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La prison d'Evin où sont détenus les deux Français. [Image d'illustration].
Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis 2022, sont inculpés d'espionnage pour Israël, de complot et de corruption - des accusations passibles de la peine de mort. La France dénonce des charges infondées et une «prise d'otages d'État», tandis que l'Iran évoque des activités subversives, creusant le fossé entre Paris et Téhéran.
Le 2 juillet 2025, Cécile Kohler, enseignante française de 40 ans, et son compagnon Jacques Paris, 72 ans, détenus en Iran depuis mai 2022, ont été inculpés d'« espionnage pour le Mossad » israélien, de « complot pour renverser le régime » et de « corruption sur terre », des chefs d'accusation passibles de la peine de mort.
Ces annonces, relayées par une source diplomatique occidentale et l'entourage des détenus, exacerbent les tensions déjà vives entre Paris et Téhéran, dans un contexte géopolitique tendu, marqué par les récentes frappes israéliennes sur l'Iran. Arrêtés lors d'un voyage touristique, Kohler et Paris, qualifiés d'« otages d'État » par la France, sont détenus à la prison d'Evin, à Téhéran.
Une frappe israélienne, le 23 juin 2025, a visé cet établissement, faisant 79 morts selon Téhéran, et semant l'inquiétude quant au sort des deux Français. Noémie Kohler, sœur de Cécile, a exprimé sa « terreur » face à l'absence de nouvelles, jusqu'à une visite consulaire française, le 1er juillet, confirmant qu'ils étaient vivants mais sans accès à des avocats indépendants.
Une agente de la DGSE ?
La France rejette fermement ces accusations. Une source diplomatique française les qualifie d'« infondées », insistant sur l'innocence du couple. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exigé leur libération immédiate, tandis qu'Emmanuel Macron a qualifié leur détention d'« inhumaine et injuste » lors d'un entretien avec son homologue iranien, Massoud Pezeshkian, le 21 juin.
La France a porté plainte contre l'Iran devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour détention illégale et conditions s'apparentant à de la torture. L'Iran, de son côté, justifie ces inculpations par des assertions d'activités subversives. En octobre 2022, la télévision d'État iranienne a diffusé des aveux des deux Français, où Cécile Kohler se présentait comme agente de la DGSE française, visant à « préparer une révolution ».
Téhéran accuse régulièrement Israël de sabotage et d'espionnage, ayant exécuté plusieurs personnes pour des motifs similaires.