26/06/2025 francesoir.fr  3min #282406

 Sommet de l'Otan 2025 : dépenses militaires en hausse, adhésion de l'Ukraine totalement ignorée

Sommet de l'Otan : Trump salue la hausse des budgets militaires, mais brouille la garantie de l'article 5

France-Soir

Thys / AFP

À peine l'accord des 32 membres de l'OTAN, consacrant 5 % de leur PIB aux dépenses militaires officialisé mercredi 25 juin 2025, le président américain a semé le doute sur un article fondateur du traité de l'Atlantique nord. À bord d'un Air Force One lors de son déplacement vers La Haye où s'est tenu le sommet de l'OTAN, il a affirmé que l'article 5 qui prévoit une assistance des alliés si un pays membre est attaqué pouvait "se définir de plusieurs façons".

Le sommet de l'OTAN s'est tenu hier et avant-hier à La Haye, avec la présence des 32 chefs d'État et de gouvernement. Jusque-là évoqué par la presse sans confirmation officielle, l'accord fixant un objectif de dépenses annuelles en matière de défense et de sécurité à 5% du PIB de chaque État membre d'ici 2035 a été officiellement approuvé.

Un "grand succès"

Il s'agissait d'une revendication de Donald Trump qui, depuis son retour à la Maison-Blanche en 2025, déclarait sans cesse que l'objectif précédent de 2 % était insuffisant. Il estime que les alliés européens et canadiens doivent assumer davantage le coût de leur propre sécurité pour permettre aux États-Unis de réduire leurs dépenses à destination de l'Ukraine ou du Vieux Continent.

Désormais, chaque pays devra allouer 5 % de son PIB à la défense d'ici 2032 ou 2035, comme le réclamait Trump. 3,5 % du PIB seront effectivement consacrés à la défense comme les troupes ou les équipements et 1,5 % iront à des secteurs adjacents.

"Pendant trop longtemps, un allié, les États-Unis, a porté une part trop lourde de cet engagement. Cela change aujourd'hui. Cette hausse des investissements est nécessaire pour financer nos plans et notre état de préparation et cela rendra également l'Otan plus équitable", a déclaré Mark Rutte, le secrétaire général de l'Organisation, à l'origine de la proposition de scinder le taux de 5 % pour convaincre les alliés européens. Les États-Unis consacrent eux-mêmes actuellement quelque 3,2 % de leur PIB à leur défense.

Le président américain a vite salué un sommet "fantastique" et "un grand succès", lui qui a obtenu ce qu'aucun de ses prédécesseurs n'était parvenu à faire. "L'Europe de la défense s'est enfin réveillée", a réagi de son côté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. "L'Europe va payer un prix ENORME" pour financer sa défense "comme elle le devait" et "ce sera votre victoire", a aussi écrit Mark Rutte à Trump.

Ce dernier a souvent menacé aussi de ne plus défendre les "mauvais payeurs". En contrepartie de la mise en application de cet accord, les alliés s'attendent ainsi à ce que les États-Unis les soutiennent en cas d'agression, en vertu de l'article 5 du traité de l'OTAN, qui prévoit une assistance mutuelle si un membre est attaqué.

Article 5 ou pas, Trump ne promet rien

Mais Donald Trump a semé le doute à propos de cet article fondateur du traité, remettant en cause sa signification. À bord d'Air Force One qui le transportait à La Haye, le président américain est resté évasif sur l'attitude des États-Unis en cas d'attaque d'un des membres de l'Alliance.

"Cela dépend de votre définition. Il existe de nombreuses définitions de l'article 5. Vous le savez, n'est-ce pas ?", a-t-il ajouté, affirmant tout de même être "déterminé à sauver des vies" et à "assurer la vie et la sécurité", tout en refusant de s'engager explicitement à apporter une aide militaire ou à s'impliquer en cas de conflit touchant un État membre.

Mark Rutte s'est voulu rassurant, déclarant "ne pas avoir de doute sur l'engagement" des Américains au sein de l'alliance.

Sa visite intervenait quelques jours après l'intervention de Washington en Iran pour cibler, avec des bombardements, des centrales nucléaires iraniennes. Pour s'attirer les bonnes grâces du président américain, le SG de l'OTAN n'a pas manqué de saluer cette "action décisive", "vraiment extraordinaire" que "personne n'autre n'avait osé faire".

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