucléaire iranienne souterraine de Fordow», selon ce que rapporte par Fox News, citant un responsable de la Maison-Blanche. En réponse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a fait le seul commentaire sensé : «Il y a eu beaucoup de spéculations. Ce serait une catastrophe, mais il y a tellement de spéculations qu'il est impossible de les commenter».
Quoi qu'on vous dise, à la Maison-Blanche, au Pentagone ou ailleurs, le recours limité à une seule arme nucléaire tactique n'existe pas. Selon Annie Jacobsen, auteur de Nuclear war. A Scenario : «Si la guerre nucléaire commence, elle ne se terminera pas avant qu'il y ait un holocauste nucléaire. Et cela arrive si vite. Il n'est pas possible de se réfugier rapidement dans son bunker secret».
Que fera la Russie si l'Amérique, ou Israël, déploie la première bombe nucléaire depuis Hiroshima et Nagasaki, il y a 80 ans ? Les Russes se souviennent des déclarations du sénateur Wicker du Mississippi concernant l'Ukraine, le 8 décembre 2021, environ deux mois avant l'intervention russe du 24 février : «L'action militaire pourrait signifier que nous nous tenons à l'écart avec nos navires dans la mer Noire et que nous faisons pleuvoir la destruction (...) sur la capacité militaire de la Russie. Cela pourrait signifier que nous participons à la guerre, et je n'exclurais pas cette possibilité, je n'exclurais pas la présence de troupes américaines sur le terrain. Savez-vous que nous n'excluons pas une action nucléaire de premier recours ?» La semaine dernière, l'ambassadeur des États-Unis en Israël, Mike Huckabee, a écrit au président Trump : «De mon vivant, aucun président n'a été dans une position comme la vôtre. Pas depuis Truman en 1945».
Soyons clairs : en 1945, le largage de la bombe atomique par le président Truman n'était pas indispensable pour mettre fin à la guerre. Ce largage sur un Japon déjà en train de se rendre était requis pour commencer la prochaine guerre mondiale, planifiée par le britannique Winston Churchill un mois après la mort de Franklin Roosevelt, en avril 1945. En mai, Churchill proposa l'«Opération impensable», visant à bombarder immédiatement l'Union soviétique avec des bombes fabriquées aux États-Unis, afin d'«imposer la volonté des États-Unis et de l'Empire britannique», selon les termes mêmes de ce plan. Après son échec, Churchill lança la Guerre froide, à l'occasion d'un discours prononcé à Fulton, dans le Missouri, le 5 mars 1946.
L'utilisation d'armes nucléaires a toujours été une erreur, elle n'a jamais été nécessaire et n'est autre qu'un outil de la force impériale. Nous, le peuple des États-Unis, et nous, peuples du monde, devons mettre fin à la folie des gouvernements et des fanatiques. Les nations de la majorité mondiale, et en particulier les nations BRICS (dont l'Iran est membre), doivent faire entendre leur voix. Les nations ne doivent pas être amenées à la conclusion que le seul moyen de conserver et de défendre leur souveraineté consiste à fabriquer des armes nucléaires.
En Asie du Sud-Ouest, un consortium de pays régionaux doit se mettre en place, travaillant avec les États-Unis, la Russie et la Chine afin d'en faire une zone exempte d'armes nucléaires, impliquant qu'Israël adhère à l'AIEA et signe le Traité de non-prolifération, comme l'a fait l'Iran. Un programme d'urgence pour l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire en tant que source d'énergie, pour le dessalement de l'eau et à d'autres fins, devrait bénéficier à toutes les nations de la région. Des actions doivent être entreprises dans les heures et les jours à venir, débouchant sur une nouvelle architecture de sécurité et de développement basée sur la diplomatie, et non sur l'assassinat et la guerre.
La période qui s'annonce est plus dangereuse que celle de la crise des missiles de Cuba. Il est temps d'agir. Faites circuler ce message et discutez-en de toutes les manières possibles. Appelez vos élus et allez les rencontrer dans leurs bureaux. Lisez et diffusez les «Dix principes pour une nouvelle architecture de sécurité et de développement proposés par Helga Zepp-Larouche».
C'est aux peuples d'arrêter cette folie. C'est à notre peuple de se sauver, et de sauver la civilisation elle-même, en s'exprimant et en agissant au plus vite. Le monde a besoin d'entendre des citoyens libres dire «Non aux assassinats, non aux changements de régime et à la guerre thermonucléaire». Il est grand temps de changer le monde avant qu'il n'y ait plus de monde à changer.
source : Institut Schiller